Ils racontent l’ultraviolence, l’arbitraire, et l’absence d’idéologie qui prévalent au cœur de l’organisation terroriste État islamique. Depuis qu’ils l’ont quittée, 58 repentis ont relaté leur expérience.
Daech (ou l’EI) « tue toute personne qui dit non. Tout le monde doit être avec eux. S’ils me trouvent, ils me décapitent » : désormais réfugié en Turquie, ce jeune Syrien témoigne auprès du Centre international pour l’étude de la radicalisation et des violences politiques (ICSR), qui dépend du prestigieux King’s College de Londres.
Pas moins de 58 « revenants » ont ainsi raconté leur vie sous Daech. Une goutte d’eau parmi les milliers de djihadistes locaux ou venus d’Occident… mais un précieux témoignage. L’ICSR y voit surtout un bon moyen de contrer la très efficace propagande des djihadistes en la confrontant à ces repentis.
« Désignés kamikazes »
Un autre ex-djihadiste se dit écœuré : il a découvert que le groupe ne tue pas que les partisans de Bachar el-Assad [en Syrie], mais aussi des opposants musulmans, même sunnites, ainsi que des civils. D’autres, encore, dénoncent l’arbitraire : ils accusent l’organisation d’exécuter sommairement certains de ses membres, alors que d’autres faisaient l’objet d’un traitement de faveur.
La vie a-t-elle encore un prix, au sein de Daech ? Deux de ses membres affirment en tout cas avoir fui l’organisation, en apprenant qu’ils étaient pressentis pour devenir… kamikazes. Eux voulaient simplement combattre et gagner de l’argent…
Pas d’angélisme
Enfin, à quoi s’attendaient les djihadistes en rejoignant ces barbares sanguinaires… ? Quelques-uns des déserteurs de Daech sont partis à cause « d’une mauvaise qualité de vie » : en effet, ils avaient rejoint l’organisation pour l’argent facile, le pouvoir ou les femmes. Ils y ont trouvé un triste monde, fait de pénuries d’eau, de coupures électriques, d’un confort sommaire et de tâches ingrates.
L’ICSR n’affiche aucun angélisme face aux 58 déserteurs : « En revenant, ils ne sont pas devenus de fervents démocrates », écrit le rapport. Ibrahim, d’ailleurs, trouve toujours « juste » la lapidation d’un couple adultère, mais refuse la mort d’humanitaires, de civils, de journalistes. Pour l’ICSR, « ils avaient rejoint l’organisation la plus violente et totalitaire de notre époque, et ils sont devenus ses pires ennemis. »
Dissuader
Car le centre d’étude compte bien utiliser ces témoignages, et pousser les « revenants » à s’exprimer. Objectif : dissuader les prétendants au départ, mais aussi ceux qui sont déjà sur place : « L’existence même de ces transfuges repentis brise l’image d’unité et de détermination des terroristes : leurs récits mettent en évidence les contradictions et les hypocrisies de Daech ».
Daech (ou l’EI) « tue toute personne qui dit non. Tout le monde doit être avec eux. S’ils me trouvent, ils me décapitent » : désormais réfugié en Turquie, ce jeune Syrien témoigne auprès du Centre international pour l’étude de la radicalisation et des violences politiques (ICSR), qui dépend du prestigieux King’s College de Londres.
Pas moins de 58 « revenants » ont ainsi raconté leur vie sous Daech. Une goutte d’eau parmi les milliers de djihadistes locaux ou venus d’Occident… mais un précieux témoignage. L’ICSR y voit surtout un bon moyen de contrer la très efficace propagande des djihadistes en la confrontant à ces repentis.
« Désignés kamikazes »
Un autre ex-djihadiste se dit écœuré : il a découvert que le groupe ne tue pas que les partisans de Bachar el-Assad [en Syrie], mais aussi des opposants musulmans, même sunnites, ainsi que des civils. D’autres, encore, dénoncent l’arbitraire : ils accusent l’organisation d’exécuter sommairement certains de ses membres, alors que d’autres faisaient l’objet d’un traitement de faveur.
La vie a-t-elle encore un prix, au sein de Daech ? Deux de ses membres affirment en tout cas avoir fui l’organisation, en apprenant qu’ils étaient pressentis pour devenir… kamikazes. Eux voulaient simplement combattre et gagner de l’argent…
Pas d’angélisme
Enfin, à quoi s’attendaient les djihadistes en rejoignant ces barbares sanguinaires… ? Quelques-uns des déserteurs de Daech sont partis à cause « d’une mauvaise qualité de vie » : en effet, ils avaient rejoint l’organisation pour l’argent facile, le pouvoir ou les femmes. Ils y ont trouvé un triste monde, fait de pénuries d’eau, de coupures électriques, d’un confort sommaire et de tâches ingrates.
L’ICSR n’affiche aucun angélisme face aux 58 déserteurs : « En revenant, ils ne sont pas devenus de fervents démocrates », écrit le rapport. Ibrahim, d’ailleurs, trouve toujours « juste » la lapidation d’un couple adultère, mais refuse la mort d’humanitaires, de civils, de journalistes. Pour l’ICSR, « ils avaient rejoint l’organisation la plus violente et totalitaire de notre époque, et ils sont devenus ses pires ennemis. »
Dissuader
Car le centre d’étude compte bien utiliser ces témoignages, et pousser les « revenants » à s’exprimer. Objectif : dissuader les prétendants au départ, mais aussi ceux qui sont déjà sur place : « L’existence même de ces transfuges repentis brise l’image d’unité et de détermination des terroristes : leurs récits mettent en évidence les contradictions et les hypocrisies de Daech ».
Joël CARASSIO
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