01 juin 2015

Changements climatiques : Kazakhstan, mort mystérieuse de 120 000 antilopes !


Plus de 120 000 saïgas, des antilopes menacées d'extinction, ont été trouvées mortes ces deux dernières semaines au Kazakhstan, soit plus d'un tiers de la population globale. Des décès mystérieux qui suscitent des craintes pour l'avenir de cette espèce rare. Il s'agit d'un phénomène "catastrophique", s'est alarmé le Programme des Nations unies pour l'environnement (Unep).

La mort de ces antilopes, facilement reconnaissables par leur museau allongé, était inattendue et rapide : "Les premiers 117 cadavres de saïgas ont été découverts le 10 mai. Onze jours plus tard, il y en avait déjà 28 000", selon l'antenne russe du Fonds mondial pour la nature (WWF).

"Cette perte est un coup majeur porté aux efforts de préservation des saïgas au Kazakhstan et dans le monde entier, dans la mesure où 90% de la population globale des saïgas vit dans notre pays", a déploré le vice-ministre kazakh de l'Agriculture, Erlan Nyssanbaïev. "Nous sommes résolus à identifier la cause de ces décès et prendre toutes les mesures possibles pour empêcher la répétition de tels événements", a-t-il assuré.
Combinaison de facteurs

Le Premier ministre Karim Massimov a ordonné de créer une commission gouvernementale et sollicité l'aide d'experts internationaux afin d'éclaircir la raison de la mort des antilopes, qui s'est produite en même temps dans trois régions du pays.

Ces morts en masse sont dues à une "combinaison de facteurs biologiques et écologiques", selon les experts du Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage qui a dépêché une mission au Kazakhstan.

Les animaux ont apparemment été tués par une maladie infectieuse causée par des bactéries du type Pasteurella ou Clostridium, expliquent les experts. Mais ces "bactéries sont mortelles uniquement pour un animal dont le système immunitaire est déjà affaibli" par des facteurs écologiques comme les pluies abondantes survenues en mai au Kazakhstan, qui auraient pu influer de manière néfaste sur la qualité de l'herbe, précisent-ils.
"La mortalité de 100% pour les troupeaux affectés est tout à fait extraordinaire"

Le fait qu'aucun animal n'ait survécu dans les troupeaux affectés rend perplexes les scientifiques. "La mortalité de 100% pour les troupeaux affectés est tout à fait extraordinaire", estime Richard Kock, professeur au Collège vétérinaire royal à Londres. Même si les antilopes saïgas, dont la durée de vie oscille en général entre six et dix ans, sont des "créatures avec une résistance très faible", ajoute-t-il.

© Photo AFP ANATOLY USTINENKO
 
Une décennie pour se rétablir

En 1993, la population des saïgas, qui vivent dans les steppes du Kazakhstan, dans l'ouest de la Mongolie et en Russie près de la mer Caspienne, était estimée à un million d'individus, avant de chuter de manière catastrophique.

Avant le début de l'épidémie à la mi-mai, le Kazakhstan comptait déjà plus de 300 000 saïgas, selon un récent rapport de l'Association kazakhe pour la préservation de la biodiversité. Mais désormais, il faudra au moins une décennie pour que la population de ces antilopes puisse se rétablir après la maladie, estiment des scientifiques.

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