13 avril 2015

Toutes les manipulations finissent par prendre fin


« L’outil premier de manipulation de la réalité est la manipulation des mots. S’il vous est possible de contrôler le sens des mots, alors il vous est possible de contrôler ceux qui les utilisent. »

Philip K. Dick


« Depuis l’aube de l’humanité, l’amour et la vérité ont toujours gagné. Il y a eu des tyrans, des meurtriers, qui parfois un pu sembler invincibles, mais ils sont tous tombés. Ne l’oubliez jamais. »

Mohandas K. Gandhi


Je ne suis pas certain que la vérité et l’amour aient de grandes chances de gagner sur le court terme, au vu de ce qui se passe aujourd’hui. Si la bonté rapportait de l’argent, tout le monde serait vertueux, comme certaines théories aiment à le penser.

Pour ce qui est du monde de tous les jours, la réalité économique commune a une certaine façon de se faire ressentir contre les puissances abusives, parfois même avec vengeance.

Il y a eu d’autres explications aux phénomènes de cette semaine concernant les marchés des changes. Zerohedge a publié un véritable menu d’explications.

Je les ai organisées en fonction du « quoi » et du « quand ». Une majorité d’entre elles appartiennent à la catégorie du « quand ». Qu’est-ce qui a poussé l’arrimage du franc suisse à l’euro à échouer à un moment si particulier ? Toutes les explications offertes sont bonnes.

Mais ce n’est pas là ce qui est le plus important, ce n’est pas là la vraie raison.

La Banque nationale suisse a dû mettre fin à sa manipulation des marchés des devises parce que cette attitude ne pouvait plus durer. C’est ce qui s’est passé.

La situation aurait pu durer plus longtemps si la BCE avait coopéré plus agressivement et s’était prouvée disposée à sacrifier son propre peuple pour les besoins des Suisses. Après tout, c’est ce que les Etats-Unis ont fait en coopérant avec leurs états clients comme le Japon.

Avec l’arrivée de son propre programme de QE et sa volonté de générer une inflation monétaire en achetant de la dette toxique à des prix non-marchés, la BCE semble encline à soutenir l’insoutenable, ou l’Union européenne telle qu’elle est aujourd’hui constituée, en imprimant de l’argent. En ce sens, elle suit la voie des Etats-Unis, qui ont mis en place une stratégie similaire concernant la proéminence du dollar en tant que devise de référence mondiale par excellence.

Je ne me souviens plus de qui l’a dit le premier, mais ce qui est insoutenable ne pourra être soutenu.

C’est peut-être une tautologie, c’est aussi un très bon rappel que la surestimation du pouvoir des banques centrales n’est rien de plus qu’une autre illusion de l’ère moderne.

Une banque centrale qui cherche à élargir ses bilans et acheter de la dette souveraine à un prix non-marché, même si elle passe au travers de l’illusion de la discipline des marchés avec la coopération de banques, opère une machine monétaire. Et l’Histoire nous a déjà montré qu’une telle attitude est insoutenable.

Il ne s’agit pas de stimulus. Le QE est mauvais pour l’économie en général. Il est une subvention pour le secteur financier. Il est, au mieux, une forme très inefficace de « stimulation au goutte à goutte ». Dans l’ensemble, il encourage la corruption, les mal-investissements et l’inégalité.

Il est un transfert de richesses au travers de l’utilisation de la monnaie et du système financier. C’est une erreur politique de premier ordre, un abus de pouvoir par ceux qui sont au sommet de la pyramide. Les gens bien intentionnés peuvent bien accepter cette folie, dans l’espoir vain que ceux qui créent la monnaie la redistribueront aux plus pauvres. Mais les choses ne fonctionnent jamais ainsi.

Le franc suisse s’est retrouvé sous pression parce que la réalité économique a poussé la devise à devenir plus forte par rapport à l’euro. La Banque nationale suisse a pris la décision en septembre 2011 de combattre cette réalité en arrimant sa devise à l’euro, au bénéfice de son industrie exportatrice.

Les Etats-Unis sont à la tête d’un cartel bancaire qui n’est pas loin de ressembler à la London Gold Pool, dont l’objectif est de manipuler l’or en tant que devise et de le rattacher artificiellement au dollar. C’est ce qui se passe maintenant depuis un certain temps.

La Chine et quelques autres pays ont fait leurs paris, et s’accaparent les inventaires globaux d’or à prix cassé. Voilà qui n’est pas sans ressembler au jeu que Soros et les banquiers suisses mènent contre la Banque d’Angleterre en vue de maintenir la valeur artificielle de la livre sterling. Et ils ont vendu la livre, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus être soutenue.

J’ai pu voir les dommages collatéraux que l’échec de l’arrimage du franc suisse à l’euro a causés pour certains traders et firmes, et je suspecte que ce soit un phénomène plus étendu qu’on voudrait nous le faire croire.

Quand le lien entre l’or et le dollar ne sera plus, la dislocation des marchés financiers pourrait être plus vicieuse encore.

A moins que les banquiers centraux n’établissent un gouvernement unique et autocratique, ils échoueront. Cela ne fait aucun doute.








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