Pour les syndicats, le manque de moyens se traduit par moins de présence sur le terrain
Yannick Biancheri, du syndicat Unité SGP Police, dit sensiblement la même chose sur le manque d’effectifs : « Nous sommes sous-dimensionnés. Prenez le cas de Grenoble, nous avons un effectif de référence qui est un simple ratio policier/habitants qui ne prend pas en compte la délinquance, les quartiers, etc. Si vous ajoutez à ça les missions de gardes à l’hôpital, à la préfecture, les transfèrements de détenus… Nous estimons qu’il faudrait une soixantaine de policiers supplémentaires rien qu’à Grenoble pour pouvoir faire face à l’activité courante. En ce moment, on ne fait que gérer des urgences. Donc, forcément, nous sommes moins présents sur le terrain. Et cette absence renforce un certain sentiment d’impunité des délinquants. »
Et s’il fallait regarder un indicateur des chiffres 2014 pour accréditer le constat des syndicalistes, on peut noter que les infractions relevées par l’action des services sont en baisse de 13 % en zone police. « Pour moi, cela peut en effet démontrer que les collègues sont débordés et qu’ils prennent de moins en moins d’initiatives », relève le délégué syndical Alliance.
Chacun à leur manière, les syndicalistes dénoncent aussi une gestion au coup par coup des effectifs. « Les effectifs promis pour la zone de sécurité prioritaire ne sont pas là », dénonce Stéphane Mykytiw. Quant à Yannick Biancheri, il rappelle que les policiers affectés à Grenoble après les événements de 2010 ont progressivement été enlevés. « On les a perdus à la faveur de mutations, de départs en retraite non remplacés. On nous annonce 500 recrutements par an, mais cela ne suffira pas à compenser les postes perdus pendant la RGPP (révision générale des politiques publiques). »
Et Stéphane Mykytiw d’évoquer, pour conclure, l’état d’esprit des policiers. « Il y a une lassitude, un ras-le-bol. De plus en plus de collègues demandent des disponibilités pour tenter leur chance dans le privé ou la police municipale. C’est inquiétant car nous avons avant tout choisi ce métier par vocation. »
Source
Aucune volonté des gouvernements pour que cela change, sinon cela finirait par se remarquer !
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