Cet acte de contrition intervient après l’arrestation, le 10 février, de deux immigrés arabes soupçonnés d’un nouveau projet d’attentat. L’un d’eux avait obtenu la nationalité australienne. « Nous sommes une nation libre et juste, a précisé Abbott. Mais cela ne veut pas dire qu’on doit permettre à des gens mal intentionnés de nous prendre pour des imbéciles comme cela s’est produit trop souvent. Cela va cesser. Je peux vous l’assurer : en tant que pays, nous n’allons pas permettre à des gens malfaisants d’exploiter notre liberté. »
Abbott avait été élu en septembre 2013 sur sa promesse de lutter contre les clandestins, pour « ne plus jouer les bons pasteurs de Lampedusa ». Il a tenu parole. L’opération Frontières souveraines est le programme anti-immigration le plus radical jamais adopté par une démocratie occidentale. Les bateaux australiens ont maintenant ordre de ne plus secourir les illégaux en mer mais de leur faire rebrousser chemin. Au pire, ils les arrêtent pour les renvoyer ailleurs, là où l’Australie sous-traite désormais ses clandestins : l’île de Nauru (Micronésie) et le Cambodge. Les clandestins interceptés en Australie y sont envoyés en rétention, contre une aide financière offerte à ces deux États pauvres.
« Nous avons mis en place la politique de protection des frontières la plus solide jamais vue », se réjouit le général Angus Campbell, patron de Frontières souveraines. Le ministère de l’Immigration assure qu’aucune demande d’asile ne lui a été transférée depuis la mi-décembre. Le nombre de réfugiés économiques a baissé de 80 %. Le message officiel est diffusé par affiches et vidéos sur YouTube. Il est clair : « Pas question. Vous ne ferez pas de l’Australie votre patrie. » Il a été traduit en dix-sept langues.
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