28 décembre 2014

Troisième fléau de l'Occident


Depuis qu'il a opté pour la laïcité, la démocratie, l'égalité des femmes et des hommes, la liberté de pensée et toutes les autres valeurs qui font nos démocraties, c'est le troisième fléau que l'Occident doit affronter depuis un siècle, après le Nazisme et le Communisme.

La décapitation d'Hervé Bourdel a été un électrochoc pour l'opinion française, trompée par les affirmations gouvernementales selon lesquelles aller faire la guerre à l'islam en Afrique et au Moyen-Orient, c'était protéger les Français. Aussitôt la bienpensance collaborationniste a haussé le ton pour rappeler que « cela n'est pas l'islam », mettant en exergue la présence de deux ou trois cents musulmans mêlés de Français de souche protestant contre la violence islamiste à la mosquée de Paris pour parler de la modération DES musulmans de France.

Dalil Boubakeur regrette d'avoir cédé à la suggestion de l'Élysée de faire manifester les musulmans dits « modérés ». Il s'attend à une fatwa. Peut-être à un attentat.

En s’associant à des manifestations de colère contre l’État Islamique, voire en les organisant, l'objectif des musulmans est de se démarquer des extrémistes et de tenter une fois de plus de conforter le dogme d’une religion de tolérance, d’amour et de paix, dévoyée par des fous incontrôlables qui n’ont rien à voir avec l’islam réel (“not in my name”)…

On a même entendu des manifestants prétendre que la vie était « sacrée » pour un musulman. Ce qui n’est pas faux, s’il s’agit de la vie d’un autre musulman, et encore ! Les égorgés et crucifiés que l'on voit sur les vidéos de propagande en faveur de l'islam intégriste sont des musulmans chiites ou alaouites, non ? La vie des infidèles, des incroyants, des apostats, ne vaut pas un dinar, bien au contraire !

Pas une seule voix médiatique pour rappeler que cette violence sauvage est inhérente à l’islam. Qu’elle a toujours été pratiquée sans s’amender, bien au contraire. Mais en sachant, pour durer, traverser des périodes de sommeil pour mieux se réveiller à l’heure propice…

Le texte du Coran, tel qu'il est aujourd'hui connu dans sa version la plus répandue, n'a pas été établi du temps de Mahomet.

C'est une compilation des notes prises par les secrétaires de Mahomet sur divers matériaux, comme des omoplates d'animaux, des stipes de palmiers, des morceaux de poteries et autres supports tout aussi curieux pour une raison simple : le papier n'était pas encore connu en Arabie et les parchemins coûteux et précieux étaient réservés aux rares lettrés, comme les moines.

Ces notes et le testament de Mahomet ont disparu, détruits par son oncle Abou Bakr et le calife Uthman. N'est restée que la tradition orale à laquelle sont venus s'agréger des éléments nouveaux, mais représentant aux yeux des juristes musulmans le contenu implicite de la révélation et rattachés à son esprit, soit par l'autorité de la tradition, soit par le raisonnement analogique.

Mahomet ne parlait pas l'Arabe que nous connaissons, mais un dialecte du Hedjaz. De son temps, l'arabbiyya n'était qu'une langue artificielle, une sorte de basic english ou de globish, de pidjin ou de bichlamar, qui servait de langue véhiculaire entre les différentes tribus de la péninsule arabique parlant toutes des dialectes locaux, pour échanger et commercer entre elles. Il n'avait pas de voyelle, que des consonnes, et il était rarement écrit car les moines utilisaient de préférence le Grec ou l'Araméen.

La construction du Coran s'est faite au fil des siècles, ce qui peut introduire un doute sur l'authenticité de la révélation. Mais bien que les multiples traductions des

premiers documents aient pu introduire des distorsions, bien que les diverses sectes islamiques contestent certains versets ou le caractère exhaustif de la recension, la grande majorité des musulmans accepte le texte actuel datant de 1924 comme l'expression la plus parfaite de la révélation faite par Allah à Mahomet par l'intercession de l'archange Gabriel.

La place que tient le Coran dans la vie d'un musulman est considérable. Il dicte son comportement religieux, mais aussi moral, familial et social.

C'est un texte autant politique et militaire que religieux.

Pour un Occidental dont l'esprit est formé à une logique d'origine grecque et cartésienne, la lecture du Coran est un calvaire. Seuls les arabisants peuvent en apprécier la poésie obscure et énigmatique, et en comprendre le sens profond.

Une traduction du Coran dans une langue moderne, si parfaite soit-elle, si étoffée de commentaires qu'elle puisse être, ne peut suffire à elle-même et entraîner l'adhésion d'un esprit cartésien. D'autant que, contrairement au judaïsme et au christianisme, l'islam n'a pas encore été soumis à la critique historique et scientifique. Cette approche commence, mais dans la douleur, car les théologiens islamistes s'y opposent farouchement. Cela explique sans doute que l'islam n'ait jamais réussi à s'implanter durablement dans le monde occidental, les convertis n'ayant pour la plupart jamais lu le Coran, ceux qui l'ont lu le trouvant trop plein de contradictions et de passages incompréhensibles.

Mais cela n'autorise pas à ignorer ce qui est un élément essentiel d'une civilisation qui fut brillante à une période de son histoire, mais aujourd'hui menaçante.

Deux questions priment maintenant sur les autres : l'islam peut-il être modéré ? L'islam peut-il évoluer ?

À première vue je répondrais non aux deux questions, car je pense que l'islam est en voie de fossilisation. Atatürk, le père de la Turquie, allait plus loin : « L'islam, cette théologie absurde d'un bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies » disait-il.

Mais le « oui » devient possible si l'on considère son histoire.

L'islam a connu des phases évolutives. La première fut un âge tribal. Il semble s'être achevé avec l'unification politique de l'Arabie au 7ème siècle, mais la colonisation de l'Espagne par l'islam, par exemple, s'est faite dans une logique tribale, Arabes, Berbères, etc. se partageant le pays en tenant compte des rapports de force entre les diverses tribus musulmanes.

Puis il y eut ce qu'on appelle parfois « l'âge d'or de l'islam » : ouverture aux sciences venues de Grèce et d'Inde, mathématiques, astronomie, médecine, etc. mais aussi aux philosophies, à la poésie, aux techniques (l'imprimerie), à l'architecture, à l'érotisme (plus de soixante mots pour décrire le sexe – masculin et féminin – dans tous ses états). Les chefs de l'islam s'entouraient de savants, d'architectes et de moines étrangers qu'ils payaient parfois très cher.

Ensuite, l'islam connut un coup d'arrêt. Il y avait eu Charles Martel en 732, puis le siège raté de Vienne en 1529. Le coup d'assommoir vînt du second siège de Vienne qui provoqua la déroute totale des troupes coloniales musulmanes en 1683 : le moral de conquête n'était plus là.

Il se replie alors sur lui-même et l'empire Ottoman. La colonisation des pays arabes par l'Europe l'achève aux XVIIIème et XIXème siècles et il est KO. Au XXème siècle, il commence à se laïciser et aussi à se socialiser, c'est la période des Mustafa Kemal Atatürk, Gamal Abdel Nasser, Saddam Hussein, Hafez el-Assad, Mouammar Kadhafi, etc. Autant de dictatures socialistes, mais indispensables pour la détribalisation préalable de l'islam dans leurs pays. En attendant une possible réelle démocratisation que l'Occident a eu tort de vouloir accélérer prématurément en aidant les Printemps Arabes, d'où le désordre et la violence actuels dans lesquels nos politiques incultes et les BHL de tous poils ont une grande part de responsabilité.

Après avoir vu les Japonais battre la flotte russe (1905) puis l'Occident être battu par le Nazisme avant de le battre à son tour (1945), l'islam assiste à l'abandon des colonies (années 60). Il en tire la conclusion que l'Occident est moralement faible et peut être battu. Il retrouve espoir et redevient agressif, conquérant et intransigeant sur la charia.

On en est là.

L'élite musulmane refuse pour le moment d'admettre que son livre sacré, le Coran, a lui aussi évolué pendant des siècles pour arriver à un accord – en quelque sorte politique – sur la nécessité de l'unité du monde arabo-musulman, en 1924. Mais l'incertitude qui pèse sur son caractère divin, en raison des multiples interprétations qu'il a connues avant cette date, permet de dire que d'autres interprétations sont possibles.

Laisser le nouveau califat dit « Daech » prospérer serait conforter l'islam dans sa sclérose. Écraser Daech serait tout aussi dangereux en risquant de confiner les musulmans dans le sentiment que l'Occident est décidément leur ennemi. À moins (mais l'espoir est faible) qu'il ne les pousse à accélérer leur mue pour adapter leur livre et leur religion au monde actuel.

Leur avenir est entre leurs mains. Leur silence fera que l'islam subira à terme le sort du Communisme ou celui du Nazisme : décomposition interne jusqu'à l'arrivée d'un Gorbatchev musulman, ou destruction totale et chasse aux musulmans comme celles qu'ont vécues les Nazis.

Ils peuvent bien égorger quelques Occidentaux. C'est le monde musulman tout entier qui a aujourd'hui le couteau sous la gorge.

Vous trouverez ma description de la vie de Mahomet un peu légère dans le ton. C'est voulu, il faut que cette lecture soit facile et à la limite drôle. Mahomet était le

Dominique Strauss-Kahn de son époque, très intelligent et obsédé par les femmes. C'était aussi un fin politique et un chef de guerre rusé et sans pitié. Ne voir en lui que le prophète est une erreur fondamentale car son amour du sexe et du pouvoir ont grandement influencé sa « révélation ».

C'est délibérément que je commence ce récit par une citation disant < Lâ hukma illâ lillâh > (« il n'y a de jugement que de Dieu », ou « seul Allah a le droit de juger ») pour rappeler à tous les lecteurs de ce texte que dans notre monde humaniste, la critique de la religion est un droit constitutionnel. J'ajoute « Je suis un homme comme vous » (Coran 18:109 et 41:5) déclaration par laquelle Mahomet se met au même niveau que ses fidèles.

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Maurice D.

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