17 décembre 2014

L’or en rouble… Une leçon pour tous les épargnants en cas de chute d’une monnaie !!


Mon Dieu qu’une monnaie peut vite s’effondrer ! La Russie n’est pas un petit pays. La Russie a une grande histoire et la Russie d’aujourd’hui est infiniment plus moderne et développée que celle qui est restée dans l’imaginaire de beaucoup après la chute du mur de Berlin et 70 années d’expérience communiste en grande partie ratée.

Le peuple russe est un peuple très bien formé, très cultivé, avec de nombreuses technologies de pointe, en particulier militaires. Se dire que l’effondrement de la monnaie russe auquel nous assistons aujourd’hui est impossible chez nous, pour nous, que l’euro, notre euro est irréversible est aussi stupide que de croire que ce qui arrive aux Grecs (l’austérité) n’est pas en route dans tous les autres pays européens membres de la zone euro et en France également !

Un effondrement de plus de 50 % de la valeur du rouble en moins d’un an !!

Comme nous l’apprend cet article de France Info, « les Russes regardent leur rouble s’effondrer. La devise russe a perdu 10 % lundi et 20 % mardi. Il s’agit de sa plus forte baisse depuis la crise financière russe de 1998, qui a profondément marqué les esprits. Cette nouvelle chute porte à plus de 50 % sa baisse face au dollar depuis le début de l’année. L’euro a dépassé le seuil inimaginable de 100 roubles et le dollar 80 roubles.

Face à la situation, hors contrôle, la banque de Russie a annoncé dans la nuit une hausse de 6,5 points de son taux directeur à 17 %, contre 10,5 % auparavant et 5,5 % au début de l’année. La situation est « critique » a ajouté la banque centrale dans l’après-midi, annonçant de nouvelles mesures à venir. « La banque centrale va avoir beaucoup de mal à stabiliser le rouble tant que la forte baisse des cours du pétrole continuera, donc cette hausse de taux très offensive pourrait ne pas suffire », estimait Vladimir Miklachevski, économiste de Danske Bank ».

En moins d’un an, les taux d’intérêts, bas pour les Russes, à 5,5 % sont passés à 17 %. La monnaie a perdu 50 % de son « pouvoir d’achat ». Il s’agit là de variations dramatiques et également d’une véritable attaque organisée en grande partie par la finance anglo-saxonne contre la Russie qui pourrait fort bien finir par dégénérer en déclenchant une avalanche de contre-mesures économiques russes, mais tel n’est pas le sujet de mon édito aujourd’hui.

Le sujet que je voulais traiter à travers l’exemple de la crise russe c’est la vitesse potentielle d’un effondrement monétaire et évidemment, le comportement de l’or dans ce cas.

Il y a un an, il fallait 30 roubles pour un dollar. Aujourd’hui, il en faut 80 ! C’est donc un appauvrissement majeur pour les épargnants russes.
Le rouble s’effondre et l’or s’envole !

Le graphique qui illustre cet édito est le graphique de l’évolution des cours de l’or exprimés en roubles depuis le début de l’année et, au fur et à mesure que le rouble s’effondre, l’or s’envole. Pourtant, celui qui regarde les cours de l’or depuis Paris en dollars pense qu’il baisse (il devrait en plus les regarder en euro, vu qu’ici nous utilisons des euros et pas des dollars pour notre vie quotidienne, et se rendrait compte qu’en euro l’or ne baisse que de très peu et reste même très stable). Mais de Moscou et d’ailleurs en Russie (c’est aussi valable au Japon), je peux vous assurer que la perspective sur l’or est radicalement différente. L’or, là-bas, s’envole littéralement et évolue de façon inversement proportionnel à la chute des devises concernées (yen ou rouble).

Il y a un an, il fallait 32 000 roubles pour une once d’or et hier, au plus haut de la journée, nous sommes montés à 94 820 roubles pour une once d’or pour clôturer aux environs de 87 000 roubles.

La leçon que vous devez retenir en tant qu’épargnant, et en particulier dans le cas d’un scénario d’attaque des marchés sur l’euro afin de tester la détermination de la BCE et la volonté de l’Allemagne de « sauver » l’euro à tout prix y compris au prix d’une impression monétaire importante, c’est que l’or ne vous enrichira pas comme il n’enrichit actuellement pas fondamentalement les Russes. Non, l’or protège la valeur de votre monnaie. L’or s’apprécie autant que la monnaie baisse, l’or protège votre pouvoir d’achat, il est par nature la monnaie. Il est par nature la valeur refuge. L’or ne se triche pas, l’or stocke la valeur sur de longues périodes et permet d’amortir considérablement les chocs monétaires réguliers intrinsèques aux monnaies papiers et aux spéculations de marché.

L’épargnant russe qui, au moment où nous parlons, est détenteur d’or et a su couvrir ses actifs monétaires avec une enveloppe suffisamment importante d’or physique peut regarder non pas avec plaisir sa monnaie s’effondrer (on n’est jamais heureux dans ces cas-là) mais peut garder une relative sérénité par rapport à la stabilité de son patrimoine et de son pouvoir d’achat. Il est dans une situation nettement meilleure que celui qui ne détient que de la monnaie à la banque ou des actions en Bourse qui dévissent depuis plusieurs semaines. L’épargnant qui n’a que des actifs financiers classiques du type épargne, action, obligation est en train de boire le bouillon sur tous les fronts et seul l’or lui assure de la stabilité.

Je ne saurais donc que trop vous inviter à méditer très sérieusement sur ce qu’il se passe en Russie, à savoir un accident monétaire majeur auquel vous assistez en direct. Vous pouvez y voir le comportement de l’or en temps réel et voir qu’il joue pleinement son rôle lorsque l’on retraite tout cela des effets de change liés à sa cotation en dollars. Évidemment, nous savons tous que cela n’arrive qu’aux autres et que nous n’avons rien à craindre puisque la « trajectoire » est bonne et que notre gouvernement garde le « cap ». Nous ne craignons rien, même pas la retraite finalement à 64 ans en attendant plus ou encore même une baisse des pensions désormais évoquée sans la moindre gêne. Mais nous ne pourrons pas payer des retraites aussi élevées pour des retraités aussi nombreux, même en allongeant la durée de cotisation de deux ans, alors que bien sûr le nombre de cotisants au système s’effondre à la même vitesse que l’emploi et que le nombre de chômeurs s’envole. Évidemment, tout se passera bien, nos mamamouchis voient la croissance partout, mais pas nous. Qu’importe, tout ira bien puisque l’on veut vous vendre le fait que tout ira bien.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

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