46% des Russes interrogés pensent que le renforcement de liens avec la Chine, l'Inde et d'autres grandes économies émergentes est une stratégie juste pour le développement de l'économie russe. Depuis l'été 2006, le nombre de partisans de l'orientation vers l'est a plus que triplé (15% à l'époque). Parallèlement, le soutien du renforcement des liens avec l'Occident et les membres du G8 a chuté de 38 à 23%. On constate également une réduction du nombre de ceux qui prônent une voie particulière pour la Russie, son statut en tant que pont entre l'Occident développé et l'Orient qui le rattrape rapidement. Ils sont 19% contre 29% en 2006.
Le directeur adjoint du centre Levada Alexeï Grajdankine indique qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant ce choix "oriental" des Russes, même s'il reconnaît que les sympathies de la population russe penchent de plus en plus du côté de l'Asie.
Andreï Klimov, vice-président de la commission des affaires étrangères au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement), se réjouit de constater que les Russes ouvrent progressivement les yeux.
"Les perspectives de la Russie sont associées à l'Asie-Pacifique, l'Afrique et l'Amérique Latine. En ce qui concerne l'Europe, nous n'y avons pas de marché hormis celui des hydrocarbures, c'est la seule chose qui intéresse les Européens. Ils n'acceptent pas les technologies russes, même si elles sont meilleures. On regarde la Russie de haut sans jamais partager le moindre secret technique. Il aurait été préférable de s'en rendre compte quinze ans plus tôt. C'est la raison pour laquelle l'Asie et l'Afrique ne sont pas simplement une priorité, mais c'est l'unique ligne possible aujourd'hui", souligne le sénateur.
Cependant, dans l'ensemble, les Russes jugent importante la coopération avec les pays du G8 pour l'avenir de la Russie (le sondage se déroulait du 22 au 24 mars, avant l'exclusion de la Russie du G8). 48% des personnes interrogées sont de cet avis. Cependant, ils étaient 77% en 2006.
Les Russes ne sont pas enclins à dramatiser l'exclusion de la Russie de ce club des puissances mondiales. 47% estiment que cela n'affectera pas la position de la Russie dans le monde et 33% craignent le contraire.
45% pensent que les anciens partenaires du G8 considèrent la Russie comme leur égale, 40% estiment que ce n'est pas le cas.
La vision qu'ont les Russes des conditions indispensables pour que leur pays occupe une place digne parmi les pays développés change progressivement. Si en 2006 presqu'un tiers (31%) des Russes croyaient que pour cela il était nécessaire d'améliorer le niveau de vie de la population au moins jusqu'à la moyenne européenne, ils ne sont plus que 15% aujourd'hui. Désormais, la majorité (60%) est persuadée qu'un développement économique stable grâce à l'utilisation de nouvelles technologies et le rehaussement de la productivité du travail est un gage du respect de la Russie dans le monde (contre 47% en 2006).
"Pense d'abord à la Patrie, et ensuite à toi-même": on perçoit un certain retour aux mœurs de l'époque soviétique. Nous avons identifié une forte réaction de gens qui ont conscience de leur bon droit, mais dont l'opinion n'est pas reconnue par le monde. Et les gens sont de plus en plus prêts à sacrifier leurs intérêts vitaux pour les intérêts du pays, de l'Etat", déclare Alexeï Grajdankine.
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