12 février 2014

Sortir Vivant, le passage de la Mer Rouge

Je vais redire sous une forme nouvelle ce que j'ai déjà indiqué à plusieurs reprises, sur ce blog.

Dire - ou suggérer, plutôt, tant le sujet est mystérieux et difficile à appréhender par nos cerveaux confus et timorés - comment, par quel prodige nous nous trouvons ici, tous ensemble, dans ce chaudron, et comment, par déduction, nous pouvons en sortir vivants.

La tradition judéo-chrétienne étant celle que je connais le mieux, c'est à elle que je ferai appel.

D'abord, l'alphabet (aleph-beith/alpha beta). Se souvenir que c'est beith qui est la première lettre de la Torah, et non pas aleph.

Beith, comme le son l'indique, est une boîte.

Aleph, sa graphie montre clairement une paroi, et deux virgules inversées qui se font face, l'une dans un monde, celui qui donne la vie, l'autre de ce côté ci du miroir, dans la boîte, qui n'est rien d'autre que l'univers créé.

Les virgules sont des yod, "la main", symbolisant aussi le germe.

Aleph dépeint le processus de création. L'esprit, ou qui que ce soit, insuffle d'ailleurs, d’un autre monde transcendant ce qui existe en nous et autour de nous. Pas au début, mais en permanence. Tout est toujours neuf. Le temps est une parfaite illusion à laquelle nous sommes si habitués que nous en faisons une évidence, une fatalité.

Aleph, sous sa forme grecque alpha dessine une bouche : le Verbe, Logos, pour montrer le souffle, le son, la vibration, et le déploiement de l'esprit qui habite et anime toute chose, tout être créé. Chose est un mauvais choix, pour désigner une créature. Car l'esprit habite chaque être, fût-il infime et misérable. Tout est vivant.

Sauf, peut-être, ce que l'homme fabrique. Je n'en sais rien. Je n'ai pas encore réussi à voir la vie dans les objets moulés dans du plastique. Mais qui sait ?

De ce côté ci du miroir, c'est la jungle. Y préside la loi éponyme. Dévoration permanente dans une chaîne alimentaire qui illustre d’un bout à l’autre le droit du plus fort. Comme l'a montré Ghislaine Lanctot, le droit du plus fort est devenu le droit du plus malin.

De façon schématique, l'homme malin apprend à se servir de son cortex pour le mettre à son propre service, exclusivement, et à celui de sa famille ou de son clan, dont il a besoin. Tout le reste est corvéable, taillable, mangeable, utilisable, et n'est que de la nourriture ou du bétail.

Ce système, sous ces deux formes - le plus fort, le plus brutal, le plus malin, le plus menteur - a fait l'Histoire, durant un laps de temps difficile à apprécier, puisqu'on nous ment sur notre passé, trafiqué à souhait.

Mais le constat est cruel : depuis des siècles, le monde est en proie à des guerres incessantes, des furies d'expansion et de conquête, et souvent, sinon toujours, Dieu est enrôlé pour justifier la violence.

Quand un peuple disparaît sous le fer, c'est que son Dieu n'était pas à la hauteur. Vae victis ! Qu'on le foule aux pieds, qu'on l'oublie, qu'on fracasse ses images !

Un jour, un jour pas comme les autres, à moins que cela se reproduise régulièrement, mais nul ne le sait, car tout nous a été volé de notre mémoire collective, un homme est apparu, en Galilée, la terre des Gaels. Peut-être n'a-t-il jamais vraiment existé, et n'est-il qu'un mythe. Mais alors comment expliquer le Suaire de Turin et les voiles ?

Passons. Le mythe à lui seul suffit. L'exégèse protestante du XXème siècle a établi que le Christ avait une foule de précurseurs, Attis, Adonis, Mithra, et autres, nés au solstice d'hiver, et cloués à des arbres. C'est vrai. Dieux de la végétation, dieux solaires, cycliques, du renouvellement.

Ce que nul ne sait, c'est si un comportement aussi étrange et des enseignements aussi novateurs que ceux du Christ avaient, eux, des précurseurs.

Si l'on passe sur l'existence réelle, qui peut faire débat, ainsi que tous ses corollaires (Homme, Dieu, Dieu fait homme, homme fait Dieu ?) et le fait que Jésus s'inscrit bien à la fin d'une série de précurseurs, une fois ces questions écartées, reste l'enseignement.

Que dit-il ? Peu de choses, sinon des bombes : Aime tes ennemis. Donne tout ce que tu as, et suis-moi. Ne te soucie pas de ce que tu mangeras, ni comment tu vivras. Aie confiance. Aime ton prochain comme toi-même. Ne juge pas. La loi des hommes et des prêtres n'est pas la Loi. Mon Royaume n’est pas de ce monde. Et, cette merveille : que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre.

Je vais vous confier l'un de mes derniers rêves : je découpais des livres avec une paire de ciseaux. C'étaient des évangiles. J'en découpais cinq, qui devaient, je ne sais comment, être utilisés par cinq femmes avec des bombes. Soudain, j'ai eu peur : je suis complice et témoin, elles peuvent me tuer pour s'assurer de mon silence. Et oui, l'une d'elles se jetait justement sur moi avec une fourchette à barbecue, à deux longues pointes, juste avant que je m'éveille.

Sans vouloir entrer dans le détail, l'association bombe/évangile est frappante.

Ce n'est pas pour rien qu'avant leur récupération par Constantin pour en faire un cheval de guerre, les chrétiens ont servi de torche à Néron, et de casse-croûte aux fauves du Colisée.

Soyons clairs : depuis l'origine, on trouve sous le nom de "chrétiens" tout et son contraire, depuis la plus grande simplicité – les Pères de la Thébaïde, dont l'un courait après ses voleurs en disant "attendez, vous en oubliez!" -, les meurtriers d' Hypathie, jusqu'à aujourd'hui, en passant par les horribles massacres des Vaudois, des Cathares, des Franciscains spirituels, le supplice de Jean de la Croix, la condamnation de Maître Eckart. A ces horreurs et à nombre de petitesses et de mesquineries, s'opposent la difficile suppression de l'esclavage, le droit d'asile, le secours aux pauvres et aux malades (maisons-Dieu), la doctrine du pardon, et pour reprendre Bernanos, les saints.

On trouve de tout, parce que l'homme est, avant de transformer le germe qu'il est ou qu'il porte en lui, d’abord une bête sauvage. Un cerveau reptilien augmenté d'un cortex.

Lequel ne sert le plus souvent, comme je le disais plus haut, qu'à aider le premier à réussir ses coups, au lieu de s'y opposer et de le transcender.

Malgré les vicissitudes et les innombrables contre-exemples, l'enseignement du Christ reste ce qu'il est. Une merveille, un brûlot. Capable de mettre le feu.

Je suis venu allumer un feu sur la Terre, disait-il. Cette Terre où règne le Prince de ce monde. Il ajoutait qu'il mettrait la guerre entre le père et le fils, la mère et sa fille. Lisant cela, je pense entre autres à la conversion de la sœur du sinistre et pitoyable BHL.

Chacun de ceux qui ne sont pas restés sous l’hypnose des media dominants peut maintenant voir clairement l'offensive mondiale, la grande et implacable guerre qui est menée contre le monde entier, contre l'humanité entière, contre tous les hommes par un clan déterminé à en prendre le contrôle, par tous moyens.

Ce clan composé de juifs ultra-visibles, mais aussi de gens de toutes races a comme points communs un orgueil délirant, une indifférence absolue à l’autre, et probablement le culte d’un dieu qui ressemble fortement au dieu tribal du Deutéronome, assoiffé de meurtres, de sang, de conquête, ivre de vengeance, un dieu jaloux.

Tous les moyens sont bons, pensent-ils. La paix par la guerre, établie sur la ruine et la soumission de tous. Et quelle paix ? La paix des armes, de la contrainte, du chantage, de la menace ? La paix obtenue par le meurtre généralisé, la torture, l'espionnage, le mensonge, la délation, est-ce une paix ? Est-ce la paix ? Celle dont parlait le Christ ?

Ces gens-là adorent Mammon, le Veau d'or, et Moloch, friand de chair carbonisée. Tout le monde le sait, tout le monde le voit, mais doit le taire. Ces gens-là trafiquent comme trafiquaient les changeurs du temple de Jérusalem, des colombes à égorger contre de l'or.

Abandonne-tout, disait l'Autre, et suis-moi, avant de renverser les banques et de fouetter les marchands à coups de cordes, puis d'être sacrifié comme l'était à cette époque le bouc émissaire, pour que le peuple élu puisse continuer tranquillement ses petites et ses grosses entourloupes. Notre messie, lui, ricanaient-ils, en le mettant à mort ?

Les banques sont reines, aujourd'hui. Une fraction de l'humanité, s'en sentant séparée par un orgueil incommensurable, met tout le poids de son cortex surdéveloppé au service exclusif de son cerveau reptilien, considérant la foule des hommes comme une simple pâte à modeler, un troupeau à tondre et à traire, à dévorer.

Ce sont ceux que le Christ appelait "Fils du Diable, meurtrier depuis l'origine", ce sont les mêmes. Juifs de race ou non, là n'est pas la question.

Si la gestion commerciale et la promotion à fins politiques du génocide des juifs par l'Allemagne nazie est insupportable, il ne faut pas oublier cette horreur, ce sacrifice collectif, ni oublier d'ailleurs qu'il fut accompagné de celui des tsiganes, des homosexuels, des handicapés. Ni perdre de vue qu'il profita en premier lieu à la grande industrie allemande, elle-même fortement liée aux capitaux internationaux. Trop d'écrans de fumée entourent cette époque pour qu'en soit connus, par delà les coupables officiels, les véritables commanditaires et les vraies raisons.

La seule question est à l'intérieur de nous, car le théâtre extérieur n’est que la projection de notre vie intérieure.

Deux comportements s'opposent d'une façon de plus en plus évidente, et c'est probablement la lumière apocalyptique qui en dessine aussi nettement les contours : d'un côté, les forces librement déchaînées de l'arrogance, de la violence, de l'absence d'empathie, qui veut gagner tout ce que contient ce monde, sans s'apercevoir que, comme dans les anciens contes, l'or vulgaire n'est que cendres et boue. Ceux-là, malgré leur intelligence froide et rusée, leur prodigieuse technologie, ne sont que "malins", ce qui est un mot à deux sens. Ce sont des animaux à sang froid, sans empathie, privés d’amour.

De l'autre côté, en face, l'immense majorité des indécis, de ceux qui ont peur, qui ne savent pas, hésitent, aimeraient bien, et attendent qu'on leur dise où aller, quoi faire, attendent qu'on les rassure, qu'on les frappe, qu'on les tonde, ou qu'on les enrôle de nouveau. Car chacun d’entre eux, oui, est peut-être individuellement une femme émouvante, un homme attendrissant, mais capable de devenir en peu de temps un bourreau à son tour, dans le cycle infernal dominant/dominé, et toutes ses formes hiérarchisées.

Et, ailleurs enfin, le troisième choix, un autre peuple, et pourtant issu du même. Qui a compris que la malédiction naturelle, cette dévoration permanente n'est pas une fatalité. Que dans la cage aux rats, on peut échapper à la terrible dualité dominant/dominé en devenant neutre.

Neutre, ou Un. Monos. Le mot neutre n’a pas ici le sens qu’il a en physique. Le neutre soigne les blessés des deux camps, rassure et cache les fuyards, et partage sa nourriture. Simplement, il a quitté (autant que ce soit possible physiquement) le monde duel qui veut pourtant sa peau, comme en témoigne mon rêve et la meurtrière fourchette de barbecue.

Le Christ, j’y reviens, a constamment pris le contrepied de l'Ancien Testament. Quand Abraham s'apprête à sacrifier son fils Isaac, un ange vient lui substituer un bouc ou un bélier. A l'inverse, le Christ se substitue au bouc émissaire, ce bouc que les hébreux paraient comme une idole avant de le chasser dans le désert, pour qu'il meure en expiant leurs propres fautes.

La loi du Christ s'oppose tellement à celle de Yaveh que je n'ai jamais compris – les Cathares non plus - comment on pouvait lier les deux, sinon par une inversion, un renversement complet.

Il n'est jamais question d'amour, de remise de dette ni de pardon dans l'AT. Si ce n'est vis à vis d'un autre hébreu. Loi du clan. En guerre contre le reste du monde, désigné comme une proie.

En ce sens, la guerre des sionistes est vraiment une guerre d'arrière garde. La guerre de ceux qui refusent toujours et encore, obstinément, le message du Christ, Le et nous considérant comme des esclaves. Êtres emplis d’orgueil qui se croient investis de la mission de terminer le 6ème jour de la Création : dominer la Terre, considérée comme Terre promise, et tout ce qui s’y trouve, avant, sans doute, de conquérir le cosmos.

Les sionistes, armés d'or volé depuisdes siècles et de plomb durci, contre le Christ et le monde des hommes. Contre les animaux aussi, les végétaux, l'air, l'eau, la terre, contre tout ce qui est vivant. Le principe de domination dans son ultime avatar. Apogée de la geste du démiurge, Ialdabaoth.

Supprimez ces gens là et leur culte babélien, le monde industriel et technologique disparaît, le monde naturel reprend sa place.

Mais peut-être n'est-ce pas le destin de ce monde.

En conclusion, et pour boucler la boucle, je vais reprendre cette évidence : le message du Christ est un renversement total des textes yahviques. Ce que montre par exemple l'image de l'acrobate des églises romanes. L’être qui renonce à profiter des autres, qui tend la main plutôt que le poing, qui peu à peu s’enhardit à « aimer son ennemi », comme dans le beau poème d’Hugo, malgré les inévitables insuffisances terrestres, celui-là peu à peu se retourne, opère une rotation – rota, tarot, torah – qui le fait neuf, et non plus six.



On a vu qu'Aleph est l'inversion d'un yod, qui symbolise un germe, de part et d'autre d'une paroi.

Si le message du Christ est un renversement de perspective, l'adopter, l'incarner - autant que ce soit possible, la barre est très haute - c'est se préparer, comme le fait le bébé avant de naître, à sortir de la boîte, de la matrice. Vivant.

Si ceux qui aiment la guerre et la domination veulent demeurer dans cet enfer, c'est leur choix. La masse terrorisée mais capable aussi de tuer sur commande doit être protégée autant que possible, mais « garde-toi de donner des perles aux cochons, de peur qu’ils ne te dévorent ».

Dans cette terrible guerre qui se propage maintenant de façon visible jusqu’en France, avec les récentes voies de fait contre les rares vrais opposants, nous, les neutres, qui refusons la domination, mais sans haine pour l’ennemi, car cet ennemi puissant nous chasse comme les soldats de Pharaon poussaient les hébreux vers la Mer Rouge, et donc la libération, nous avons un allié, un puissant allié. Qui disait de Lui-même : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie », « Je suis l’Alpha et l’Ômega », « Je suis la porte ».

Un allié surnaturel, dont le royaume n'est pas de ce monde, beith, la matrice. Si ceux qui ont été totalement façonnés par les doctrines de la Bête ont peine à l’envisager, ceux qui ont exploré au moins partiellement leurs propres profondeurs et hauteurs le savent, et toute l’histoire des saints le démontre, le Surnaturel nous est « plus proche que la veine jugulaire (Coran 50:16)».

Le mythe des écuries d’Augias nous le rappelle : quand le fumier monte trop haut, seul le recours au fleuve Alphée (Aleph, alpha, encore) peut en assurer le nettoyage.

Face à des hordes furieuses de bêtes sauvages améliorées, robotisées, transhumanisées, mais privées d'humanité, folles d'orgueil, qui ont mis leur intelligence au service de la domination, face à ces armées monstrueuses, la porte, le passage de la Mer Rouge, c’est la transformation en Homme Véritable, à l’image du Christ.

Sans jugement, sans haine, sans orgueil, dans une totale inversion des valeurs yahviques qui mènent nos ennemis, armée de l’Antique Dragon, à la subversion de tout le monde créé.

Pour ceux qui acceptent et comprennent l'inéluctabilité de ce renversement préalable, la porte de la nouvelle naissance est ouverte en permanence.

Vieux jade

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