Cette
interview a été refusée par un média suisse, qui avait pourtant mandaté
son journaliste pour réaliser cette interview. Nous ne citerons ni le
nom du journal ni celui du journaliste.
Allain Jules
Omniprésent sur la scène médiatique française depuis quelques semaines, Dieudonné cartonne sur les planches. Les 3, 4 et 5 février, Dieudonné a fait le plein à Nyon. A raison de deux spectacles par soir, il a attiré plus de 2700 fans au théâtre de Marens.
L'artiste qui décline toute interview aux médias traditionnels, privilégiant une communication directe avec ses fans via internet, a accepté de discuter durant une vingtaine de minutes avec un journaliste suisse. Cette entrevue a eu lieu le mardi 4 février dans une loge du théâtre de Marens, quelques minutes avant que Dieudonné ne monte sur scène. Cette interview est publiée en exclusivité sur ce blog et n'est pas libre de droit.
Depuis plusieurs semaines, vous occupez le devant l'actualité en France, comment le vivez-vous ?
C'est une épreuve à vivre. Je n'ai d'ailleurs, je crois, pas assez de recul pour pouvoir en parler de manière objective. Ce qui se passe est pour le moins surprenant... Cela fait 26 ans que je fais ce métier. Cela m'est certes arrivé d'occuper parfois la Une de la presse. Mais pas autant et de manière aussi concentrée que ces derniers mois! J'ai d'abord regardé cela en spectateur. J'observais avec amusement et étonnement ce qui me paraît être un acharnement. Avec aussi toujours la sensation que tout était disproportionné.
Ensuite, cela a encore pris une autre dimension. Davantage que moi, ce sont les gens de mon entourage qui ont commencé à s'inquiéter: «Dieudo, je crois qu'ils sont sérieux!». On a vu le président de la République (François Hollande) et des ministres monter au créneau pour dire qu'il y avait là un combat indispensable. A les entendre, la survie de la démocratie en France était en jeu, celle de la République, presque celle de l'Univers...
C'était assez fou, cela donnait la sensation que le fait de museler un comique, de s'en prendre à lui, allait régler le problème de la France dans une période de crise. Alors que mon truc à moi, c'est juste de faire rire les autres. L'humour, c'est 99% de mon boulot.
Vous parlez d'acharnement ?
J'irais même jusqu'à parler de lynchage, notamment un lynchage médiatique. En s'en prenant à moi, l'idée semble être de vouloir montrer aux autres, à la population, quelles sont les contours, les limites de la liberté d'expression. Alors que celle-ci n'est, selon moi, pas clairement définie par la loi. On peut aussi s'interroger sur les limites de l'outrance, du sarcasme...
Avec les décisions du Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative du pays, d'interdire mon spectacle «Le Mur» a priori, je suis, comme je le raconte sur scène, «rentré dans l'Histoire par le conduit des chiottes». Et il y a désormais en France une «jurisprudence Dieudonné» qui s'est construite autour du respect de la dignité humaine. Mes avocats vont d'ailleurs faire recours contre cette décision. L'affaire est en référé au Conseil d'Etat. Une action à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) est aussi envisagée.
Quelles conséquences voyez-vous pour les humoristes en France ?
A partir du moment où l'on m'interdit, à moi, de présenter un spectacle en prétextant que celui-ci contient des éléments qui ne respectent pas la dignité humaine, c'est la porte ouverte à l'interdiction de tous les spectacles humoristiques aujourd'hui. Des humoristes en France m'en veulent d'ailleurs et ont dit que je les avais, en quelque sorte, «pris en otages». Ce qui est faux. S'ils ont été pris en otages, ce n'est pas par moi mais par le Conseil d'Etat! Désormais, on ne peut plus objectivement exercer la profession d'humoriste en France. Encore une fois, c'est aux tribunaux d'apprécier si, oui ou non, dans telle ou telle phrase déclarée sur une scène, il y a une incitation à la haine.
© Inconnu
L'artiste qui décline toute interview aux médias traditionnels, privilégiant une communication directe avec ses fans via internet, a accepté de discuter durant une vingtaine de minutes avec un journaliste suisse. Cette entrevue a eu lieu le mardi 4 février dans une loge du théâtre de Marens, quelques minutes avant que Dieudonné ne monte sur scène. Cette interview est publiée en exclusivité sur ce blog et n'est pas libre de droit.
Depuis plusieurs semaines, vous occupez le devant l'actualité en France, comment le vivez-vous ?
C'est une épreuve à vivre. Je n'ai d'ailleurs, je crois, pas assez de recul pour pouvoir en parler de manière objective. Ce qui se passe est pour le moins surprenant... Cela fait 26 ans que je fais ce métier. Cela m'est certes arrivé d'occuper parfois la Une de la presse. Mais pas autant et de manière aussi concentrée que ces derniers mois! J'ai d'abord regardé cela en spectateur. J'observais avec amusement et étonnement ce qui me paraît être un acharnement. Avec aussi toujours la sensation que tout était disproportionné.
Ensuite, cela a encore pris une autre dimension. Davantage que moi, ce sont les gens de mon entourage qui ont commencé à s'inquiéter: «Dieudo, je crois qu'ils sont sérieux!». On a vu le président de la République (François Hollande) et des ministres monter au créneau pour dire qu'il y avait là un combat indispensable. A les entendre, la survie de la démocratie en France était en jeu, celle de la République, presque celle de l'Univers...
C'était assez fou, cela donnait la sensation que le fait de museler un comique, de s'en prendre à lui, allait régler le problème de la France dans une période de crise. Alors que mon truc à moi, c'est juste de faire rire les autres. L'humour, c'est 99% de mon boulot.
Vous parlez d'acharnement ?
J'irais même jusqu'à parler de lynchage, notamment un lynchage médiatique. En s'en prenant à moi, l'idée semble être de vouloir montrer aux autres, à la population, quelles sont les contours, les limites de la liberté d'expression. Alors que celle-ci n'est, selon moi, pas clairement définie par la loi. On peut aussi s'interroger sur les limites de l'outrance, du sarcasme...
Avec les décisions du Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative du pays, d'interdire mon spectacle «Le Mur» a priori, je suis, comme je le raconte sur scène, «rentré dans l'Histoire par le conduit des chiottes». Et il y a désormais en France une «jurisprudence Dieudonné» qui s'est construite autour du respect de la dignité humaine. Mes avocats vont d'ailleurs faire recours contre cette décision. L'affaire est en référé au Conseil d'Etat. Une action à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) est aussi envisagée.
Quelles conséquences voyez-vous pour les humoristes en France ?
A partir du moment où l'on m'interdit, à moi, de présenter un spectacle en prétextant que celui-ci contient des éléments qui ne respectent pas la dignité humaine, c'est la porte ouverte à l'interdiction de tous les spectacles humoristiques aujourd'hui. Des humoristes en France m'en veulent d'ailleurs et ont dit que je les avais, en quelque sorte, «pris en otages». Ce qui est faux. S'ils ont été pris en otages, ce n'est pas par moi mais par le Conseil d'Etat! Désormais, on ne peut plus objectivement exercer la profession d'humoriste en France. Encore une fois, c'est aux tribunaux d'apprécier si, oui ou non, dans telle ou telle phrase déclarée sur une scène, il y a une incitation à la haine.
© Inconnu
Avez-vous le sentiment d'avoir dépassé les bornes, d'avoir en quelque sorte abusé de la liberté d'expression ?
Le rôle d'un humoriste est d'essayer de mettre le doigt sur les différents tabous. Et moi, je pense avoir mis le doigt sur ce qui pourrait être sacré dans cette société laïque et athée. Le sacré ce serait une sorte de devoir de mémoire des populations face à des moments particuliers de l'Histoire. Et c'est un véritable débat. Quels sont aujourd'hui les frontières sacrées, interdites à l'humoriste ? Je pense en avoir définie une ou deux... Une particulièrement. On voudrait vendre à la majorité des citoyens français une sacralité. Une sorte de soumission à une souffrance unique, une compétition victimaire organisée, structurée.
En parlant ainsi, vous avez conscience qu'on va dire que vous êtes antisémite ?
Moi, je n'ai jamais eu et le plus sincèrement du monde la volonté de heurter ou de choquer des personnes de confession juive qui ont souffert lors de la Shoah. J'insiste: je suis un humoriste, je suis là pour faire rire. Je fais rire de l'hypertrophie dans la communication, de cette compétition victimaire organisée par les sionistes autour d'un drame humain.
Il y a une sorte d'hypocrisie aujourd'hui. Je demande à n'importe qui dans un débat, d'aborder différentes souffrances humaines: le génocide des Indiens d'Amériques, celui des Tutsis et des Hutus... et vous allez voir qu'il y a, à un moment donné, une sorte de précaution particulière lorsqu'on aborde la question de l'Holocauste et de la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ? C'est une question qu'objectivement, je peux me poser.
Comprenez-vous les réactions contre vous d'associations juives ?
En Suisse, par exemple, quand la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation) vient devant un théâtre manifester son mécontentement. Eh bien, je me dis: «Très bien: parlons ensemble!» Mais ses responsables ne veulent pas parler avec moi. Cela donne l'impression que ce sont eux qui ont besoin de fabriquer de l'antisémitisme au travers de l'antisionisme.
Vous êtes antisioniste ?
Je suis très critique avec l'Etat d'Israël qui pour moi est le dernier régime d'apartheid et qui est vraiment le symbole de tout ce qui me révulse sur le plan politique. Mais attention, je le dis encore, ça n'a rien à voir avec la communauté juive dans son ensemble. Si les associations juives, comme la CICAD, voulaient que ces choses s'arrêtent, on se mettrait face-à-face et elles verraient, sur le fond, que je n'ai absolument aucun problème, aucun souci avec des personnes de confession juive.
Je l'ai déjà exprimé vingt fois, je ne me définis absolument pas comme antisémite. Je trouve que l'antisémitisme est une bêtise. Mais, je ne suis pas Juif non plus. Je n'ai aucune haine particulière envers les Juifs. Mais, je n'ai aucune attirance par rapport à cette religion que je n'aime pas, qui ne correspond pas à ce que je recherche spirituellement.
Vos détracteurs vous reprochent pourtant d'avoir aussi tenus des propos antisémites contre le journaliste Patrick Cohen ?
L'extrait de l'émission «Complément d'enquête » de France 2 sur lequel se base cette histoire est frauduleux. En fait, dans cette «affaire Cohen», tout est faux. L'objet du «délit» est un vol revendiqué d'images lors d'un de mes spectacles. Et la production de l'émission a fait dire à ces images ce qu'elle souhaitait. Il faut savoir que Patrick Cohen m'a provoqué en mars 2013 en disant lors d'une émission («C'est à vous», sur France 5) que j'ai «un cerveau malade». Je lui ai répondu sur scène, dans un cadre humoristique, je le souligne encore, en précisant bien que c'est «un cerveau malade » qui lui parlait et de là, on a extrait tout un tas de choses.
A vous entendre, il y aurait donc eu une mauvaise interprétation de propos humoristiques tenus dans un sketch sur une scène...
Il faut savoir qu'il y a le temps judiciaire et le temps médiatique. Mes avocats estiment que je n'aurais pas dû laisser dire un certain nombre de choses à mon sujet. Je peux accepter de ne pas avoir fait les choses de la meilleure manière mais il faut accepter qu'il y a un contexte et «une entreprise médiatique» qui ne me permet pas d'exprimer le moindre changement de cap, de faire des rectifications. C'est-à-dire qu'à partir du moment où cette entreprise a décidé que vous deviez illustrer tel ou tel esprit, chacune des phrases que vous allez prononcer va être coupé, monté pour entrer dans un certain cadre. C'est ce qui s'est passé dans «l'affaire Patrick Cohen».
Vous pensez être victime d'une forme de complot ?
Disons que les infos en France, c'est un peu comme dans une fiction. Tout cela n'est fait que pour servir un projet, un programme. Il vous faut un gentil, il vous faut des méchants. Moi, on m'a donné le rôle du méchant, du méchant noir nazi. Pourquoi pas ? Tout est possible... Il faut créer de la surprise, il faut que le spectateur soit tenu en haleine....
Le noir nazi, c'est un concept nouveau en France et on se dit que Dieudonné sera très bon là-dedans. J'ai beau essayé d'expliquer... C'est inutile dans le scénario qui est livré! Il faut aussi que le méchant reste méchant, il faut lui associer que des méchants tous autour de lui. On me lie systématiquement à Jean-Marie Le Pen, Alain Soral, Robert Faurisson... Mais, ce sont des gens qui ne sont pas si méchants que cela, si vous prenez la peine de les côtoyer, de leur donner le micro. Ils ont des côtés qui peuvent paraître extrêmement hostiles sur certains sujets si vous n'êtes pas d'accord avec eux. Mais pour les juger, il faudrait aussi leur permettre de parler. Ce qu'on ne laisse pas faire.
© Inconnu
Le rôle d'un humoriste est d'essayer de mettre le doigt sur les différents tabous. Et moi, je pense avoir mis le doigt sur ce qui pourrait être sacré dans cette société laïque et athée. Le sacré ce serait une sorte de devoir de mémoire des populations face à des moments particuliers de l'Histoire. Et c'est un véritable débat. Quels sont aujourd'hui les frontières sacrées, interdites à l'humoriste ? Je pense en avoir définie une ou deux... Une particulièrement. On voudrait vendre à la majorité des citoyens français une sacralité. Une sorte de soumission à une souffrance unique, une compétition victimaire organisée, structurée.
En parlant ainsi, vous avez conscience qu'on va dire que vous êtes antisémite ?
Moi, je n'ai jamais eu et le plus sincèrement du monde la volonté de heurter ou de choquer des personnes de confession juive qui ont souffert lors de la Shoah. J'insiste: je suis un humoriste, je suis là pour faire rire. Je fais rire de l'hypertrophie dans la communication, de cette compétition victimaire organisée par les sionistes autour d'un drame humain.
Il y a une sorte d'hypocrisie aujourd'hui. Je demande à n'importe qui dans un débat, d'aborder différentes souffrances humaines: le génocide des Indiens d'Amériques, celui des Tutsis et des Hutus... et vous allez voir qu'il y a, à un moment donné, une sorte de précaution particulière lorsqu'on aborde la question de l'Holocauste et de la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ? C'est une question qu'objectivement, je peux me poser.
Comprenez-vous les réactions contre vous d'associations juives ?
En Suisse, par exemple, quand la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation) vient devant un théâtre manifester son mécontentement. Eh bien, je me dis: «Très bien: parlons ensemble!» Mais ses responsables ne veulent pas parler avec moi. Cela donne l'impression que ce sont eux qui ont besoin de fabriquer de l'antisémitisme au travers de l'antisionisme.
Vous êtes antisioniste ?
Je suis très critique avec l'Etat d'Israël qui pour moi est le dernier régime d'apartheid et qui est vraiment le symbole de tout ce qui me révulse sur le plan politique. Mais attention, je le dis encore, ça n'a rien à voir avec la communauté juive dans son ensemble. Si les associations juives, comme la CICAD, voulaient que ces choses s'arrêtent, on se mettrait face-à-face et elles verraient, sur le fond, que je n'ai absolument aucun problème, aucun souci avec des personnes de confession juive.
Je l'ai déjà exprimé vingt fois, je ne me définis absolument pas comme antisémite. Je trouve que l'antisémitisme est une bêtise. Mais, je ne suis pas Juif non plus. Je n'ai aucune haine particulière envers les Juifs. Mais, je n'ai aucune attirance par rapport à cette religion que je n'aime pas, qui ne correspond pas à ce que je recherche spirituellement.
Vos détracteurs vous reprochent pourtant d'avoir aussi tenus des propos antisémites contre le journaliste Patrick Cohen ?
L'extrait de l'émission «Complément d'enquête » de France 2 sur lequel se base cette histoire est frauduleux. En fait, dans cette «affaire Cohen», tout est faux. L'objet du «délit» est un vol revendiqué d'images lors d'un de mes spectacles. Et la production de l'émission a fait dire à ces images ce qu'elle souhaitait. Il faut savoir que Patrick Cohen m'a provoqué en mars 2013 en disant lors d'une émission («C'est à vous», sur France 5) que j'ai «un cerveau malade». Je lui ai répondu sur scène, dans un cadre humoristique, je le souligne encore, en précisant bien que c'est «un cerveau malade » qui lui parlait et de là, on a extrait tout un tas de choses.
A vous entendre, il y aurait donc eu une mauvaise interprétation de propos humoristiques tenus dans un sketch sur une scène...
Il faut savoir qu'il y a le temps judiciaire et le temps médiatique. Mes avocats estiment que je n'aurais pas dû laisser dire un certain nombre de choses à mon sujet. Je peux accepter de ne pas avoir fait les choses de la meilleure manière mais il faut accepter qu'il y a un contexte et «une entreprise médiatique» qui ne me permet pas d'exprimer le moindre changement de cap, de faire des rectifications. C'est-à-dire qu'à partir du moment où cette entreprise a décidé que vous deviez illustrer tel ou tel esprit, chacune des phrases que vous allez prononcer va être coupé, monté pour entrer dans un certain cadre. C'est ce qui s'est passé dans «l'affaire Patrick Cohen».
Vous pensez être victime d'une forme de complot ?
Disons que les infos en France, c'est un peu comme dans une fiction. Tout cela n'est fait que pour servir un projet, un programme. Il vous faut un gentil, il vous faut des méchants. Moi, on m'a donné le rôle du méchant, du méchant noir nazi. Pourquoi pas ? Tout est possible... Il faut créer de la surprise, il faut que le spectateur soit tenu en haleine....
Le noir nazi, c'est un concept nouveau en France et on se dit que Dieudonné sera très bon là-dedans. J'ai beau essayé d'expliquer... C'est inutile dans le scénario qui est livré! Il faut aussi que le méchant reste méchant, il faut lui associer que des méchants tous autour de lui. On me lie systématiquement à Jean-Marie Le Pen, Alain Soral, Robert Faurisson... Mais, ce sont des gens qui ne sont pas si méchants que cela, si vous prenez la peine de les côtoyer, de leur donner le micro. Ils ont des côtés qui peuvent paraître extrêmement hostiles sur certains sujets si vous n'êtes pas d'accord avec eux. Mais pour les juger, il faudrait aussi leur permettre de parler. Ce qu'on ne laisse pas faire.
© Inconnu
Et en ce qui concerne la quenelle ? Est-ce un « salut nazi inversé » ?
Là aussi, on est en procès pour rétablir la vérité sur la signification d'un geste qui se veut humoristique. Son interprétation nazie vient d'Alain Jakubowicz, le président de la LICRA en France, qui en septembre 2013 a envoyé une lettre au ministre de la défense Le Drian et de l'Intérieur Valls pour prévenir que ce geste est «un salut nazi inversé» et qu'il signifie «la sodomisation des victimes de la Shoah». On a déposé une plainte en justice pour diffamation.
Il faut en effet comprendre la quenelle comme un geste d'émancipation. Imaginez un esclave dans un champ de cannes qui regarde les autres et qui fait cela. C'est comme cela que je vois les choses. Un autre bel exemple vient de Suisse et il en est questiont dans mon spectacle. Romain, un Genevois atteint d'un cancer en phase terminale à 17 ans. Il fait une quenelle devant un scanner, alors qu'il est sur le point de mourir... Avec ce geste, il se libère du cadre médical. Pour moi, c'était vraiment du panache. Romain a apporté à la quenelle une dimension héroïque. Face à la mort et face à la peur, eh bien: quenelle! A mes yeux, la meilleure définition que l'on peut en donner à la quenelle, c'est celle qu'en a donnée Romain.
Mais pourquoi faire une quenelle devant une synagogue ou comme Alain Soral au mémorial de la Shoah à Berlin. Comprenez-vous que cela puisse choquer ?
Je n'ai jamais vu une quenelle qui soit de l'incitation à la haine mais c'est possible que certains soient habités par cette volonté. En ce moment, c'est à eux de s'en expliquer. Pas à moi. Et en ce qui me concerne, je n'ai jamais fait ce signe devant un endroit «estampillé» religion juive.
Je pense que quand Alain Soral fait ce geste, là où il le fait, il n'y a absolument pas de dimension antisémite. Je le comprends comme un geste subversif, une critique d'une compétition victimaire. Et puis, si cela fait réagir lorsque des personnes le font devant une synagogue, pourquoi n'est-ce pas le cas quand elles le font devant une mosquée ou une église?
Parmi vos fans, on vous reproche d'avoir des gens d'extrême droite, d'être une inspiration pour des nazillons...
Les nazillons, les gens d'extrême droite tous ceux avec qui je me suis heurté toute ma jeunesse, eh bien, je suis très content de pouvoir juste parler avec eux. Je ne pouvais même pas imaginer un jour pouvoir les rencontrer. C'est le cas de Le Pen qui n'est pas du tout un nazillon comme certains le disent. C'est même l'inverse, c'est un résistant français. Je me suis aperçu que le débat, c'est la chose la plus importante qui peut exister. En fin de compte, les seules personnes avec qui je ne peux pas parler en France, ce sont les envoyés d'Israël. Ils me montrent du doigt comme un adversaire, un ennemi.
Au final, vous êtes quoi ? Un humoriste, un humoriste controversé, un polémiste, un leader politique ?
Dire que je ne suis pas un humoriste est juste malhonnête...Je n'ai jamais fait rire autant de personnes qu'aujourd'hui, je remplis des salles et je suis peut-être l'humoriste le plus populaire de France. Ce qui me caractérise, c'est peut-être que je suis un humoriste d'origine esclave et je sens que beaucoup de gens s'attachent à mon travail parce qu'ils se sentent, eux-mêmes et ce n'est pas une question de couleur de peau, aussi esclaves. Esclaves d'un système qui le dépasse, qui les usent... Et puis Aimé Césaire m'avait prévenu: en faisant rire avec la souffrance nègre, j'allais déranger. C'est réussi...
© Inconnu
Vu ici
Là aussi, on est en procès pour rétablir la vérité sur la signification d'un geste qui se veut humoristique. Son interprétation nazie vient d'Alain Jakubowicz, le président de la LICRA en France, qui en septembre 2013 a envoyé une lettre au ministre de la défense Le Drian et de l'Intérieur Valls pour prévenir que ce geste est «un salut nazi inversé» et qu'il signifie «la sodomisation des victimes de la Shoah». On a déposé une plainte en justice pour diffamation.
Il faut en effet comprendre la quenelle comme un geste d'émancipation. Imaginez un esclave dans un champ de cannes qui regarde les autres et qui fait cela. C'est comme cela que je vois les choses. Un autre bel exemple vient de Suisse et il en est questiont dans mon spectacle. Romain, un Genevois atteint d'un cancer en phase terminale à 17 ans. Il fait une quenelle devant un scanner, alors qu'il est sur le point de mourir... Avec ce geste, il se libère du cadre médical. Pour moi, c'était vraiment du panache. Romain a apporté à la quenelle une dimension héroïque. Face à la mort et face à la peur, eh bien: quenelle! A mes yeux, la meilleure définition que l'on peut en donner à la quenelle, c'est celle qu'en a donnée Romain.
Mais pourquoi faire une quenelle devant une synagogue ou comme Alain Soral au mémorial de la Shoah à Berlin. Comprenez-vous que cela puisse choquer ?
Je n'ai jamais vu une quenelle qui soit de l'incitation à la haine mais c'est possible que certains soient habités par cette volonté. En ce moment, c'est à eux de s'en expliquer. Pas à moi. Et en ce qui me concerne, je n'ai jamais fait ce signe devant un endroit «estampillé» religion juive.
Je pense que quand Alain Soral fait ce geste, là où il le fait, il n'y a absolument pas de dimension antisémite. Je le comprends comme un geste subversif, une critique d'une compétition victimaire. Et puis, si cela fait réagir lorsque des personnes le font devant une synagogue, pourquoi n'est-ce pas le cas quand elles le font devant une mosquée ou une église?
Parmi vos fans, on vous reproche d'avoir des gens d'extrême droite, d'être une inspiration pour des nazillons...
Les nazillons, les gens d'extrême droite tous ceux avec qui je me suis heurté toute ma jeunesse, eh bien, je suis très content de pouvoir juste parler avec eux. Je ne pouvais même pas imaginer un jour pouvoir les rencontrer. C'est le cas de Le Pen qui n'est pas du tout un nazillon comme certains le disent. C'est même l'inverse, c'est un résistant français. Je me suis aperçu que le débat, c'est la chose la plus importante qui peut exister. En fin de compte, les seules personnes avec qui je ne peux pas parler en France, ce sont les envoyés d'Israël. Ils me montrent du doigt comme un adversaire, un ennemi.
Au final, vous êtes quoi ? Un humoriste, un humoriste controversé, un polémiste, un leader politique ?
Dire que je ne suis pas un humoriste est juste malhonnête...Je n'ai jamais fait rire autant de personnes qu'aujourd'hui, je remplis des salles et je suis peut-être l'humoriste le plus populaire de France. Ce qui me caractérise, c'est peut-être que je suis un humoriste d'origine esclave et je sens que beaucoup de gens s'attachent à mon travail parce qu'ils se sentent, eux-mêmes et ce n'est pas une question de couleur de peau, aussi esclaves. Esclaves d'un système qui le dépasse, qui les usent... Et puis Aimé Césaire m'avait prévenu: en faisant rire avec la souffrance nègre, j'allais déranger. C'est réussi...
© Inconnu
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