09 février 2014

Sionisme institutionel : KKL, Magav, LDJ... ces organisations sionistes établies sans gêne à Paris

Le Magav, une branche de l'armée israélienne, prend ses quartiers à Paris le 9 février avec le soutien de la LDJ. Une semaine plus tôt, c'est le KKL qui organisait son gala dans le Palais Brogniart. Autant de groupes qui, tout en revendiquant le sionisme comme cadre politique, exercent sans mal leurs activités à Paris avec l'aide des autorités françaises. Les défenseurs des droits des Palestiniens dénoncent.

Le Magav prend ses aises à Paris. Le gala annuel en faveur de la police des « frontières » israélienne est à nouveau organisé, dimanche 9 février, par l'association française Migdal sous le patronage du ministère israélien de la Défense. Son but est tout affiché : récolter des fonds au profit du Magav, une branche de l'armée d'Israël où s'était d'ailleurs engagé Arno Klarsfeld, aujourd'hui au Conseil d'Etat.

Une vingtaine d'organisations antiracistes et d'associations de défense des droits des Palestiniens ont dénoncé la tenue d'un événement qui fait la promotion de l'occupation et de la colonisation en Palestine, ceci en banalisant la présence du Magav et de ses représentants dans la capitale française, dans un lieu encore tenu secret.

« En acceptant qu'un tel événement se produise, ici-même, à Paris, la France se rend à nouveau complice de la politique israélienne en permettant la levée de fonds sur son territoire pour une des unités qui est le garant d'un système colonial, raciste et ségrégationniste », fait-on savoir dans un communiqué commun.

Avant le Magav, le KKL

« Il est inacceptable de laisser le Migdal jouir d'une liberté inconditionnelle, depuis des années, à organiser son gala, encourageant ainsi l'armée israélienne à perpétrer ses actes criminels et son occupation militaire », lit-on. Les associations appellent en conséquence « les salles sollicitées à refuser d'accueillir l'événement afin de ne pas soutenir ces crimes perpétués par le terrorisme d'Etat israélien » et exigent des responsables politiques « de s'opposer à l'organisation » d'un « gala de la honte ». Un rassemblement contre cette réception devait se tenir à Paris le 9 février mais selon nos informations, celui-ci a finalement été annulé.

Quelques jours plus tôt, un rassemblement contre une collecte de fonds organisée par la section française du Fonds national juif, ou KKL, le 2 février au Palais Brogniart avait été interdit en dernière minute par la préfecture de police de Paris. Celle-ci, pour se dédouaner des critiques sur une décision jugée contraire à la liberté de manifester, avait imposé un lieu très éloigné de l'ancien Palais de la Bourse. Un « lieu vide de sens et non négociable » pour les responsables de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui avaient alors refusé le simulacre de proposition.

Quid du KKL ? Cette organisation, active depuis 1901, se présente comme un collecteur de fonds en faveur de projets à vocation écologique, mis en oeuvre grâce à des opérations de « rachats de terres ». Pour ses détracteurs, il s'agit plutôt d'opérations de confiscation de terres et de ressources naturelles au seul profit de groupes juifs, qui conduisent inéluctablement à des expulsions d'habitants et au renforcement de l'occupation israélienne.

Les activités du KKL, au même titre que ceux du Migdal, est soutenu par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le tout sans que l'Etat français n'y trouve rien à redire. Et pour cause, le gouvernement socialiste, comme à l'ère Sarkozy, a largement marqué son soutien à Israël et ses alliés en France, en contradiction avec leurs discours en faveur de l'auto-détermination palestinienne.

L'impunité de la LDJ dénoncée

Le tableau ne peut s'achever sans évoquer la Ligue de défense juive (LDJ), qui appelle ses membres à se rendre massivement au gala du Migdal. Cette milice ultra-nationaliste israélienne continue d'être tolérée en France alors même qu'elle est listée parmi les organisations terroristes aux Etats-Unis et en Israël.

Jusque là, le ministère de l'Intérieur n'a pas cru bon de dissoudre la LDJ, pourtant accusée de nombreuses ratonnades et agressions en France. Ce groupuscule, qui prend la haine pour carburant, est notamment accusée de la mort de Saïd Bourarach en 2010 en région parisienne, dont le procès se fait attendre. Les appels à sa dissolution sont toujours restés sans suite.

Migdal, KKL, LDJ... autant d'organisations qui affichent sans mal leurs activités dans les rues de Paris et ailleurs. De fait, la France conforte à ce jour l'impunité d'Israël. Pour encore combien de temps ? Aussi longtemps que la classe dirigeante demeure insensible à la nécessité de changer de cap sur la question.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.