Quelque 300 000 juifs vivaient en Espagne quand, dans le sillage de la Reconquista, le roi Ferdinand et la reine Isabelle ordonnèrent en 1492 leur expulsion s’ils ne se convertissaient pas au catholicisme.
524 ans après, le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon, a estimé que l’Espagne avait « une dette » envers cette communauté séfarade.
Leurs descendants seraient environ trois millions et demi dans le monde. Or d’ordinaire, la loi espagnole n’accorde qu’exceptionnellement la double nationalité (pour les ressortissants d’Andorre, du Portugal ou les pays d’Amérique latine). Il s’agit donc de l’octroi d’un privilège aux juifs séfarades. De plus, le gouvernement espagnol a donné l’habilitation à produire un certificat d’éligibilité à la nationalité à la Fédération des communautés juives d’Espagne. C’est donc le CRIF espagnol qui décide en la matière.
Véritable sport national en Israël, l’obtention d’une double nationalité est déjà pratiquée par les ashkénazes (double nationalité, allemande ou polonaise). Mais la vraie raison de cette course au passeport européen nous est donnée par l’éclairage de Yossi Shain, qui dirige le département de sciences politiques de l’université de Tel-Aviv : cela « n’est pas le reflet d’un manque de patriotisme, mais [...] s’apparente à une opportunité économique et à la possibilité de devenir un citoyen du monde ».
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