Il faudrait d'abord définir les limites et les habitants d'"auto", qui, loin d'être univoque, est une véritable ville, avec ses étages et ses niveaux de pouvoir, son système de police, d'exécration ou de justice, ses lois et ses compromissions.
Lorsque JE parle, ce Je a été passé au crible plus ou moins conscient de toutes les instances moralisatrices et diplomatiques relevant de l'expérience personnelle, de l'hérédité psychique et des déficiences génétiques.
J'emploie le terme "déficience" plutôt que celui d'acquis, car, comme l'ensemble des auteurs traditionnels, j'ai l'intime conviction que nous ne sommes pas en évolution, mais sur la vague d'une vertigineuse involution.
Le mot grec "martyr" désigne l'être humain qui offre son existence physique, terrestre, visible, en témoignage d'un refus, et d'une affirmation. Qui « marche sa parole ».
Refus du mensonge et de l'hypocrisie qui forment le tissu des relations sociales, horizontal, affirmation de sa conscience d’un monde supérieur, d'ordre vertical.
Le monde de la Vie et de la permanence, par opposition à celui de l'existence et de la corruption.
« Au prix de mon effacement de ce monde faux et corrompu, je proclame mon appartenance au monde du Vrai et du Clair », dit le martyr.
Le mot "martyr", largement récupéré et instrumentalisé traduit maintenant l'engagement des jeunes palestiniens qui se font exploser parmi des foules juives pour dénoncer l'oppression et le mépris de leur peuple, de leur religion, de leur humanité.
Cette forme d'affirmation désespérée est l'antithèse de l'auto censure où nous nous enfouissons tous la tête.
Le monstre qui marche sur le monde ne veut voir qu'une tête. Il a défini exactement le profil du sujet-brique qui formera le matériau du mur d'enceinte et de la pyramide centrale.
Pour cela, il a fallu rogner tout ce qui dépasse. Au prix de millions, voire de milliards de meurtres (mais le nombre ne compte pas, dans ce grand-oeuvre inversé), de mensonges, d'intimidations, de tortures en tous genres et chantages qui montent jusqu'au ciel, de plans, de stratégies, de fourberies, de cajoleries, l'être immonde qui se vautre dans cette dimension est sur le point d'arriver à ses fins.
Les forcenés du mariage gay, comme les sanguinaires de 1789, et les vincentpeillons, tous les insectes raboteurs au service de la déesse Quantité n'ont qu'un mot à la bouche : égalité !
Égalité rime peut-être avec quantité, sûrement pas avec qualité. Les gens de qualité n'ont que faire de l'égalité.
Car rien n'est plus inégalitaire et satanique que l'égalité, qui ramène tout au point zéro, au plasma.
Comme avant-hier en Russie et plus tôt encore dans la France des "lumières", comme hier en Espagne, en Chine, et ailleurs, demain les égalitaires ne voudront plus de saints, plus de sages, plus de chercheurs de Lumière.
Quel scandale ! De quel droit ? Cachez ce saint que je ne saurais voir ! La police laïque s'y emploie déjà, traquant tout ce qui sort du credo francmac : il n'y a de dieu que le GADLU, et tout ce qui refuse d'être de ce monde et de participer de sa gadoue doit en être extirpé !
Plus d'hommes, de forts des halles, de bandits d'honneur, plus de héros. Plus de femmes, de mammas, de mères universelles, qui valent deux hommes.
Plus de témoins, plus de martyrs. A moins qu'on ne considère comme tels les gens qui partout se suicident, s'immolent en public, devant les soldeurs de chair humaine. Peut-être sont-ils les martyrs modernes ?
Pour le reste, des pions, des fonctionnaires dans l'âme (je parle du psychisme animal), des poulpes, d'aimables jeunes gens ni chair ni poisson qui voudront tous une seule chose : n'être en rien différent, s'imbriquer indifféremment, et surtout : plaire.
Plus aucune opposition au courant consensuel gentil. Il n'y aura plus que des gentils, au service de la gentille Bête qui nous aime tant.
Vieux Jade
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