20 mai 2013

The Hollande Project : Tout doit disparaitre


Lundi, ce prête de la communauté Saint-Jean a été passé à tabac. Jeudi, ils ont ensemble dénoncé le silence des élus, interpellé le maire et mis en garde contre les amalgames hatifs.


"Je n’ai reçu aucun soutien des élus locaux. Pas un mail, pas un texto, pas un coup de fil, se désole le père Grégoire, violemment agressé lundi soir, dans le quartier Saint-Ruf, pour s’être défendu alors qu’on lui volait son portable. Seuls les députés Jacques Bompard et Marion Maréchal-Le Pen m’ont envoyé un mail…"

"Ce silence nous blesse, nous sommes à 500 mètres de la mairie de quartier, personne n’est venu", renchérit le père Marie-Christophe, responsable de la communauté de Saint-Jean. La communauté musulmane d’Avignon aussi a été choquée par cette absence de réaction officielle. Alors, elle a spontanément apporté son soutien au prêtre jeudi et avait tenu à le faire savoir dans le hall de la mairie, place de l’Horloge.

"Toucher à un homme d’église et de paix, c’est intolérable, on a franchi un cap. Une société sans foi ni loi, c’est la porte ouverte à l’anarchie. Mais après le désordre risque de venir un grand ordre", s’alarme Abderrahmane Bouaffad, porte-parole de la communauté des musulmans du Grand Avignon, faisant allusion aux tentations extrémistes facilement ravivées par ce genre d’agression.

Un appel au ministre de l'intérieur

Khalid Belkhadir, président du conseil régional du culte musulman avait tenu à venir de Marseille "pour soutenir notre frère agressé par des voyous, pas par des musulmans. Nous devons réfléchir au bien-vivre ensemble pour éviter les amalgames faciles." "La démission des élus a entraîné la création de ghettos, la marginalisation des jeunes, l’insécurité ambiante, on appelle le ministre de l’Intérieur, qui est aussi celui des cultes, à venir nous rencontrer tous ensemble à Avignon", lance Abderrahmane Bouaffad qui suggère d’aller jusqu’au bureau du maire.

Les frères rackettés

Pas la peine. "Le Bon Dieu fait bien les choses", voilà Marie-Josée Roig qui traverse le hall et se retrouve bientôt interpellée par le petit groupe. "Je rentre juste de Paris, s’excuse l’élue qui assure avoir contacté l’évêque dès qu’elle a appris la nouvelle. Pour le père Grégoire, cette agression doit servir à aider les autres, "tous ceux qui se font attaquer et dont on n’entend pas la voix." "Je suis d’accord, j’irai dans votre paroisse", promet le maire avant de s’éclipser. "Elle nous a joué un morceau de flûte", réagit, désabusé, le père Marie-Christophe dont la paroisse est régulièrement la cible des petits malfrats. Régulièrement, le tronc de l’église est pillé, scooters et ordinateurs sont volés. "Le Jeudi saint, des jeunes en planque m’ont dit : “Si tu ne veux pas être volé, tu paye”. On ne supporte plus ce racket permanent."

Une marche inter-religieuse

Un portable volé, c’est tragiquement la banalité quotidienne de la petite délinquance opportuniste. "Il faut que les élus réfléchissent à l’irrespect, la violence, l’éducation, à la zone de non-droit, qui se développent", lancent les hommes de foi. Eux, imaginent une marche inter-religieuse pour la paix par exemple. "Il faut sacraliser le vivre ensemble, dit Abderrahmane Bouaffad. À la mosquée ou à l’église, nous sommes avec nos frères en religion, mais dans la rue, nous sommes tous avec nos frères et sœurs en humanité." Certains le savent déjà qui, non croyant et n’habitant même pas Avignon, ont spontanément contacté le père Grégoire pour lui donner un téléphone, de l’argent pour un nouveau forfait. Un petit geste de solidarité pour croire encore en l’homme.

2 commentaires:

  1. l'ennemi , devient de plus en plus visible , aux yeux de plus en plus de monde .

    L'ours

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    1. Mais la grande masse des humains reste aveugle...

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