Les banquiers peuvent bien battre leur coulpe, comme le patron de la branche d'investissement d'UBS, qui a reconnu avoir été trop "arrogant", ou comme la Banque d'Espagne, qui a admis des "carences" et des "imprécisions" dans son travail de supervision du secteur, business as usual, la régulation attendra.
L'enquête de l'agence Bloomberg montre à quel point les grands noms savent contourner la loi quand il s'agit de reprendre les vieilles habitudes. Visé dans cette enquête, le plus grand, le plus prestigieux de ces noms, celui de la banque d'affaires Goldman Sachs.
Il y a à peine six mois, son président, Lloyd Blankfein, jurait ses grands dieux que la banque avait cessé le trading pour compte propre. Devant plus de quatre cents personnes, à Washington, le responsable affirmait avoir "supprimé cette activité".
Une affirmation que contredit l'existence, relativement secrète, d'un fonds appelé MSI, pour Multi-Strategy Investing, un nom digne d'une banale gestion d'actifs. Sauf que le milliard de dollars qui y est géré vient de la banque d'affaires. D'après Bloomberg, MSI n'a pas de clients.
LA BANQUE QUI PARIE CONTRE SES CLIENTS
La loi générale de régulation bancaire Dodd-Frank (2010) comporte une partie destinée à interdire le trading pour compte propre (prop trading en anglais), c'est-à-dire la spéculation de la banque pour son propre profit, en raison du risque que ferait peser une éventuelle faillite sur l'ensemble du système.
Cette règle a été baptisée du nom de Paul Volcker, l'ancien président de la Réserve fédérale, qui avait, au moment de la chute de Lehman Brothers et de ses conséquences collatérales, jugé choquant que Goldman Sachs puisse être aidé par le contribuable dans la mesure où la banque se concentrait sur ses propres intérêts.
C'est à peu près à cette époque qu'on avait découvert que la banque ne servait pas toujours au mieux l'intérêt de ses clients. Elle sera condamnée à verser 550 millions de dollars à la Securities and Exchange Commission (le "gendarme de la Bourse" américain) pour régler des accusations liées à un produit nommé Abacus en 2010.
De fait, la banque proposait des produits structurés (en l'occurrence, des "subprimes", ces titres adossés à des créances hypothécaires douteuses) à ses clients, produits sur lesquels elle-même se positionnait à la baisse. Concrètement, Goldman Sachs vendait ces titres, qu'elle savait être "pourris". Ce faisant, elle pariait contre ses clients qui, eux, les achetaient.
GESTION DE STYLE "HEDGE FUND"
Si la règle Volcker met à l'index les investissements à court terme, elle n'a pas dans son viseur les spéculations à horizon plus long, plusieurs mois par exemple. Ce dont les banques profitent en déplaçant leur "prop trading" dans des succursales estampillées "long terme", et pas seulement Goldman Sachs - cette dernière a établi comme seuil de court terme les investissements inférieurs à soixante jours.
L'équipe, d'une dizaine de personnes, est dirigée par deux anciens camarades de Princeton, Daniel Oneglia et Geoff Adamson, et située dans le quartier général de la "pieuvre", à Manhattan. Selon une dizaine de témoignages recueillis par Bloomberg, le tandem aurait autant parié contre des entreprises à découvert, via la vente de titres empruntés, que raccourci la durée d'investissement. Une gestion proche de celle d'un "hedge fund" (fonds spéculatif), de l'aveu même de l'un de ses anciens employés.
Lors d'une conférence dans une université américaine en 2006, sponsorisée par Goldman Sachs, l'un des intervenants de la banque aurait d'ailleurs fait part de son intérêt pour des candidatures de financiers dont le pouls battrait au rythme du marché, friands de prise de risque et dédaigneux des projets de long terme. Signe d'une appétence toujours forte pour les paris qu'offre le marché immobilier américain, MSI a dirigé ses investissements vers une société de prêts hypothécaires (Ocwen).
INTENSE LOBBYING ET MANSUÉTUDE DU LÉGISLATEUR
Autre écueil pour les régulateurs, Goldman Sachs n'est pas tenue de publier les résultats de MSI ou ceux de sa branche mère, le "Special situations group". Celui-ci, qui se sert des fonds propres de la banque pour racheter de petites et moyennes entreprises en difficulté, s'est révélé un centre de profit faramineux pour le groupe, selon les dires d'anciens dirigeants.
Une difficulté à encadrer les multiples activités de la banque d'autant plus grande que, parmi les anciens du MSI, on trouve de puissants gérants et d'influents dirigeants, comme David Miller, aujourd'hui à la tête du Troubled Asset Relief Program, qui a sauvé les banques américaines au début de la crise. Un de ceux qui a développé cette activité chez Goldman Sachs dans les années 1980, Robert Rubin, est devenu secrétaire au Trésor par la suite.
La faiblesse actuelle de la règle Volcker témoigne en tous cas d'un lobbying intense du secteur bancaire. Alors que la rédaction finale de l'amendement devait être achevée en fin d'année dernière, ce délai a été repoussé à début 2013, tandis que les banques ont jusque 2014 pour se conformer à l'interdiction du "prop trading".
Mathilde Damgé
Source
L'enquête de l'agence Bloomberg montre à quel point les grands noms savent contourner la loi quand il s'agit de reprendre les vieilles habitudes. Visé dans cette enquête, le plus grand, le plus prestigieux de ces noms, celui de la banque d'affaires Goldman Sachs.
Il y a à peine six mois, son président, Lloyd Blankfein, jurait ses grands dieux que la banque avait cessé le trading pour compte propre. Devant plus de quatre cents personnes, à Washington, le responsable affirmait avoir "supprimé cette activité".
Une affirmation que contredit l'existence, relativement secrète, d'un fonds appelé MSI, pour Multi-Strategy Investing, un nom digne d'une banale gestion d'actifs. Sauf que le milliard de dollars qui y est géré vient de la banque d'affaires. D'après Bloomberg, MSI n'a pas de clients.
LA BANQUE QUI PARIE CONTRE SES CLIENTS
La loi générale de régulation bancaire Dodd-Frank (2010) comporte une partie destinée à interdire le trading pour compte propre (prop trading en anglais), c'est-à-dire la spéculation de la banque pour son propre profit, en raison du risque que ferait peser une éventuelle faillite sur l'ensemble du système.
Cette règle a été baptisée du nom de Paul Volcker, l'ancien président de la Réserve fédérale, qui avait, au moment de la chute de Lehman Brothers et de ses conséquences collatérales, jugé choquant que Goldman Sachs puisse être aidé par le contribuable dans la mesure où la banque se concentrait sur ses propres intérêts.
C'est à peu près à cette époque qu'on avait découvert que la banque ne servait pas toujours au mieux l'intérêt de ses clients. Elle sera condamnée à verser 550 millions de dollars à la Securities and Exchange Commission (le "gendarme de la Bourse" américain) pour régler des accusations liées à un produit nommé Abacus en 2010.
De fait, la banque proposait des produits structurés (en l'occurrence, des "subprimes", ces titres adossés à des créances hypothécaires douteuses) à ses clients, produits sur lesquels elle-même se positionnait à la baisse. Concrètement, Goldman Sachs vendait ces titres, qu'elle savait être "pourris". Ce faisant, elle pariait contre ses clients qui, eux, les achetaient.
GESTION DE STYLE "HEDGE FUND"
Si la règle Volcker met à l'index les investissements à court terme, elle n'a pas dans son viseur les spéculations à horizon plus long, plusieurs mois par exemple. Ce dont les banques profitent en déplaçant leur "prop trading" dans des succursales estampillées "long terme", et pas seulement Goldman Sachs - cette dernière a établi comme seuil de court terme les investissements inférieurs à soixante jours.
L'équipe, d'une dizaine de personnes, est dirigée par deux anciens camarades de Princeton, Daniel Oneglia et Geoff Adamson, et située dans le quartier général de la "pieuvre", à Manhattan. Selon une dizaine de témoignages recueillis par Bloomberg, le tandem aurait autant parié contre des entreprises à découvert, via la vente de titres empruntés, que raccourci la durée d'investissement. Une gestion proche de celle d'un "hedge fund" (fonds spéculatif), de l'aveu même de l'un de ses anciens employés.
Lors d'une conférence dans une université américaine en 2006, sponsorisée par Goldman Sachs, l'un des intervenants de la banque aurait d'ailleurs fait part de son intérêt pour des candidatures de financiers dont le pouls battrait au rythme du marché, friands de prise de risque et dédaigneux des projets de long terme. Signe d'une appétence toujours forte pour les paris qu'offre le marché immobilier américain, MSI a dirigé ses investissements vers une société de prêts hypothécaires (Ocwen).
INTENSE LOBBYING ET MANSUÉTUDE DU LÉGISLATEUR
Autre écueil pour les régulateurs, Goldman Sachs n'est pas tenue de publier les résultats de MSI ou ceux de sa branche mère, le "Special situations group". Celui-ci, qui se sert des fonds propres de la banque pour racheter de petites et moyennes entreprises en difficulté, s'est révélé un centre de profit faramineux pour le groupe, selon les dires d'anciens dirigeants.
Une difficulté à encadrer les multiples activités de la banque d'autant plus grande que, parmi les anciens du MSI, on trouve de puissants gérants et d'influents dirigeants, comme David Miller, aujourd'hui à la tête du Troubled Asset Relief Program, qui a sauvé les banques américaines au début de la crise. Un de ceux qui a développé cette activité chez Goldman Sachs dans les années 1980, Robert Rubin, est devenu secrétaire au Trésor par la suite.
La faiblesse actuelle de la règle Volcker témoigne en tous cas d'un lobbying intense du secteur bancaire. Alors que la rédaction finale de l'amendement devait être achevée en fin d'année dernière, ce délai a été repoussé à début 2013, tandis que les banques ont jusque 2014 pour se conformer à l'interdiction du "prop trading".
Mathilde Damgé
Source
Le surnom de Goldman Sachs est "La Pieuvre".
RépondreSupprimerElle a ses tentacules partout, noyaute les gouvernements, les institutions financières, les organismes de régulation des marchés...
Inutile de préciser que GS corrompt tout le monde et donc que les "lois" sont faites ou défaites selon ses intérêts.
Lorsque le gouvernement US fait semblant de se fâcher (sous la pression de l'opinion publique...ou pour justifier sa "politique" de renflouement) hé bien on n'envoie pas les têtes pensantes criminelles de GS en prison.
Non, bien sûr, puisque Lloyd Blankfein se prétend être "Dieu". Il avait dit :
"GS fait le travail de Dieu".
http://www.tribuforex.fr/forum/viewtopic.php?id=9302
Nous savons à présent quelle serait la tête à couper pour que la pieuvre meure. Les autres tentacules mourraient très vite puisque tout est relié dans le "Système".
Les fameuses "amendes" de quelques centaines de millions ou quelques milliards de $ que GS et les autres banques des maîtres du monde (Bank of America, JP Morgan, Citigroup, Barclays, HSBC...) paient en rechignant sont des misères par rapport aux montagnes de leurs profits crapuleux et ne sont en aucune manière une sanction de leurs crimes contre l'humanité.
Combien de morts, par suicide, misère, ou à cause de la délinquance résultant de la destruction de l'économie par les Banksters ? Que diraient les Grecs, les Espagnols, les dizaines de millions d'Américains qui survivent avec les tickets de rationnement du gouvernement...Et le trafic de drogue, qui est "blanchi" dans les lessiveuses des banksters.
La véritable sanction serait d'envoyer les têtes pensantes en prison et bien sûr, de faire restituer la monnaie qui a été volée...mais ça, c'est ce qu'on fait aux gangsters qui attaquent les banques à main armée, et pas ce qu'on fait aux Banksters de la Maffia Illuminati.
"Qui contrôle l'Argent, contrôle le Monde", cette maxime aurait pu avoir été dite par une des têtes des Illuminatis (Kissinger ? Rothschild ? Rockefeller ?) mais c'est bien la vérité pourtant :
http://toutsurlinvestissement.com/2012/09/06/goldman-sachs-une-banque-qui-controle-le-monde/
L'ami Pierrot
Paul video de takkiedine chez ruquier sa vaut le détour...
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=QhINKOYR2A8
Merci, je l'ai visualisé, il lâche le morceau publiquement, curieux.
SupprimerProtège sa vie, ou bien l'oligarchie lâche Sarko ?
Je pense plutôt que il a vraiment mauvaise envers sarko que c'est un homme d'affaire qui a des intérêt majeurs dans les pays cités prenant position dans ce sens, comme il le dit la France vend plus rien et ne veut pas être dans la même situation, suffisament influent aussi pour ne pas passer inaperçu, donc obliger de lui donner de l'antenne par la force des choses, ce qui le protège en grande partie d'ailleurs, puis culturellement on ne peut pas comparer le sens des valeurs dans certains pays et même certains milliardaire Arabe ( qui par exemple donne aux pauvres car c'est une forte recommandation dans le coran) a nos hommes d'affaires psychopate ou ayant perdu définitivement leurs humanité, doit avoir un code d'honneur plus ou moins déjà vis vis des siens ethnie ainsi de suite.
RépondreSupprimerje pense pas que se soit plus complexe que sa pour sa part, les oligarques du mwo sont occidentaux en majorité est on une "influence" majeure certe avec de puissant levier, mais pas encore le controle absolue sans quoi le nwo serait déjà en place officielement.