«Des milliers d'emplois ont sciemment été sacrifiés par l'État», accuse un patron breton de la filière photovoltaïque.
Il fournit à l'appui, l'enregistrement d'une édifiante conversation avec la ministre de l'Écologie. L'entretien dure seize minutes, le 21 juillet dernier. Au téléphone, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie et du Développement durable. Elle appelle Franck Le Borgne, un entrepreneur breton qui s'est lancé, comme beaucoup, dans le solaire photovoltaïque, encouragé par le Grenelle de l'environnement et d'attractifs tarifs de rachat d'électricité. Si la ministre prend son téléphone, c'est parce que Franck LeBorgne fait depuis plusieurs jours les gros titres de la presse. Il a entamé une grève de la faim pour dénoncer une situation ubuesque: il a investi 1,5M€ dans la construction d'une ferme photovoltaïque, près de Lorient, dont on lui interdit, au tout dernier moment, le raccordement au réseau ERDF. La faute à un soudain et brutal moratoire décidé par le gouvernement, en décembre2010. Tous les projets photovoltaïques ont été gelés.
10.000 licenciements
La grève de la faim de Franck LeBorgne et sa médiatisation fédèrent toutes les «victimes» du moratoire. En quelques mois, des milliers de salariés ont été licenciés. Des manifestations sont organisées. En ce mois de juillet2011, il est même prévu d'occuper des autoroutes et de bloquer le Tour de France! C'est à ce moment que NathalieKosciusko décide de téléphoner à l'entrepreneur breton. Ce jour-là, un ami de Franck Le Borgne a le réflexe d'enregistrer la conversation. Il en livre le contenu aujourd'hui parce que l'une des quatre sociétés dans lesquelles il avait investi a déposé le bilan jeudi dernier. «Dans le seul Morbihan, 200emplois ont été sacrifiés depuis le début de l'année. On est à 18.000 licenciements (NDLR, 10.000 selon le Syndicat des énergies renouvelables) en France pour une filière qui avait créé en quelques années 25.000emplois! Quand on annonce 2.000 postes menacés chez Peugeot, le chef de l'État monte en personne au créneau. Là, il y en a au moins cinq fois plus et rien n'est fait! Quand j'ai entendu Nicolas Sarkozy, il y a quelques jours, clamer que lesPME étaient les forces vives du pays et qu'il fallait les défendre, j'ai décidé que c'était assez».
«On savait depuis 18 mois...»
De la conversation qu'il dit avoir eue avec la ministre de l'Écologie, le 21juillet dernier (*), il a conservé un enregistrement, que Le Télégramme a pu écouter. «Quand j'ai demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet d'expliquer le soudain revirement du gouvernement, voici ce qu'elle m'a répondu: "Moi, quand je suis arrivée (NDLR, en novembre2010), cela faisait six mois que tout le monde savait qu'on allait mettre fin au système et personne n'avait le courage de le faire(...) La vérité, c'est que ce que j'ai dû faire (le moratoire, NDLR), ça faisait 18mois que cela aurait dû être fait, parce que l'on savait depuis 18mois que ça partait en vrille complètement (...) Jean-Louis (Borloo, NDLR) savait qu'il fallait le faire mais il n'a pas voulu en porter le poids!"». «Pourquoi le gouvernement, sachant que le système n'était plus viable (NDLR, les tarifs trop attractifs ont suscité une véritable déferlante faisant, notamment, exploser la dépense publique) a-t-il laissé des centaines d'entreprises aller droit dans le mur?, interroge Franck Le Borgne. C'était criminel». C'est aussi l'avis de ceux qui, se sentant «trahis» et «piégés», ont lancé plusieurs recours judiciaires et réclament des indemnités à l'État et à EDF. «C'est une manière d'engager la responsabilité de la parole politique quand elle a un impact économique», déclarait, il y a quelques mois, l'un de leurs avocats. Pour eux, nul doute que les confidences de NathalieKosciusko-Morizet sont un vrai cadeau tombé du ciel.
* Joint hier après-midi, le cabinet de la ministre n'a pas donné suite à notre demande d'interview.
10.000 licenciements
La grève de la faim de Franck LeBorgne et sa médiatisation fédèrent toutes les «victimes» du moratoire. En quelques mois, des milliers de salariés ont été licenciés. Des manifestations sont organisées. En ce mois de juillet2011, il est même prévu d'occuper des autoroutes et de bloquer le Tour de France! C'est à ce moment que NathalieKosciusko décide de téléphoner à l'entrepreneur breton. Ce jour-là, un ami de Franck Le Borgne a le réflexe d'enregistrer la conversation. Il en livre le contenu aujourd'hui parce que l'une des quatre sociétés dans lesquelles il avait investi a déposé le bilan jeudi dernier. «Dans le seul Morbihan, 200emplois ont été sacrifiés depuis le début de l'année. On est à 18.000 licenciements (NDLR, 10.000 selon le Syndicat des énergies renouvelables) en France pour une filière qui avait créé en quelques années 25.000emplois! Quand on annonce 2.000 postes menacés chez Peugeot, le chef de l'État monte en personne au créneau. Là, il y en a au moins cinq fois plus et rien n'est fait! Quand j'ai entendu Nicolas Sarkozy, il y a quelques jours, clamer que lesPME étaient les forces vives du pays et qu'il fallait les défendre, j'ai décidé que c'était assez».
«On savait depuis 18 mois...»
De la conversation qu'il dit avoir eue avec la ministre de l'Écologie, le 21juillet dernier (*), il a conservé un enregistrement, que Le Télégramme a pu écouter. «Quand j'ai demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet d'expliquer le soudain revirement du gouvernement, voici ce qu'elle m'a répondu: "Moi, quand je suis arrivée (NDLR, en novembre2010), cela faisait six mois que tout le monde savait qu'on allait mettre fin au système et personne n'avait le courage de le faire(...) La vérité, c'est que ce que j'ai dû faire (le moratoire, NDLR), ça faisait 18mois que cela aurait dû être fait, parce que l'on savait depuis 18mois que ça partait en vrille complètement (...) Jean-Louis (Borloo, NDLR) savait qu'il fallait le faire mais il n'a pas voulu en porter le poids!"». «Pourquoi le gouvernement, sachant que le système n'était plus viable (NDLR, les tarifs trop attractifs ont suscité une véritable déferlante faisant, notamment, exploser la dépense publique) a-t-il laissé des centaines d'entreprises aller droit dans le mur?, interroge Franck Le Borgne. C'était criminel». C'est aussi l'avis de ceux qui, se sentant «trahis» et «piégés», ont lancé plusieurs recours judiciaires et réclament des indemnités à l'État et à EDF. «C'est une manière d'engager la responsabilité de la parole politique quand elle a un impact économique», déclarait, il y a quelques mois, l'un de leurs avocats. Pour eux, nul doute que les confidences de NathalieKosciusko-Morizet sont un vrai cadeau tombé du ciel.
* Joint hier après-midi, le cabinet de la ministre n'a pas donné suite à notre demande d'interview.
Hervé Chambonnière
Deux hypothèses pour expliquer ce gâchis :
RépondreSupprimer- Hypothèse rose = nos politiques sont incompétents et lâches. Ils font des promesses et celles-ci sont irréalistes et le principe de réalité les rattrape. Alors par lâcheté, personne n'est responsable et personne ne se mouille. La démagogie exaltée dans notre système d'élections favorise cette fuite en avant jusqu'au MUR.
- Hypothèse noire : au plus haut niveau, les politiciens sont corrompus et pactisent avec des forces de destruction de nos libertés, de nos droits, et de notre économie. La phase de chaos économique, financier et social, et l'état de guerre extérieure (3° conflit mondial) et intérieur (troubles civils) sont implacablement appliqués par les politiciens aux ordres d'une élite d'oligarques sataniques. Ils appliquent un "plan" de destruction implacable mûri depuis des décennies par les "think tanks", comme "Le siècle" en France, le Bilderberg, la commission Trilatérale, le Comité des 300, la CFR, l'AIPAC, certaines obédiences maçonniques telles que la loge P2 etc.
L'ami Pierrot