12 décembre 2011

Vous avez dit hasard ?


"Le hasard n'est que la mesure de notre ignorance."
(H. Poincaré)
 
Toutes les définitions du hasard se rapportent à nous même : concours de circonstances imprévu et inexplicable (imprévu et inexplicable par nous même) événement inattendu (inattendu par nous même)

Si, comme nous avons essayé de le démontrer, le monde obéit à une destinée, le hasard alors, se résume à l'inexplicable.

Une quantité de choses dans la vie d'un être humain semble appartenir au hasard, mais est-ce bien le cas ?
L'exemple de l'accident

Prenons un exemple. Je décide d'aller faire une promenade en voiture .... 30mn plus tard j'ai un accident, je pulvérise un Hummer qui vient de griller un feux, avec ma 2 CV.

Ce type de mésaventure nous l'attribuons en général au hasard, ou plus précisément à la contingence (contingence : qui peut arriver ou non, qui n'est ni nécessaire ni impossible).
Autrement dit nous imaginons que cet accident aurait pu ne jamais subvenir. Nous avons du mal à admettre qu'il était, en quelques sorte, programmé, qu'il est déterminé.

Seulement cet accident, ne pouvait pas ne pas arriver. Pour qu'il n'arrive jamais, il fallait qu'une véritable possibilité de l'éviter m'ait été offert.

Il aurait donc fallut qu'au moment de prendre chaque décision (sortir ou rester chez moi, choisir tel ou tel itinéraire, ralentir ou accélérer etc.) me conduisant sur les lieux de cette mésaventure et à cet instant précis, je puisse en connaître toutes les répercussions, toutes les conséquences.

Seulement c'est impossible ... Tout choix projeté, n'est pas un choix réel mais une espérance

Le simple fait de tout ignorer de notre futur, fait qu'à aucun moment, nous avons un choix réel entre deux possibilités. Pour faire un véritable choix, il faudrait connaître à priori, toutes les répercussions futures pour chacune de nos décisions.

Si nous pouvons choisir consciemment entre deux actions concernant l'immédiat (boire ou couper du pain par exemple), sorti de l'immédiat, le choix est impossible car il manque trois choses fondamentales pour cela :

a/ Le don d'ubiquité. Il est impossible d'être au même moment, à deux endroit à la fois.

b/ La connaissance du futur. Il est impossible de savoir avec précision ce qu'il va nous arriver.

c/ L'inaccession au degré zéro de danger. Même s'il y a 1 malchance sur 10 milliards pour qu'un boulon de Boing m'arrive au sommet du crâne et stoppe net mon existence, cette malchance m'empêche de certifier ce futur, je ne peux être sur de lui à 100 %.

Pour qu'il y ai un réel choix projeté, il me faudrait connaître en détail le résultat de toutes les décisions prises.

C'est impossible, nous avons droit tout au plus, à des probabilités.
Des pulsions

D'autre part, beaucoup des actions humaines, sont motivés par des pulsions et des passions dépassant bien souvent notre conscience et notre volonté.

Le choix est alors entièrement entre les mains de ces tendances, il n'appartient plus du tout à la conscience et à la raison.

Donc, non seulement nous ne sommes pas maître de notre futur, mais il arrive nécessairement comme il doit arriver.
En conséquence de quoi : tout ce qui arrive, est déterminé.

Un seul choix possible, l'autre imaginaire

Il n’y a point d’absurdité qui n’ait été soutenue par quelque philosophe. Cicéron

Si j'avais su !!!
Voila bien une phrase vaine et chimérique, car en réalité, on ne pouvait jamais savoir.

D'un coté nous avons une possibilité imaginaire (si j'avais pris cette route je n'aurais pas eu d'accident)
et de l'autre tous les choix nous ayant conduit à l'accident.
Ces derniers étaient les seuls choix possibles dans la mesure ou nous n'avons pas pu visualisé dés le départ ce qui allait se passer.

En réalité, quand nous entreprenons une action concernant le futur, nous n'avons aucun choix.

Que l'on prenne tels ou tels itinéraires, une fois pris, ils deviennent les seuls itinéraires possibles. Les autres n'existent pas. Notre esprit les imagines, les fait exister par des concepts du type :
- j'aurai pas du !
- si j'avais su !
... autrement dit des regrets, des remords, des reproches, des idées de chance ou malchance etc.

Ces concepts temporels sont concomitants à la construction de l'humanité mais ils sont de simples matériaux imaginaires et ponctuel.

Notre capacité à concevoir le passé et l'avenir, est à l'origine du concept de temps et de libre-arbitre. L'animal est étranger à ces 2 notions.

L'homme constructeur à besoin de ces 2 notions pour construire son monde, mais celles-ci s'aboliront d'elles mêmes lorsque l'humanité aura atteint sa perfection. L'humain abouti vivra alors dans l'immédiat, accueillant avec amour ce qui lui arrive, sans regrets, sans remords, sans illusions.

Si la période intermédiaire est tellement impliquée dans les notions de temps, c'est qu'elles sont facteur de progrès. Et le progrès à pour vocation d'écarter tout ce qui empêche le primate naturel d'atteindre la béatitude (pulsions, dangers, quête de nourritures etc.)


Accepter le monde tel qu'il est et vient
L'humanité est en route vers la sagesse

Aucune religion au monde ne nous demande de croire à un aussi grand nombre de miracles que la philosophie du hasard ! Thierry Maulnier

Se soumettre au destin fait disparaître le hasard.

Pour abolir de son esprit le concept de hasard, l'homme doit accepter ce qui lui arrive. Ce qui arrive, n'ayant d'autre choix que d'arriver (tout ce qui arrive, arrive justement écrit marc aurele).

Si l'homme acceptait tout ce qui lui arrive comme devant arriver (rejoignant en cela l'état d'esprit du sage grec : Il faut aimer ce qui arrive, plutôt qu'espérer ce qui nous attend) il accéderait à la sagesse, au bonheur supérieur.

C'est le lot du sage et c'est également pour la mecaniqueuniverselle, l'avenir de l'humanité.

Une fois la conscience globale de l'humanité arrivée à son sommet (la béatitude) la notion de hasard disparaît. En effet, le béat, vide de toute tendance et de tout projet, se contente de savourer chaque instant dans la plénitude. Il se laisse porter par la puissance créatrice. Il n'a plus besoin de faire de choix, de référence au passé, il est ainsi exempt de remords. Le sage en ce sommet, se laisse guidé par son horloge biologique (boire manger dormir se mouvoir etc).
Dans l'état de béatitude, l'homme agit de façon idéale. Il est totalement géré par l'élan vital. Cette puissance régente idéalement et sans aucune défaillance les besoins organiques, comme elle le fait pour n'importe quel organisme simple vivant.

Évidemment cet état d'esprit dépourvu d'agressivité rend l'homme vulnérable. D'ou la logique du progrès dont le but est d'arriver au degré zéro de dangers.

8 commentaires:

  1. Oui entièrement d'accord Paul, l'inconscient joue souvent avec notre conscient et le mène par le bout du nez :-) et accepter que tout est juste nous libère le corps et l'esprit car la maladie nous touche lorsqu'il y a conflit entre le besoin (inconscient) et l'envie (conscient) ... Merci pour vos textes et portez-vous bien !!

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  2. J'ai bien aimé la phrase :

    "30mn plus tard j'ai un accident, je pulvérise un Hummer qui vient de griller un feux, avec ma 2 CV. "

    Cela, c'est un "miracle" car lorsque "ma 2 CV" pulvérise un Hummer qui a grillé un feu, je ne vois pas d'autre possibilité...

    Allons, notre condition ici bas c'est justement d'être dans l'impossibilité de connaître "les plans au dessus de ce plan".
    Mais c'est cela la finalité de l'incarnation.

    Se faire une expérience à tâtons, en combattant au fond d'un tunnel non éclairé avec une armée de types en tenue de combat (comme nous), au visage passé au charbon pour être invisibles.

    Nous sommes dans une pièce de théâtre, et nous jouons, sur un scénario dont nous ne nous rappelons même pas les répliques. Ce n'est qu'après être "sortis de scène" (càd, "morts") que nous connaissons les tenants et aboutissants...lorsqu'on a une EMI, les rescapés décrivent cette étape du "passage en revue des scènes de notre vie", avec une vision extérieure et empathique. C'est aussi ce que décrivent les textes Tibétains (Bardö)

    L'ami Pierrot

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  3. Peut etre ais-je eu cet accroc avec cette voiture parce que 5km plus loin j'allais etre embouteillé par un train sur le passage a niveaux qui se sera bloqué. Et de ce fait j'ai laissé assez de temps a la voiture qui m'aurait précédé de passer sans que je ne la ralentisse et qu'elle se fasse embouteiller avec moi. 2 vies sauvées grace aun petit accrochage. Peut etre que cet homme est mort pour faire comprendre et changer radicalement telle ou telle opinion, telle ou telle coutume, telle ou telle ideologie. C'est le mecanisme de l'histoire et la synchronicité peut nous permettre d'entrevoir le reel le plus probable de notre futur. Mais cette trame peut etre modifié

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  4. Quel drôle de hasard (ou pas!) je pensais justement à cette notion de hasard aujourd'hui en imaginant le même exemple de l'accident de voitures (mais pas un hummer!).
    Mais bon j'avoue avoir été influencé par l'excellent film "Benjamin Button" que j'ai vu récemment dans lequel l'héroïne se fait renversé par une voiture suite à pleins de petits événements qui mis bout à bout l'amène au bout du pare-choc! Le parfait exemple pour montrer qu'il n'y a pas de hasard!!

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  5. Merci Paul pour cet éclairage.
    Il est vrai, très difficile d'empêcher le cerveau de penser. Sur une route, il est très difficile d'éviter de réfléchir et pourtant j'ai remarqué la manière la plus simple d'anticiper les évènements. Par anticiper, je précise, sentir une voiture qui vient dans un virage en face de soi sans qu'on voie cette voiture et pourtant tout le corps appréhende l'évènement avant l'esprit.
    "Si l'homme acceptait tout ce qui lui arrive comme devant arriver (rejoignant en cela l'état d'esprit du sage grec : Il faut aimer ce qui arrive, plutôt qu'espérer ce qui nous attend) il accéderait à la sagesse, au bonheur supérieur. "

    Cet état que tu mentionne est l'état d'une personne détachée, non intéressée. La vulnérabilité est un concept secondaire qui n'existe pas dans cet état détaché. L'attachement n'existe pas dans cet état détaché. Ce n'est vraiment pas facile d'y arriver et les conséquences sont terribles pour celui qui a peur d'être seul. La peur est un très beau conditionnement, beau dans le sens où, celui qui l'a conçu connaissait fondamentalement l'homme. La peur c'est un cadeau pour que nous puissions nous connaitre.

    Je sais simplement aujourd'hui que chaque instant est un cadeau de la vie.

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  6. Bonjour
    Pourrait-on avoir des précisions sur le crop circles s'il vous plait?

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  7. Photo trouvée sur site : http://membres.multimania.fr/jaumotte111/

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  8. Le hasard n'est que la manifestation de Dieu .

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