02 septembre 2011

La très grande guerre


Nous y sommes, cette fois. Je l'attends depuis si longtemps. C'est pour cela que nous sommes venus, nombreux. Pour livrer cet ultime combat.

 
Entre les forces du néant - je pèse ce mot - et celle du Vide qui est Plénitude.
 
Entre l'appel du vide qui a toujours faim, car il n'Est pas, et celui du Vide qui est pure Essence.
 
Le premier n'a qu'une obsession : ruiner et dévorer pour emplir ce manque éternel qui le ronge, dont l'image du vampire rend très bien compte.
 
L'autre est Source féconde et don gratuit.
 
L'un est mort, et ses serviteurs sont morts, même et peut-être surtout ceux qui jouissent de leur éphémère puissance, l'autre est le Vivant.
 
Les armes du premier, le dieu du désert, des ruines et des tombeaux sont des armes grossières et brutales. La technologie qui est une science de la matière, dissociée de l'esprit, lui a donné des moyens d'action plus subtils, mais toujours basés sur la dissociation et le pouvoir. Ses discours enchanteurs ont gagné en puissance avec l'invention des écrans derrière lesquels il se cache. Mais grosso modo, rien n'a changé dans sa stratégie : écraser, tuer, jouir de détruire et salir tout ce qui est libre et lumineux.
 
Dans la nuit qu'il affectionne, il déploie de grandes et misérables lumières, dont aucune ne mène à la Lumière, et toutes égarent.
 
Ses troupes ne sont composées que d'esclaves, dont certains se croient des rois, car il les a mis au dessus des autres, et tous se croient libres car ils prennent leurs passions aveugles pour leur volonté propre. Ses esclaves se battent pour eux-mêmes. Ne se battent que pour leur propre compte.
 
C'est ici qu'est la faille.
 
Chacun de ceux qui tombe dans ce camp, les autres le dévorent pour en nourrir leur insatiable faim. Chaque fois que l'un de ses guerriers peut en poignarder un autre dans le dos, il le fait, pour passer devant. C'est le royaume de la haine et de la crainte. Tous ont peur de tous.
 
Les seuls enfants qui leur plaisent sont ceux qu'ils peuvent souiller à leur image. Les femmes qu'ils veulent sont celles qu'ils méprisent. Dans leurs familles, tous se haïssent. Nul ne parle, sauf pour salir ou s'enorgueillir. Quand ils parlent, ils sont comme des chats qui crachent. Quand ils mangent, ils se disputent les morceaux.
 
Telle est l'armée qui nous assiège tous, aujourd'hui. De l'extérieur, et de l'intérieur aussi, car nous n'y sommes pas complètement étrangers, chacun de nous. 
 
Si elle a raison de nous, nous mourrons tous, de désespoir.
 
C'est pourquoi il faut lui opposer notre plus précieux trésor : notre humanité. Nous devons bannir la peur, bannir les dissensions, les différents, pour retrouver ce qu'est notre rare essence : nous sommes des fils et filles de Dieu. Fils et filles de la Terre, la Mère, qu'ils traitent en prostituée, et du Père, cet Infini qui échappe à toutes les classifications de l'intelligence qui compte.
 
Notre arme : prendre soin. Nous ne sommes pas ici pour asservir et détruire, mais pour prendre soin. Un exemple suffit : lorsqu'un enfant réclame notre attention, pour nous dire ce qui naît en lui, soit nous l'écrasons et le renvoyons aux oubliettes : Tais-toi !, soit nous lui accordons notre confiance, pour qu'il aborde une autre marche de sa course.
 
Lorsque nous donnons notre confiance à quelqu'un, il s'ouvre comme une fleur.
 
Le dieu du désert hait les fleurs. C'est pourquoi nous devons tous nous ouvrir comme des fleurs, et permettre à ceux qui nous entourent de le faire.

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