Se croire sincèrement engagé sur le chemin de la sagesse et l'être réellement sont trop souvent confondus.
La plupart des aspirants se fient plus au miracle qu'à leurs efforts personnels, à leur courage et à leur persévérance : quel sage transcendant leur donnera-t-il l'illumination ou quel stage intensif changera-t-il en dix jours leur être et leur existence en faisant disparaître leurs émotions?
La plupart des aspirants se fient plus au miracle qu'à leurs efforts personnels, à leur courage et à leur persévérance : quel sage transcendant leur donnera-t-il l'illumination ou quel stage intensif changera-t-il en dix jours leur être et leur existence en faisant disparaître leurs émotions?
Des êtres insatisfaits vont ainsi de déception en déception.
Tenter de faire pour d'autres ce que d'autres, et surtout un autre, avaient fait pour moi autrefois m'a amené à cerner quels pouvaient être les malentendus dans la compréhension et la pratique d'une ascèse. Ceux-ci concernent aussi bien le but que la méthode.
La voie ne propose pas un changement mais une transformation, une métamorphose radicale ou, pour reprendre le terme consacré, un éveil, éveil à un tout autre niveau de conscience. Même s'il n'est pas aisément atteint, ce but ne doit néanmoins jamais être perdu de vue. Quelle que soit la manière dont l'évoque telle ou telle tradition, il transcende toujours non seulement les faiblesses du mental mais aussi la logique de l'intellect. Cet accomplissement implique l'effacement de la conscience séparée et séparatrice.
Or de nombreux « disciples » et « chercheurs » aspirent seulement à être mieux dans leur peau et à réussir leur existence en fonction de leurs désirs et de leurs refus. Autrement dit une pratique visant l'effacement de l'ego et du mental en question est, pour employer un terme à la mode, récupérée par les limitations mêmes dont elle propose le dépassement.
A partir de cette première erreur fondamentale, c'est l'ego qui mène le jeu et l'efficacité de la voie est assimilée à celle des différentes psychothérapies en vogue. Non que celles-ci soient inutiles ou stériles mais l'essentiel est renié et la cause même de tous les « problèmes » n'est pas mise en cause elle-même. Ce qui ne concerne que l'être est interprété en termes d'avoir.
Abondamment utilisées, des expressions comme la voie, le chemin, la sagesse, la libération, ou encore la paix, la sérénité, l'amour n'ont en soi aucun pouvoir particulier pour modifier la réalité. Et, année après année, le « disciple » se heurte aux mêmes difficultés, nourrit les mêmes espoirs, tremble des mêmes craintes, fonctionne selon les mêmes mécanismes, demeure soumis aux mêmes lois.
Un enseignement spirituel n'est pas une doctrine philosophique mais une méthode de transformation impliquant tous les aspects de notre être et de notre existence, tête, coeur et corps, conceptions, sentiments et activités. Rien de ce qui nous constitue, aucun moment de notre histoire personnelle n'est laissé de côté. Encore faut-il mettre en oeuvre la méthode en question et pour cela en avoir parfaitement intégré les principes et maîtrisé les techniques.
je trouve qu'atteindre la sagesse c'est comme attrapper l'eau, il ne s'agit pas de l'attrapper mais fondre en elle et faire un avec elle.
RépondreSupprimerréflexions matinales fondant sous les couvertures chaudes d'une belle journée naissante.