Souvent confrontés à de fortes pluies tout au long du mois de novembre, les maraîchers de l’Est-Var dressent le bilan de leurs récoltes, largement ravagées par les récentes inondations.
L'année 2024 s'avère éprouvante pour les agriculteurs. Alors que plusieurs producteurs français, notamment de blé ou de pomme de terre, subissent les conséquences des fortes pluies qui ont marqué la première moitié de l'année, les maraîchers de l'Est-Var ont aussi eu des mauvaises nouvelles.
"Il n'y a plus rien"
C'est le cas pour le "Domaine Joffrey", situé à Roquebrune-sur-Argens (Var). Cette exploitation maraîchère, étendue sur 1,5 hectare, n'a pu récolter que la moitié de ses olives et légumes. Le reste a été rendu impropre à la consommation en raison des fortes pluies qui ont récemment touché la région, submergeant les terres.
"Il ne reste absolument plus rien. Comme vous le voyez, tout est pourri. C'est irrécupérable, on ne peut plus rien faire. C'est dommage parce qu'on peut avoir une arrière-saison qui peut-être encore intéressante pour nos clients locaux. Maintenant, il n'y a plus rien quoi", explique avec amertume au micro de BFM Nice Côte d'Azur, Nadine Joffrey, maraîchère, en constatant les dégâts.
Les prochaines plantations d’aubergines ou encore de poivrons devront désormais attendre 2025.
"Aujourd'hui, on empêche l'eau de repartir"
La situation, déjà critique, aurait pu être atténuée selon Christophe Joffrey, gérant de l’exploitation et frère de Nadine. Il pointe du doigt le rôle de la rivière du Blavet, un affluent du fleuve de l’Argens, situé à quelques centaines de mètres de leur terrain. Selon lui, les embâcles formés par des branchages et des détritus empêchent l’eau de s’écouler correctement.
"Les inondations, on ne les empêchera pas parce que ça a toujours été dans la plaine de l'Argens et c'est ce qu'il l'a rendu aussi fertile", explique-t-il avant de soulever un problème.
"Aujourd'hui, on empêche l'eau de repartir. C'est ce qui est problématique par rapport aux cultures qui restent sous l'eau et qui en pâtissent."
Le gérant s’interroge sur les responsabilités à ce sujet: "à qui de le faire? Au propriétaire, ou aux autorités compétentes? Je ne sais pas, mais à l'heure actuelle, j'ai l'impression que l'agriculture de ce côté-là est un petit peu oublié."
Si les exploitants n’ont pas encore chiffré précisément leurs pertes, elles s’annoncent lourdes. Ces inondations auront des conséquences significatives sur leur chiffre d’affaires, qui sera bien en deçà de celui de l’année précédente.
Aurélie Ronze avec Alexandre Simoes
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