Il y a dans ‘ZeroHedge.com’ un texte intéressant qui rompt avec les habitudes éditoriales de ce site renommés et très largement suivi (reprise de textes extérieurs, synthèse-maison d’événements en cours, etc.). Il s’agit d’un texte, effectivement signé “Tyler Durden”, qui présente une réflexion originale (d’après ce que nous en savons, en tout cas) sur un sujet qui ne l’est pas moins : le comportement d’Hollywood dans le choix, le traitement et les mesures correctrices de ses héros de l’écran les plus populaires. Il s’agit de montrer combien cette attitude est calquée sur les intérêts du Système et le rôle bien défini que doivent y jouer les héros celluloïdesques de Hollywood, jusqu’à faire de Hollywood un des leaders, sinon un inspirateur de l’entreprise lancée par le Système.
Durden intervient quelques semaines après la sortie du ‘Joker’ n°2, – titre : ‘Joker : Folie à Deux’ [titre en français dans l’original], – pour suivre le film (‘Joker’) qui eut un succès si inattendu en 2019. Il s’agissait de la description du parcours d’un personnage qui joue le rôle de clown itinérant, et qui se révolte contre les conditions qu’il doit observer et respecter, et ainsi met en cause les fondements du Système. On ne dit rien de plus, et surtout pas du sort de cette révolte, de ses effets, des réactions contre elle, etc. ; si bien que l’impression laissée pouvait être, fort dangereusement, de la promotion de la révolte pour la révolte, même sans espoirs, – car, nous dit Joker, n’importe quoi vaut mieux que cette épouvantable chape de plomb du Système.
Avec ‘Joker : Folie à Deux’, qui vient de sortir, tournant complet de l’esprit de la chose :
« Dans son deuxième volet du genre DC, – ‘Joker : Folie à Deux’, – [le metteur en scène] Phillips semble avoir décidé de déconstruire et de détruire son propre personnage principal... »
Le film montre Joker interné pour folie à la suite de ce qui est désigné comme des “méfaits”, objet de mauvais traitement jusqu’à être violé, jugé jusqu’à le faire céder et à reconnaître l’ignominie de ses crimes, enfin assassiné dans sa cellule par son compagnon de cellule. Nous faisons court, certes, le texte ci-dessous est plus explicite, car il nous importe d’arriver au constat de Durden, à la fin de récit tel qu’il le présente et en conclusion générale de l’article :
« Il n'y a pas de gentils dans ce film, mais le seul message semble être que la soumission au système est la réponse si vous voulez éviter un destin horrible. Sans surprise, cela n'a pas été bien accueilli par les fans. Mais pourquoi Hollywood chercherait-il à saboter un personnage que son public trouve fascinant ? Eh bien, ils le font depuis des années maintenant avec toutes les productions appréciées du genre DC, principalement celles mettant en vedette des hommes blancs hétéros. [...]
» Le message sous-jacent du film ? Le système corrompu gagne toujours, alors vous vous y conformez ou vous serez le prochain. »
On voit qu’il s’agit d’une interprétation assez riche et très significative, – “comploteuse”, diront certains, conformément aux instructions. Elle propose l’idée qu’un film ne doit plus insister sur la mise en évidence des valeurs d’un Américain proposé en modèle au reste du monde, mais sur les valeurs d’une soumission au Système défini pour la culture par le wokenisme, comme seule voie de la sagesse et de la sécurité.
Pour le cas considéré, il s’agit d’un constat d’autant plus remarquable, – et acceptable, du coup, – que le premier ‘Joker’ fut un énorme succès complètement imprévu, extrêmement rentable, et alors la question posée par Durden justifiant son analyse est bien celle-ci : « Mais pourquoi Hollywood chercherait-il à saboter un personnage que son public trouve fascinant [et qui s’est avéré extrêmement rentable] ? » Effectivement, il ne peut s’agir, d’une façon ou d’une autre, que d’une erreur initiale en construisant un personnage dont on ne s’est pas aperçu qu’il serait perçu comme très justement antiSystème et que cette perception dépasserait l’aspect spectaculaire de l’histoire... Cette erreur majeure ne pouvait être réparée que par la liquidation pure et simple du personnage, indiquant symboliquement que la résistance au Système est punie d’un arrêt de mort précédé par l’humiliation, la dégradation et la souffrance.
On remarque alors qu’il s’agit d’une occurrence extrêmement rare, où Hollywood sacrifie ses intérêts à une cause idéologique. Par exemple, jusqu’en 1940, Hollywood s’abstint de faire des fims antinazis malgré les pressions britanniques et de l’administration Roosevelt. La raison était tout simplement l’importance du marché allemand malgré les sentiments antinazis dominants, et même les “juifs d’Hollywood”, c’est-à-dire la majorité des patrons des grands studios, préférèrent le profit à l’affirmation idéologique.
Aujourd’hui, la situation est complètement différente. L’idéologie Woke est partout, elle constitue la première priorité dans toutes les décisions concernant les productions. On peut même admettre que, sans doute pour la première fois dans l’histoire économique et idéologique du pays, l’“industrie cinématographique” est créatrice d’un instrument au service du Système comme si elle était le Système lui-même. Les pertes financières enregistrées sont importantes, comme on le voit dans l’exemple des deux ‘Jokers’ qui appartiennent pourtant à la catégorie des films de ‘super-héros’ (MC) qui est la plus rentable du point de vue des bénéfices. La partie dans laquelle Hollywood est engagé dépasse cette préoccupation. Suivant l’exemple des guerres qui se livrent désormais, avec l’essentialité du point de vue de l’information et de la communication jusqu’au besoin de créer des réalités artificielles et alternatives, Hollywood y est un stratège et un inspirateur, presque plus que le Pentagone. La défaite du Système, si elle a lieu, signifiera nécessairement la chute et ;l’anéantissement de Hollywood.
dde.org
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‘Joker’ est allé trop loin : liquidé !
Warner Bros. a eu un succès surprise en 2019 avec le film « Joker » réalisé par Todd Phillips avec Joaquin Phoenix ; le film a rapporté plus d'un milliard de dollars au box-office. L'idée de Phillips était de « glisser un vrai film » dans le genre des super-héros, et à son actif, il a réussi son plan. Joker était une version très populaire mais très différente de l'histoire d'origine du méchant de DC.
Dans son deuxième volet du genre DC, – ‘Joker : Folie à Deux’ [en français dans le titre original], – Phillips semble avoir décidé de déconstruire et de détruire son propre personnage principal d'une manière qui a déçu de nombreux spectateurs. Le film a rapporté 81 millions de dollars dans le monde entier lors du week-end d'ouverture du box-office (gardez à l'esprit que la moitié de ces revenus vont aux chaînes de cinéma), et il a coûté plus de 300 millions de dollars à produire et à commercialiser. Comparé au premier film, qui a rapporté 247 millions de dollars dans le monde entier le week-end d'ouverture et n'a coûté que 60 millions de dollars. Joker 2 a également subi la plus forte baisse de recettes la deuxième semaine de l'histoire du cinéma DC.
Folie à Deux renverse l'arc complet du premier film. Cette fois-ci, Arthur Fleck (le Joker) est enfermé dans un asile de fous après les meurtres vengeurs du film précédent et se retrouve impliqué dans son propre procès. Sa rébellion a été maîtrisée par des médicaments et il lutte contre son alter ego et un système carcéral abusif. Il a des fantasmes musicaux dans lesquels il peut redevenir le Joker, mais les scènes tombent à plat comme la plupart des séquences de rêve dans les films où le personnage souhaite être quelqu'un qu'il n'est pas.
A la fin du film, Arthur renvoie son avocat et se défend devant le tribunal, dénonçant l'asile et son traitement terrible des patients. Les gardiens psychotiques de la prison lui rendent la pareille en battant notre personnage principal puis, apparemment, en le violant (le viol est implicite, non montré). Après le viol, Arthur Fleck abandonne son image de Joker et admet sa culpabilité devant le tribunal. En d'autres termes, sa rébellion a été violée.
Finalement, il est poignardé à mort par son propre compagnon de cellule.
Il n'y a pas de gentils dans ce film, mais le seul message semble être que la soumission au système est la réponse si vous voulez éviter un destin horrible. Sans surprise, cela n'a pas été bien accueilli par les fans. Mais pourquoi Hollywood chercherait-il à saboter un personnage que son public trouve fascinant ? Eh bien, ils le font depuis des années maintenant avec toutes les productions appréciées du genre, principalement celles mettant en vedette des hommes blancs hétéros.
Ils ont détruit Luke Skywalker en faisant de lui un nihiliste amer et paresseux. Ils ont détruit Indiana Jones en faisant de lui un divorcé vieillissant, amer et oublié. Ils ont détruit James Bond en le faisant passer pour le second violon d'une femme noire de 45 kilos, puis en le tuant. Ils ont détruit les Ghostbusters en remplaçant les hommes par des femmes pas très drôles et en prétendant que les films originaux n'existaient pas. Il existe des centaines d'exemples de cette assassinat de personnages depuis 2016 environ. C'est la raison pour laquelle Hollywood échoue si spectaculairement aujourd'hui.
Pour être honnête, Todd Phillips n'est peut-être pas un réalisateur aussi bon que les gens le pensaient au départ. Le premier Joker vole une part considérable de l'intrigue et du développement des personnages de deux des meilleurs films de Martin Scorsese – ‘Taxi Driver’ et ‘The King Of Comedy’. En fait, Le Joker n'est qu'un mariage de ces deux films avec un peu d'histoire de Batman. Arthur Fleck est Rupert Pupkin et Travis Bickle s'ils étaient allés encore plus loin dans la voie de la rage. Dans le deuxième film, Phillips repartait de zéro et cela se voit.
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, il était acceptable pour Hollywood de dépeindre le sort de jeunes hommes blancs mécontents en quête de sens dans un monde qui les avait abandonnés. Aujourd'hui, la gauche progressiste considère le personnage de Travis Bickle comme un symbole monstrueux qui ne devrait jamais être reproduit sur grand écran de peur qu'il n'“inspire” tous ces hommes blancs dangereux dans le monde réel et les incite à agir selon leurs pulsions terroristes inhérentes.
Les médias de divertissement se sont déchaînés, accusant le Joker de sympathiser avec les hommes blancs en colère d'une manière qui « excusait leur comportement ». ‘Medium’ a soutenu que Le Joker parle « en fait de la rage qui fait surface lorsque les hommes blancs se voient refuser l'avenir auquel ils pensent avoir droit ».
‘Salon’ a affirmé que « l'épidémie américaine de rage des hommes blancs a alimenté la gloire du Joker pour les Oscars, mais aussi la chute du film ».
Les hommes blancs n'ont pas le droit de se sentir mécontents ou en colère, car le “patriarcat” est censé être conçu pour les satisfaire. Les hommes blancs sont si dangereux qu'ils doivent être réprimés, de peur qu'ils ne se réveillent un jour et ne déclenchent une révolution fasciste.
Dans les bandes dessinées de DC, le Joker est un psychopathe effronté qui cherche à prouver qu'au fond, tout le monde est tout aussi corrompu que lui. Dans le film de Todd Phillips, le Joker est un personnage empathique créé par une société abusive et brisée qui ne lui propose que des drogues pour engourdir la douleur de l'existence. Encore une fois, vous n'êtes pas censé vous sentir mal pour les hommes blancs hétéros ou comprendre pourquoi ils peuvent devenir violents.
Dans ‘Taxi Driver’, Travis Bickle décide de devenir un loup solitaire loin de la société et de laisser sa marque au lieu de vivre dans l'obscurité. Il a le choix d'utiliser sa nouvelle liberté pour le bien ou le mal. Il est difficile de dire s'il choisit de faire le bien parce qu'il le veut ou parce que c'est plus facile, mais au final, il dirige son agressivité vers des personnes terribles et sauve la vie d'une fille innocente.
Dans le premier Joker, Arthur Fleck n'a pas vraiment le choix. Il doit soit embrasser le clown et se déchaîner, soit être écrasé sous la botte du système. À la fin du premier film, Fleck devient un symbole de chaos et de vengeance et, comme Travis Bickle, trouve une étrange forme de liberté. Dans le deuxième film, Todd Phillips et Hollywood en général tentent de remédier à leur erreur précédente non seulement en tuant le personnage, mais en l'humiliant complètement et en le forçant ensuite à abandonner ses idéaux avant de mourir.
Beaucoup de gens pourraient penser que la gauche Woke est attirée par les symboles de l'anarchie et du chaos, mais la vérité est qu'elle n'utilise ces dynamiques que comme des armes pour gagner du pouvoir.
Elle aime l'ordre autoritaire, tant qu'il est appliqué contre les gens qu'elle déteste. ‘Joker : Folie à Deux’ est un autre rappel de la façon dont la gauche politique pense vraiment.
Le message sous-jacent du film ? Le système corrompu gagne toujours, alors vous vous y conformez ou vous serez le prochain.
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