03 juin 2023

Prescription excessive d’antibiotiques chez les patients hospitalisés Covid

Une étude révèle que les patients hospitalisés pour COVID-19 se voient prescrire des antibiotiques pour des infections bactériennes secondaires alors qu’aucune indication clinique ne révèle la présence de ce type d’infection.

Les antibiotiques ont pour fonction de traiter les infections bactériennes qui pourraient survenir lors d’intervention chirurgicale importante. En revanche, ils ne peuvent pas traiter les infections provoquées par des virus, incluant notamment le SRAS-CoV-2. Le recours aux antibiotiques est uniquement nécessaire en cas de co-infection bactérienne suite à une contamination Covid-19. La prise d’antibiotiques de façon inappropriée accroît la menace de résistance aux antimicrobiens, indique une étude. La résistance aux antibiotiques – ou antibiorésistance – est définie par l’inefficacité du traitement antibiotique sur l’infection bactérienne ciblée. Selon une étude, les antibiotiques étaient couramment prescrits aux patients atteints de Covid. Une autre étude récente vient de révéler que les patients hospitalisés pour COVID-19 recevaient des antibiotiques inutilement. Pourtant, aujourd’hui, on sait que dans de nombreux pays ayant traité, d’abord à l’hydroxychloroquine puis à l’ivermectine, associées à un antibiotique comme l’azithromycine, l’épidémie était parfaitement contrôlée et même quasiment terminée.

Les cliniciens ont tendance à prescrire des antibiotiques sans que ce soit nécessaire

Hiromichi S. Park, médecin à l’Oregon Health & Science University à Healio, et ses collègues, ont mené une étude de cohorte rétrospective monocentrique sur des personnes hospitalisées pour Covid-19 entre le 15 avril 2020 et le 30 juin 2021. Leur principal objectif était d’évaluer le nombre de patients qui présentaient une infection bactérienne secondaire.

Sur un total de 118 patients, 26,3% avaient des infections bactériennes prouvées ou possibles. Les patients atteints d’infections secondaires présentaient un risque de mortalité plus élevé, subissaient une durée de séjour plus longue et une admission en unité de soins intensifs plus fréquente.

La plupart des patients présentant des infections secondaires possibles ont reçu de la ceftriaxone (66,7%) et de l’azithromycine (66,7%), ceux atteints d’une infection secondaire prouvée ont reçu de la céfépime « avec une distribution similaire d’autres classes d’antibiotiques ».

Grâce à cette étude, Park et ses collègues ont constaté que les cliniciens avaient prescrit des antibiotiques à des patients qui n’en avaient pas réellement besoin. Les chercheurs espèrent que cette recherche pourrait améliorer la gestion de l’utilisation de ces médicaments.

Des antibiotiques recommandés uniquement en cas d’infection bactérienne secondaire

Le Covid-19 est souvent associé à une pneumonie bactérienne. Mais ce n’est pas toujours le cas. Lors de cette étude, Park et ses collègues, ont observé que la durée du séjour à l’hôpital, le risque d’admission en soins intensifs et le taux de mortalité étaient plus élevés chez les patients atteints d’une infection secondaire.

Pour éviter les complications et accélérer la guérison des malades du Covid-19, les cliniciens ont tendance à prescrire des antibiotiques, notamment de la ceftriaxone et de l’azithromycine à des patients qui n’avaient aucune preuve clinique d’infections secondaires comme de la leucocytose ou bien de la fièvre. Ces derniers n’ont pas besoin d’une antibiothérapie.

Si les antibiotiques sont utilisés de façon inappropriée, cela favorisera la résistance aux antimicrobiens. Les bactéries pourront alors développer et améliorer leurs armes de protection, ce qui a pour conséquence de détériorer l’efficacité des médicaments. Il devient alors difficile de traiter les infections bactériennes. De son côté, l’OMS a déjà alerté sur l’apparition des superbactéries résistantes aux antibiotiques à cause de la crise climatique. Une situation qui pourrait causer jusqu’à 10 millions de décès par an d’ici 2050, selon l’OMS. En 2022, en France, l’antibiorésistance était la cause de 5.543 décès de personnes atteintes d’infections bactériennes.

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