Carlson-2024

Il y a un déchaînement de réactions après l’annonce du départ de Tucker Carlson de la chaîne FoxNews. Il ne nous semble guère faire de doute que Rupert Murdoch, le propriétaire de la chaîne, a fini par céder aux instances de ses amis, tous membres respectés de l’establishmentSystème ; par exemple, – que ce soit Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine au Sénat et archétype du RINO (‘Republican In Name Only’), que ce soit le sénateur démocrate Schumer, chef de la majorité démocrate dans la même assemblée.

Les deux hommes, qui dirigent les deux ailes du “parti unique” au Sénat, ont récemment fait des interventions publiques après des émissions de Carlson, chacun demandant à sa façon, – son départ pour des propos provocateurs évoquant quelques vérités qui ne sont pas bonnes à mettre entre toutes les oreilles ... Ils sont exaucés, mais pas vraiment rassurés pour autant.

Les explications de FoxNews pour décrire et justifier une décision prise vendredi et annoncée lundi matin à Carlson, de la façon la plus brutale du monde, sans qu’il lui soit donné  l’occasion d’annoncer lui-même son départ de la chaîne comme c’est la coutume, ne présentent guère d’intérêt. Elles sont à la fois pathétiques et typiques de l’hypocrisie du Système, et donc de FoxNews qui a perdu lundi plus d’un $milliards du fait de la chute de ses actions à Wall Street suivant l’annonce du départ de Carlson. D’autres réseaux ont vu leur côté monter, comme Rumble, selon les rumeurs affirmant que Carlson passerait chez eux.

La notoriété, l’influence, l’abattage et le courage de ce journaliste profondément antiSystème à partir du cœur du Système, – un journaliste qui rappelle les ‘antiwar’ des premières années 2000, comme Justin Raimondo, – sont absolument immenses. Ce caractère exceptionnel de Carlson a été largement mis en évidence par son discours du 22 avril au 50^ème anniversaire d’Heritage Foundation. Il a exposé la « spiritualité » du combat qu’il mène contre ce qu’il estime être les « forces diaboliques » agissant contre lui, exactement au moment où la direction de FoxNews décidait de se séparer de lui, – exactement comme si ceci expliquait cela, sans consultation préalable.

Parmi les réactions, on notera celles-ci, – dont certaines qui peuvent avoir une signification politique.

• Robert Kennedy Junior, qui vient d’annoncer sa candidature à la présidence, qui vient de répondre à une interview de Carlson pour FoxNews, a tweeté :

« Fox vire @TuckerCarlson cinq jours après que celui-ci ait franchi la ligne rouge en observant que les chaînes de télévision ont fait la promotion d’un vaccin mortel et inefficace pour plaire à leurs annonceurs de Big Pharma. Le monologue d'un courage à couper le souffle de Carlson le 19 avril a enfreint les deux plus grandes règles de la télévision: Tucker a dit la vérité sur la façon dont les annonceurs avides de Big Pharma contrôlaient le contenu des informations télévisées et il a fustigé les présentateurs de nouvelles obséquieux pour avoir fait la promotion d’inoculations qu'ils savaient mortelles et sans valeur. Pendant de nombreuses années, Tucker a eu la plus grande audience du pays avec une moyenne de 3,5 millions de personnes, soit 10 fois la taille de CNN. Fox vient de démontrer le pouvoir terrifiant de Big Pharma. »

• Autre personnalité nullement classé à droite, progressiste, proche des démocrates lorsqu’il y avait encore un parti démocrate, excellent reporteur-activiste qui a réussi l’exploit de permettre à Edward Snowden de quitter les USA et de diffuser mondialement toutes ses révélations sur la NSA et le système global américaniste d’espionnage et de surveillance, – Glenn Greenwald a tweeté :

« Tucker fut le présentateur des grands réseaux nationaux câblé qui a le plus :

» • exprimé son opposition à la guerre américaine par procuration en Ukraine ;

» • dénoncé la CIA, le FBI et le DHS pour leurs mensonges systémiques et leur corruption ;

» • exigé la grâce pour Julian Assange;

» • exprimé son opposition aux efforts de changement de régime à Cuba ;

» • critiqué le militarisme de l’administration. »

» Il y a peu de gens dans les médias qui ont leurs propres partisans indépendants qui leur sont fidèles. Tucker est l'un d'entre eux. S'il va sur une plateforme indépendante, son audience sera encore plus grande et sa voix plus influente.

» Fox avait besoin de Tucker bien plus que Tucker n'avait besoin de Fox. »

• Whoopi Goldberg, actrice, milliardaire par ses emplois privilégiés, habitante des beaux quartiers, farouchement progressiste, stéréotype favorite de la “femme noire” parfaitement intégrée dans le Système, à l’avantage du Système et pour son propre bénéfice à elle, dirige sur ABC l’émission ‘The View’, avec quelques complices blanches/noires. Elle a poussé un cri de joie militant en direct en apprenant le départ de Carlson et l’une de ses complices a entonné un chant de victoire très ‘très rock’n’roll’. Commentaire de Megyn Kelly sur cet épisode de ‘The View’ : « It’s distusting ».

• La même Megyn Kelly qui avait quitté FoxNews en 2014 dans des conditions polémiques, pour rejoindre NBC jusqu’en 2017 puis lancer son propre show indépendant. Concernant le départ de Carlson, elle observe :

« C’est une terrible décision de Fox News et c’est une grande chance pour Tucker

... En effet, – même si ce n’est pas précisément ce que veut dire Kelly mais nous allons dans notre sens, – il n’est pas assuré que Carlson, qui était fixé à FoxNews dans son refus de faire de la politique, ne décide pas, après la mesure brutale prise à son encontre, de justement se lancer dans la politique. Dans le climat actuel, l’habituel dilution des talents hors-politique lancés dans l’arène risque de ne pas jouer. Tout le monde voit tout de suite cela, comme ce commentaire d’un lecteur de RT.com :

« RT nous a offert deux titres surprenants hier : R.F. Kennedy envisage de démanteler l'empire américain et Tucker Carlson a été licencié. J'ai réuni les deux. Que diriez-vous d’un “Kennedy-Carlson for 2024” ? »

Crainte et brutalité

La liquidation de Carlson, – sans présumer de ses formidables capacités  de riposte qui devraient être exacerbés par cette agression qui lui donne toute liberté d’agir, – peut être vu, comme le fait Kennedy, comme un signe de la puissance de Big Pharma. Il y a de cela, sans aucun doute, comme il y a d’autres pistes... Mais il y a surtout, à notre sens, un signe de la crainte sans cesse grandissante que le Système éprouve devant diverses forces de résistance, – et Carlson en est une, et de taille, – comme RFK Jr. lui-même, certes.

Au moment où l’extraordinaire et surréaliste événement se produit comme le bouquet d’un feu d’artifice, – l’annonce officielle par Biden qu’il est candidat pour un deuxième mandat, enfermant les démocrates et le Système dans plusieurs dilemmes impossibles à résoudre sans graves dégâts collatéraux, – la brutalité s’affirme plus que jamais dans les réactions du Système. L’élimination de Carlson d’une position et d’une opposition puissantes mais où l’on pouvait relativement le contrôler, donne au personnage une posture à la fois de liberté complète et d’argument moral et justifiable sinon impératif pour une contre-attaque violente, voire pour une incursion en politique. C’est clairement l’un des risques extrêmement graves de cette décision du Système, – qu’il se nomme Murdoch ou Big Pharma, – dans des circonstances où le Système dispose de bien peu de diversification de ses lourdes capacités pour accepter de prendre des “risques extrêmement graves”.

S’il le fait pourtant, c’est qu’il estime ne plus avoir le choix. C’est qu’il a peur que ces résistances multipliées et structurées par la vigueur et l’influence de ses adversaires le mettent dans une situation plus grave encore, une situation impossible, où il pourrait craindre une déroute et une défaite. Tout cela nous indique que dans la montée incessante depuis 2015-2016 du paroxysme jusqu’à l’affrontement décisif, les présidentielles de 2024 nous offre encore une occasion de grand choix pour une et nouvelle et superbe étape où se dissimulerait peut-être la ligne d’arrivée, – “ligne rouge”, bien entendu...

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