24 mars 2023

France, un petit air de bas-empire entre Caligula et Héliogabale


Pour une fois, notre ami Alexandre N ne nous parle pas de stratégie militaire ou de géopolitique mais de l’état de la France. Ce patriote viscéral souffre de voir l’héritage de la nation dilapidé par un tyranneau capricieux. Cependant, comme le montre l’auteur, le mal vient de plus loin….
La France traverse désormais une crise profonde de régime qui va se traduire par une situation de blocage généralisée et durable face aux violences répétées et croissantes du pouvoir en place. Cette crise en fait vient de loin. Elle est le fait de dirigeants qui n’eurent de cesse de vouloir détruire subrepticement ou pas ce pays dont ils ont obtenu « démocratiquement » la charge. 

Le mystère Pompidou

Que la démocratie soit souvent suicidaire, on le sait depuis les cités grecques et Rome, mais pas qu’elle puisse l’être volontairement. Tout commence avec Pompidou, un homme de la banque déjà, qui livre la France à la finance internationale.

Pourquoi de Gaulle a fait d’un tel individu, que par ailleurs il détestait, son Premier ministre ? Mystère, sauf à supposer qu’il a dû composer avec quelques forces que Napoléon avant lui avait malheureusement croisées. Par-delà le normalien adorateur de la poésie française, il y a en effet l’homme suspect qui, alors qu’il a la trentaine, n’est ni résistant ni collabo sous l’occupation. Après lui, chacun à sa manière parmi les Giscard et Mitterrand qui assurent la revanche de la bourgeoisie pétainiste, le somnambule Chirac, l’Américain Sarkozy et l’ami de la finance Hollande, creusera ainsi la route de la désouverainisation française. Malheureusement, ils n’ont fait en cela que cultiver ce poison qui en fait atteint la France à partir de Waterloo. De cette défaite, la caste dirigeante produira sa vassalité à la politique étrangère anglaise ( et on dit bien anglaise ) avant qu’elle ne se place à partir de 1945 sous celle des Américains, non d’ailleurs sans avoir renoncé à la souveraineté intellectuelle face à la pensée allemande dès 1870.

Même pendant le Bas-Empire romain, les propriétaires fonciers attendirent tout de même l’ultime moment avant de le trahir au profit des barbares.

L’instinct collaborationniste des grands possédants

C’est peu de dire que la France est profondément fracturée depuis toujours par l’instinct résolument collaborationniste de sa caste possédante face aux ennemis du moment. Symboliquement par exemple, un très célèbre champagne dont on taira ici le nom fut un grand ami de l’occupant nazi, échappant ensuite à l’épuration grâce aux connivences de la caste. Pour enfoncer le clou, rappelons aussi cette phrase de de Gaulle qui déplorait qu’il n’y eût strictement aucun grand patron français avec lui à Londres. On devrait donc savoir depuis toujours pour « qui » roule vraiment le fric français.

C’est à partir de Sarkozy – homme de paille d’on ne sait qui – qu’est pris ouvertement le virage de la désouverainisation avec le viol du vote populaire quand il impose l’intégration du pays dans le Traité Consitutionnel Européen rebaptisé Traité de Lisbonne et l’entrée de plain-pied dans l’OTAN, soit l’encagement définitif des supplétifs français dans les deux structures – civile et militaire – mises en place à cet effet par les Américains pour l’ensemble de l’Europe.

Si les Français sont forcés d’aller se battre en Ukraine, ce sera bien grâce à cela … Hollande a eu pour sa part la tâche d’engager le volet marxiste culturel de l’idéologie globaliste, portée aussi par les Américains. Mais c’est avec l’actuel président qu’a priori il est prévu de parachever complètement cette désouverainisation, accompagnée bien sûr par un pillage exemplaire comme il se doit pour toute invasion, fut-elle subreptice comme c’est le cas présent. Qui peut douter par exemple que les fonds de pension américains ne lorgnent sur le butin des retraites françaises en compensation de l’Ukraine perdue ? 

La catastrophe macroniste

Mais pour réaliser cette accélération définitive, il a bien fallu trouver le personnage idoine pour mater les veaux. Et c’est sur lui précisément que les Français ont été dûment alertés par le psychiatre et professeur italien Adriano Segatori, avant même son élection de 2017, une analyse qu’il réitère en la confirmant pleinement à l’occasion de sa réélection.

Morceaux d’anthologie de cette analyse : « son développement s’est bloqué prématurément dès l’adolescence … débouchant alors sur l’intime conviction que tout lui était permis … un sentiment de toute puissance au sein de la bonne société bourgeoise provinciale … un chevauchement de la réalité renforcée par des avantages intellectuels … débouchant sur une ambition hors norme pour compenser un complexe d’infériorité … un narcissisme qu’il n’est pas interdit de définir comme malveillant … ceci suffit à structurer ce qu’on appelle une psychopathie, ce qui n’est pas une insulte, mais un diagnostic … le psychopathe peut cependant atteindre les sommets de l’élite, ce qui est le cas dans le profil étudié … il se définit aussi par un certain nombre d’items comme une fascination pour le superficiel, un malaise dans la confrontation que traduit alors l’hystérie et la pâleur, un intérêt pour les mises en scène théâtrales … bien qu’indigne de confiance, il convainc par la fascination … il n’a aucun remord … il méprise et insulte facilement, car c’est en fait son inconscient qui parle … il croit en ce qu’il dit, mais s’en défend en le modifiant … il n’a jamais de remords … il a une haute idée de lui-même et ne travaille que pour lui-même … il n’aime pas la France … et pour conclure, sa fragilité le rend tout particulièrement dangereux parce que, selon les spécialistes Américains de la question, « les psychopathes en poste au sommet de la politique et de l’économie ruinent les sociétés ».

Tout cela vient de se confirmer totalement dans l’imposition de la loi sur les retraites : utilisation de tous les moyens déloyaux, passage en force et hyperviolence graduelle de la police, ce qui n’est pas sans préparer de futures très graves fracture internes.

L’état résumé de la situation d’ensemble est que seul un gros tiers – les plus riches – le soutient, mais que c’est d’abord la constitution régalienne de la République qui le rend inatteignable à tous égards. Merci Charly … 

Deux tiers de notre société confinés dans l’impuissance imposée

Toute société cependant est un corps vivant et ne le reste durablement que si un certain niveau de confiance règne. Résolument cette confiance a été détruite du fait même que deux tiers de la population sont confinés de manière désormais consciente dans l’impuissance imposée quoiqu’il arrive. Il n’est d’ailleurs même pas sûr que ceci soit vraiment le fruit d’une tactique élaborée.

Et c’est bien pourquoi Meyssan en conclut que la société française est maintenant bloquée dans une guerre psychologique froide, y compris parmi de très nombreux acteurs dont l’État ne peut absolument se passer pour faire appliquer ses décisions. L’instinct supposément « révolutionnaire » des Français n’étant aussi qu’une vaste supercherie, ce blocage ne peut que perdurer et / ou se durcir jusqu’à ce que l’impétrant quitte son poste et que la refondation qui nécessairement suivra prendra au moins une génération.

Ce dernier point n’est cependant qu’une hypothèse, car la vraie question qui se pose alors n’est pas de savoir quand, mais plutôt comment il le quittera. Et à cela seul l’histoire peut éventuellement fournir des pistes, les rois, empereurs ou présidents psychopathes y étant légion. Il faut alors intégrer la question du contexte historique pour mieux répondre. Or le contexte actuel ne peut se comparer qu’à celui de la Rome impériale. Moyennant quoi en surgit alors ce qu’il y a eu de pire en la matière, à savoir Caligula et Héliogabale. Le modèle français actuel se situe à mi-chemin entre celui de ces deux-là. À chacun désormais de s’informer, s’il le peut, de ce qu’il pourrait ou devrait advenir.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/24/france-un-petit-air-de-bas-empire-entre-caligula-et-heliogabale-par-alexandre-n/

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