Suite au dernier billet constatant a postériori que l’association Hydroxychloroquine/Azithromycine avait sans doute eu une certaine efficacité lorsqu’elle a pu être prescrite, comme le montrent les chiffres officiels, avec le recul il est bon de faire un petit rappel de ce qu’il s’est passé.
En France, on connaît l’histoire. Mise en avant par le Professeur Raoult qui faisait état de ses résultats au fur et à mesure qu’ils arrivaient, cela a vite été une agression impressionnante, à l’égard de Raoult et du produit. Devenu ennemi public numéro un du jour au lendemain, un des meilleurs spécialistes, reconnu dans le monde entier, dirigeant un institut de recherche qui n’a pas son pareil, à l’origine de nombreuses découvertes, est devenu un charlatan, peu importe ses états de service. Du jour au lendemain, l’expérience et la compétence en la matière ont été confisquées par les politiques et les journalistes, sans que cela n’étonne personne. C’est un peu comme si on considérait qu’un médaillé Fields n’était pas capable de faire une addition. Le Dr Mehra, auteur de l’étude frauduleuse du Lancet gate, a été plus suivi par les autorités et les journalistes que Raoult. Tous ceux qui s’étonnent de ce transfert de compétences sont également mis au ban de la société, plus personne n’ose en parler.
Voilà pour la France, même si c’est un peu trop résumé. Et ailleurs ?
Aux USA, le premier cas de covid serait apparu en janvier 2020. Là-bas, plus pragmatiques, ils ont cherché dès les premiers jours, un traitement existant pouvant rendre service, et l’on s’est naturellement tourné vers l’hydroxychloroquine, non à cause de notre charlatan marseillais, mais pour les mêmes raisons que lui. C’était sans compter sur le lobby qui a bloqué l’accès à tous les médicaments génériques efficaces et peu coûteux.
20 janvier 2020, premier cas apparu dans l’État de Washington. Savez-vous avec quoi il a été traité ? Avec un traitement expérimental de Gilead, appelé Remdesivir, testé pour Ebola (et remplacé par un anticorps monoclonal plus efficace). Il en a guéri… comme 98% des contaminés n’ayant pas reçu de traitement. Vous commencez à imaginer la suite ?
Mais comme ce traitement nécessitait plusieurs injections intraveineuses, il ne pouvait être administré que chez les patients déjà hospitalisés, donc non adapté en traitement précoce ambulatoire. Il fallait donc pour certains chercher un autre traitement, et pour d’autres éviter qu’un produit puisse venir concurrencer cette première découverte.
Le 29 janvier 2020, le Président Trump formait un groupe de travail, la “White House Coronavirus Task Force”, afin de trouver un traitement, et dirigé par Alex Azar, secrétaire d’État à la Santé. Ce groupe de travail s’est rapidement tourné vers l’hydroxychloroquine. En effet, fin janvier, la Chine avait mené avec succès des essais avec de la chloroquine. Mi-février, en Corée du Sud, on faisait des recherches, faute de chloroquine, avec un produit apparenté, l’hydroxychloroquine, pour les cas contacts afin de contrôler l’épidémie. Début mars, il était acquis que l’hydroxychloroquine était plus puissante et mieux tolérée que la simple chloroquine. Les 4 semaines qui ont suivi, 11 études aux USA et en Europe, 19 en Chine, faisaient état de résultats (à l’époque) positifs, toutes observationnelles vu les délais. Toutes admettaient que le produit était inefficace une fois la maladie développée, les dégâts étant alors trop importants et inaccessibles à l’hydroxychloroquine, qu’il fallait utiliser les premiers jours. Les pionniers ont été la Corée du Sud, qui publiait des directives pour une utilisation précoce dès le 13 février 2020 dans Korea Biomedical Review.
Le 23 mars, le responsable du groupe de travail demandait à Rick Bright (page 41 du lien) directeur du BARDA (Autorité de recherche et de développement biomédicale avancée), d’établir un protocole IND légitimant l’utilisation de l’hydroxychloroquine. Ce type de protocole était plus souple que l’EUA, Autorisation d’Utilisation d’Urgence) des nouveaux médicaments. C’est là qu’intervient Fauci, pour demander des essais cliniques (page 42) randomisés avant d’envisager l’hydroxychloroquine comme traitement, bien qu’il ait été mis en avant que par le passé, la FDA avait déjà autorisé des médicaments sans ECR (Essai Contrôlé Randomisé), même chose en France. Pour appuyer son refus, Rick Bright a fait valoir que l’hydroxychloroquine était dangereuse pour le cœur. Le lendemain de cette demande, appel de Janet Woodcock de la FDA, refusant la demande du groupe de travail, intimant l’ordre à Bright de soumettre une demande d’EUA à la FDA au lieu d’accepter un protocole IND, « l’EUA protégeant mieux les patients en permettant aux médecins de suivre de près leurs progrès en milieu hospitalier et de traiter tout effet secondaire du médicament » (page 43).
Le 29 mars à 0h30, la FDA émettait un EUA pour l’hydroxychloroquine en milieu hospitalier. Exit le traitement précoce en ambulatoire, seule indication valable, et bienvenue au traitement hospitalier, la mauvaise indication. L’EUA stipulant à tort que « les patients hospitalisés étaient susceptibles d’avoir une plus grande perspective de bénéfice par rapport aux patients ambulatoires atteints d’une maladie bénigne ». Si l’on excepte Raoult qui a pu insister vu son pédigrée, c’est à peu près la même chose qui s’est passé en France.
Le Président Trump a eu beau dire qu’il avait pris de l’hydroxychloroquine, le BARDA et la FDA avaient miné le terrain auprès de la presse, citant un article (non relu par les pairs) brésilien du 16 avril, déclarant l’hydroxychloroquine toxique avec de hautes doses (81 patients, 11 morts attribués au traitement), et on a alerté les américains que l’hydroxychloroquine les tuerait plus sûrement que le covid. Les auteurs de l’étude frauduleuse ont dû faire face à la justice au Brésil, mais pas de rétractation aux USA, au contraire, avec une autre étude le 21 avril, avec les mauvais résultats de l’administration chez des patients en stade terminal ! Chez nous, cette dernière étude a été vantée par notre ministre devant le parlement pour démontrer l’inefficacité de l’hydroxychloroquine, évitant soigneusement l’indication en ambulatoire. Tout le monde a passé sous silence cette étude d’Oxford sur 130 000 patients, concernant l’innocuité de l’hydroxychloroquine.
Le 1er mai 2020, la FDA faisait une mise en garde sévère contre l’hydroxychloroquine, réservée à l’usage hospitalier. Pendant ce temps, le Remdesivir, lui, était en cours d’évaluation par le groupe du Dr Janet Woodcock, la même qui intervenait le 24 mars pour mettre des bâtons dans les roues de l’hydroxychloroquine et de la mission présidentielle.
Des études avec l’hydroxychloroquine avaient été démarrées dans quelques hôpitaux dès mars. Le 2 mai, le Henry Ford Health System à Détroit terminait un essai sur des patients traités le jour de l’admission à l’hôpital, montrant une réduction de 51% de la mortalité, sans constater un seul événement cardiaque. L’étude a été rejetée par le New England Journal of Medicine, sans « évaluation par ses pairs ». Qui retrouve-t-on au comité de rédaction du NEJM ? Je vous le donne en mille : Janet. Pour ne pas être en reste, le rédacteur en chef adjoint du NEJM, Lindsey Baden, a révélé qu’il était impliqué dans les travaux d’essai clinique du vaccin COVID-19 menés en collaboration avec les National Institutes of Health (NIH), COVID-19 Vaccine Prevention Network , et Crucell/Janssen, Moderna, la Fondation Gates et l’Institut Ragon.
L’article du Henry Ford sortira plus tard dans l’International Journal of Deseases, suivi d’un article du Mount Sinaï Health System de New York, ainsi qu’un article brésilien, tous montrant une efficacité de l’hydroxychloroquine, portant sur une dizaine d’hôpitaux et 7 000 patients, avec des réductions de mortalité de 50 à 70%, sans effets secondaires.
Le 22 mai on avait droit au Lancet gate, toutes les études étaient suspendues comme en France, sans être reprises une fois le scandale établi et l’article retiré avec les excuses du journal. Le 15 juin, le Royaume-Uni mettait fin au bras hydroxychloroquine de l’essai clinique randomisé Recovery, le responsable de l’étude avait des conflits d’intérêts non déclarés avec Gilead, fabricant du Remdesivir, et était associé dans ce bras à des actionnaires d’Astra Zeneca. Signalons au passage, que les premiers résultats annoncés comme négatifs, ont été repris par des experts indépendants, qui ont montré des résultats positifs. Comme quoi une étude, toute randomisée qu’elle soit, peut avoir des résultats différents selon les auteurs, n’en déplaise aux fans de la randomisation. Ce n’est pas le seul cas.
Le 29 juin Anthony Fauci recommande l’achat de 500 000 doses de Remdesivir à 3 200 dollars par patient. Ce médicament ne montrera aucun effet sur la mortalité et sera finalement abandonné par l’OMS qui n’a pas retrouvé dans ses études les promesses de Gilead .
Le 6 juillet le Henri Ford Health System demandait une nouvelle EUA, refusée par la FDA le 10 août, qui autorisait le Remdesivir le 28 aout, sans concurrent, l’hydroxychloroquine ayant été éliminée, malgré la présentation des études du Henry Ford Health System de Détroit, du Mont Sinaï et de l’espagnole portant sur des milliers de patients. Le Remdesivir, lui, a été validé, sans aucune étude indépendante non liée au laboratoire, contrairement à l’hydroxychloroquine. Rappelez-vous aussi des mails de Fauci où il disait avoir dû batailler contre l’hydroxychloroquine. Très cynique et pour mieux enfoncer le concurrent des laboratoires, la FDA est même allée jusqu’à publier un avertissement contre l’association Remdesivir/ hydroxychloroquine, car l’hydroxychloroquine « pourrait entraîner une réduction de l’activité antivirale du Remdesivir ». Ceci sans aucune étude le montrant.
Etc, etc, etc. Le problème de l’hydroxychloroquine, ce n’est pas que le cas Raoult comme on le pense en France.
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