Après les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim qui doivent s'arrêter cette année, EDF propose au gouvernement d'étudier la mise à l'arrêt de paires de réacteurs à Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin. L'arrêt des réacteurs, qui doit avoir lieu d'ici à 2035, ne se traduira pas par la fermeture des centrales elles-mêmes.
On connaît désormais le nom des centrales nucléaires qui suivront Fessenheim sur la liste. Afin de « recueillir les observations du public », le gouvernement a ouvert lundi à la consultation son projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour la période 2019-2028, qui entend faire tomber la part du nucléaire de plus de 70% aujourd'hui à 50 % en 2035. Cela nécessitera de fermer 14 réacteurs avant cette date, dont ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) qui seront arrêtés dès cette année.
EDF devait donc indiquer les sites qui pourraient être concernés après la centrale alsacienne. C'est chose faite. « EDF a proposé au gouvernement d'étudier la mise à l'arrêt de paires de réacteurs sur les sites de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Tricastin. » Avec les deux réacteurs de Fessenheim, cette liste en compte seize, ce qui laisse une marge de manoeuvre à EDF pour décider lesquels devront fermer en priorité.
Elle concerne les sites équipés de réacteurs de 900 MW, les plus anciens du parc. Tous ces sites comptent quatre réacteurs ou plus, si bien que l'arrêt de deux réacteurs ne se traduira pas par une fermeture de la centrale, conformément aux souhaits de l'exécutif et de l'électricien.
Pas d'indemnisation pour EDF
Le calendrier de fermeture des 12 réacteurs (hors Fessenheim), respectera « les échéances de 5e visite décennale des réacteurs concernés, à l'exception de deux réacteurs qui fermeront dans la deuxième période de la PPE en 2027 et en 2028, précise le texte, sous réserve du respect du critère de sécurité d'approvisionnement ». La cinquième visite décennale intervient quand les centrales atteignent cinquante ans. Dans la mesure où EDF amortit ces réacteurs sur une durée de cinquante ans, « le gouvernement considère que ces arrêts ne donneront pas lieu à indemnisation ».
Ce calendrier va « prolonger presque tous les réacteurs français jusqu'à cinquante ans, voire plus. Pourtant, certains équipements, comme les cuves, ont été conçus pour durer environ quarante ans. Aller au-delà revient à rogner sur les marges de sûreté », a réagi sur Twitter l'ONG Sortir du nucléaire .
Esquissée fin 2018 par le président de la République, Emmanuel Macron, cette programmation pluriannuelle de l'énergie à l'horizon 2028 avait donné lieu à un premier projet présenté l'an dernier. Une nouvelle version, ainsi que la « Stratégie Nationale Bas-Carbone » (SNBC), qui décrit la feuille de route de la France pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050, est ouverte pour consultation publique jusqu'au 19 février.
La première mouture de cette PPE, qui table sur aussi une montée en puissance des énergies renouvelables , avait été critiquée pour son manque d'ambition sur le développement des biogaz et de l'éolien en mer par les défenseurs de ces énergies.
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