Une base de données rassemblant les élevages, des consignes de protection renforcées et bientôt un vaccin : le ministère de l'Agriculture a présenté ce vendredi le plan d'action concertée avec la filière pour lutter contre la prochaine grippe aviaire. Voici les pistes envisagées par l'exécutif.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a présenté ce vendredi un plan d'attaque pour lutter contre la prochaine grippe aviaire. La dernière épizootie qui a débuté en novembre 2021 a été particulièrement meurtrière. La France a déjà recensé plus de 1.300 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, entraînant l'abattage de 16 millions de volailles sur le territoire, dont plus de 9 millions en Vendée. France Bleu vous présente les pistes envisagées par le gouvernement pour lutter contre la prochaine épidémie.
Baisse du nombre de volailles dans les élevages des zones les plus à risque
Le plan d'action prévoit une baisse "volontaire" de la densité dans les élevages dans les zones les plus à risque. L'État souhaite inciter les éleveurs à ne pas remettre en place des canards immédiatement après le vide sanitaire. Le ministère de l'Agriculture prévoit donc d'allonger les périodes d'indemnisations, jusqu'à plusieurs mois après l'abattage des palmipèdes, pour inciter les éleveurs à ne pas repeupler leurs élevages. Les indemnisations se feront en fonction de la densité : moins ils remettront de canards, plus les éleveurs toucheront des aides.
Cette logique de baisse volontaire de la densité irait même plus loin dans ce que le ministère appelle la zone Adour, autrement dit dans quatre départements : les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Gers. Dans 68 communes qui ont été identifiées comme particulièrement à risque, l'idée est de parvenir à une absence de production dans les élevages dans la période critique, c'est à dire du 15 décembre au 15 janvier. Objectif 0 canard pour couper la circulation du virus. Le ministère précise que cela se fera sur la base du volontariat, avec une forte incitation financière à la clé pour les éleveurs qui accepteraient de jouer le jeu.
Déclaration des mouvements des volailles obligatoire
Avant la période à risque, l'automne, la direction générale de l'Alimentation va redéfinir les modalités de surveillance des élevages et clarifier la structure des réseaux d'alerte, indique le ministère dans une des sept "fiches" mises à disposition de la profession.
La déclaration des mouvements des volailles devrait devenir obligatoire à la rentrée pour bénéficier d'aides en cas de contamination. Des sanctions doivent également être mises en place pour les éleveurs mais aussi pour les intervenants en élevage et les transporteurs qui ne respectent pas les mesures de biosécurité, a indiqué le ministère.
De nouveaux tests de dépistage
Parallèlement, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) va identifier et accélérer le développement de nouveaux autotests de dépistage. Alors qu'un vaccin est en cours d'expérimentation depuis mai dernier, le ministère n'imagine pas une campagne de vaccination avant "le printemps prochain" donc en 2023.
459 millions d'euros de dédommagement à la filière volaille en cours de déploiement
Quelques jours avant la présentation de ce plan, le ministère de l'Agriculture avait annoncé le déblocage de 459 millions d'euros pour dédommager les acteurs touchés par la grippe aviaire. L'enveloppe globale prévisionnelle du ministère de l'Agriculture prévoit 760 millions d'euros "et à ce jour 459 millions d'euros sont déjà engagés ou en passe de l'être", avait précisé le ministère à l'AFP. "Sur le volet économique, 26 millions pour 1.800 dossiers pour le Sud Ouest et le Nord" sont prévus. Pour les éleveurs de poules pondeuses, une enveloppe de "2 millions d'euros" est "en cours de déploiement". Pour les éleveurs de la région Grand Ouest, "86 millions" d'euros leur sont destinés. Un budget de "25 millions d'euros" ira aux "entreprises de l'agroalimentaire".
L'épisode de grippe aviaire qui a débuté en novembre 2021 est particulièrement ravageur, 16 millions de volailles ayant été abattues. "Depuis 2015, c'est le quatrième épisode successif" a dit Marc Fesneau, soulignant qu'il a touché "trois fois plus de départements" et compté "dix-huit fois plus de foyers".
Les tests sont l'épidémie, comme pour le covid !
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