06 juillet 2022

Guerre d’Ukraine : Pour la première fois depuis 1991, le commerce extérieur allemand est en déficit

Le peuple français, le peuple britannique, le peuple allemand sont ridiculisés par leurs gouvernants. Écoutons ce que publie le Ministère de la Défense britannique après la très rapide victoire russe à Lisitchansk : 

"La prise relativement rapide de Lisitchansk par la Russie étend son contrôle à la quasi-totalité du territoire de l'oblast de Lougansk, ce qui lui permet de revendiquer des progrès substantiels par rapport à l'objectif politique qu'elle a présenté comme le but immédiat de la guerre, à savoir la "libération" du Donbas. Contrairement aux phases précédentes de la guerre, la Russie est probablement parvenue à une coordination raisonnablement efficace entre au moins deux groupements de forces, le groupement central probablement commandé par le général-colonel Alexander Lapine et le groupement sud probablement sous les ordres du général Sergueï Sourovikine, récemment nommé. Les forces ukrainiennes se sont probablement largement retirées en bon ordre, conformément aux plans existants. Les zones de Sieverodonetsk-Lisitchansk tenues par les Ukrainiens consistaient en un renflement ou saillant que les Russes pouvaient attaquer de trois côtés. Il existe une possibilité réaliste que les forces ukrainiennes puissent maintenant se replier sur une ligne de front redressée et plus facilement défendable. La bataille du Donbass s'est caractérisée par une progression lente et par l'emploi massif de l'artillerie russe, qui a nivelé des villes au passage. Les combats dans l'Oblast de Donetsk vont très certainement se poursuivre de cette manière". C'est l'exemple le plus flagrant d'un déni de réalité qui caractérise l'Occident actuel.

La Bataille d’Ukraine 

Voilà ce que le Ministre de la Défense russe a présenté au président Poutine ce 5 juillet 2022. Une plongée dans le réel après le communiqué hors-sol du Ministère de la Défense britannique: 

“Depuis le 19 juin, les formations et les unités du groupe central sous le commandement du colonel général Alexandre Lapine, en coopération avec les unités du deuxième corps de milice populaire de la République populaire de Lougansk et soutenues par le groupe de forces du sud dirigé par le général d’armée Sergueï Sourovikine, ont mené avec succès une opération offensive pour libérer la République populaire de Lougansk.

En deux semaines, elles ont encerclé et détruit les groupes dans le chaudron de Gorskoïe, autour de Lisitchansk et de Severodonetsk. Vingt-cinq localités ont été prises sous contrôle, dont les plus importantes sont Severodonetsk, Zolotoïe, Gorskoïe et Volcheïarovka. L’opération s’est terminée hier avec la libération de Lisitchansk, l’une des plus grandes villes de la République populaire de Lougansk. Au total, 670 kilomètres carrés de territoire ont été pris sous contrôle au cours de l’offensive active.

Les pertes totales des forces armées ukrainiennes s’élèvent à 5.469 personnes, dont 2.218 tués et 3.251 blessés, 196 chars et autres véhicules blindés, 12 avions, un hélicoptère, 69 drones, six systèmes de missiles sol-air à longue portée, 97 lance-roquettes multiples, 166 pièces d’artillerie de campagne et de mortier et 216 véhicules à usages divers.

En se retirant de Lisitchansk, l’ennemi a abandonné 39 chars et autres véhicules blindés, 11 canons et mortiers, 48 systèmes de missiles antichars Javelins et NLAW, 18 systèmes Stinger et trois drones.

Aujourd’hui, le déminage de la ville de Lisitchansk et de ses environs est en cours, de même que la livraison de fret humanitaire, ainsi que la fourniture d’une assistance médicale aux civils.

Les forces armées russes poursuivent l’opération militaire spéciale“.

4 et 5 avril 2022

+ L’armée russe a frappé une implantation militaire à Soumy 

+L’armée ukrainienne a de nouveau tenté des frappes de drones dans la région de Kursk. À la suite de ce raid, une personne du village de Popovka a été légèrement blessée, et le système de défense aérienne a fonctionné au-dessus de la région. 

Dans la partie nord de la région de Kharkov, les forces armées russes poursuivent leur offensive : des combats ont lieu près de Pitomnik. En outre, les troupes russes frappent des installations ennemies dans le district Chevtchenkivski de Kharkov, à Tsirkouni et à Petrovka.
Dans le Donbass, une offensive se poursuit en direction de Grigorovka et de Serebrïanka sur la rive droite du Severski Donets. Les forces armées ukrainiennes, à leur tour, retirent leurs réserves de Seversk vers Bakhmout et Soledar.
Dans la direction de Bakhmout (Artiemovsk), les forces alliées, après avoir capturé Klinovi, se consolident sur la route Bakhmout-Novoluganskoïe. 

L’artillerie russe a commencé à bombarder Kramatorsk et Slaviansk.
Malgré des préparations d’artillerie à grande échelle, les forces armées russes n’ont pas commencé à prendre d’assaut le territoire de la centrale thermique d’Ouglegorsk.
Tout au long de la journée, les formations ukrainiennes ont activement bombardé Donetsk et Iasinouïata. Au moins trois civils ont été tués et une trentaine blessés à la suite des frappes sur la gare de la capitale de la République de Donetsk et des villes environnantes. 

Dans la région de Zaporojie, les forces armées russes ont lancé des frappes sur les positions de l’armée ukrainienne. 

+ Les Kiéviens ont essuyé de lourdes pertes en lançant un début d’offensive dans la direction de Kherson. 

+ L’armée russe a frappé à distance la caserne de la 79è brigade de l’armée ukrainienne à Nikolaïev. 

+ Lu sur la chaîne Telegram “Chronique des conflits mondiaux”: “Manque de munitions, désertions, poids psychologique: les soldats ukrainiens revenant du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, décrivent leur vie sur le front comme une expérience apocalyptique.
Dans des entretiens avec AP, les militaires, dont la plupart n’avaient pas d’expérience de combat avant l’escalade du conflit en février, partagent ce à quoi ils ont dû survivre pendant les hostilités. Certains dénoncent une organisation chaotique et estiment que la livraison de plus d’armes occidentales ne changera pas le cours du conflit.
«À la télé, ils montrent de belles images des lignes de front, de la solidarité, de l’armée, mais la réalité est très différente», déplore un soldat ukrainien.
Son bataillon a commencé à manquer de munitions en quelques semaines. Selon lui, à un moment donné, les bombardements incessants ont empêché les soldats de se tenir debout dans les tranchées, les blessés n’étaient évacués que la nuit, et parfois ils devaient attendre jusqu’à deux jours.
«Les commandants se fichent de savoir si vous êtes psychologiquement brisé. Si vous avez un cœur qui bat, si vous avez des bras et des jambes, vous devez retourner [sur le champ de bataille]», ajoute-t-il.
Deux autres soldats interrogés par Associated Press, sans expérience de combat préalable, déclarent qu’ils ont été envoyés sur le front de l’est dès qu’ils avaient terminé leur formation initiale. Ils disent y avoir observé une «organisation terrible» et une «prise de décision illogique». De nombreux membres de leur bataillon ont même refusé de combattre, affirment-ils.
L’un d’eux a avoué qu’il fumait de la marijuana quotidiennement: «Sinon, je perdrais la tête, je déserterais. C’est la seule façon pour ne pas craquer».
Les militaires témoignent qu’il était difficile de vivre dans des conditions de stress constant, de manque de sommeil et de malnutrition , qui ont entraîné des problèmes de santé mentale chez certains.
«Voir toutes ces horreurs de vos propres yeux – les morts, les membres arrachés. Il est peu probable que la psyché de quelqu’un puisse résister à cela», affirme l’un des interviewés. En même temps, certains soldats ukrainiens évoquent leur engagement de continuer à combattre et partagent leurs espoirs pour la victoire”.

+ Intéressant de lire la longue analyse de Cyril Gloaguen sur le site géopolitique diploweb: cet ancien attaché de défense à Moscou est partagé entre ses préjugés anti-russes et sa connaissance de la réalité militaire. Malheureusement, les préjugés l’emportent. Et surtout, pas un mot de l’essentiel: la possession par la Russie de l’arme hypersonique. 

+ Sur France 2, on a laissé passer l’expression de joie de plusieurs habitants de Lisitchansk après la prise de la ville par l’armée russe. (JT de 20h, 3 juillet 2022, vers 14’50)

+ Et sur BFM TV, on a beaucoup de mal à minimiser l’échec d’un nouvel essai de missile hypersonique par les Etats-Unis. C’est pourtant le cœur de la question: les Russes ont utilisé des missiles hypersoniques à charges conventionnelles sur le champ de bataille en Ukraine à la mi-mars.  L’armée russe a aussi testé avec succès le missile intercontinental Sarmat le 21 avril 2022.  Il s’avère que les États-Unis ont une révolution militaire de retard. Il est curieux de penser que la France s’obstine à suivre les États-Unis alors que l’obsession du gouvernement français devrait être de développer rapidement l’arme hypersonique pour garder une crédibilité à notre dissuasion nucléaire. 

+ A l’opposé, on lira la description détaillée par Laurent Bayard  du bataillon Chakhtarsk, groupe chargé de semer la terreur dans la région du Donbass en 2014, qui a repris du service. 

+ L’artillerie ukrainienne continue de bombarder Donetsk; et personne ne met en cause les livraisons d’armes ni le soutien à l’Ukraine dans les gouvernements occidentaux. 

+ Des hommes masqués et armés ont essayé de pénétrer de nuit dans une caserne à Briansk.  Leur infiltration a été déjouée mais on peut se demander dans quelle mesure il s’agissait d’une attaque terroriste kiévienne. 

Vérité en-deçà du Dniepr, erreur au-delà

+ Une conférence sur la tenue de l’Ukraine s’est tenue à Lugano. Le Premier ministre ukrainien Chmigal y a expliqué aux participants quel pays serait appelé à reconstruire quelle région d’Ukraine: cela donne la carte ci-dessus. Il faut juste commencer par chasser la Russie des territoires qu’elle a conquis. Bon, ils ont une once de réalisme: ils n’ont attribué la Crimée à personne. Ajoutons que M. Arestovitch, conseiller de Zelenski explique que Lisitchansk “est la dernière victoire russe”. Et que son compère Podoliak explique que la Russie a 115.000 tués et blessés. 

Olaf Scholz a réuni la présidente de la fédération des syndicats allemands et le président de la confédération patronale et d’autres instances. Et il a déclaré: “La crise actuelle ne se résorbera pas en quelques mois. J’ai parlé très tôt d’un changement d’époque dont il est question aujourd’hui. La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a tout changé. Parallèlement, les chaînes d’approvisionnement sont toujours perturbées par la pandémie et l’incertitude générale augmente. Nous devons nous préparer à ce que cette situation ne change pas dans un avenir prévisible. En d’autres termes, nous sommes confrontés à un défi historique.

Notre société est forte, bien plus forte qu’on ne le suppose parfois. L’équilibre équitable entre les intérêts dans un esprit de communauté caractérise notre pays. Il s’agit de préserver cet esprit et de le renforcer. Aujourd’hui, nous avons donné le coup d’envoi de l’action concertée afin de nous atteler ensemble à cette tâche, les syndicats, les associations, la Bundesbank, la science et le gouvernement. C’était un bon début, je tiens à le souligner. Je suis très reconnaissant à tous d’avoir repris mon initiative et de la soutenir. (…)

Aujourd’hui, il s’agit de développer une compréhension commune de la situation dans laquelle se trouve notre pays. Dans les semaines à venir, il s’agira de développer des outils et de trouver des moyens de répondre à ce défi historique.

Ce qui m’importe, c’est le message suivant : nous sommes unis et nous voulons que tous les citoyens traversent cette période dans de bonnes conditions – les élèves comme les retraités, les entreprises comme leurs employés. Je me réjouis que nous sortions des sentiers battus dans le cadre de ce grand dialogue commun que nous menons désormais les uns avec les autres et que nous développions un esprit de partage qui nous permette de traverser cette période”.

Ce qui est tout à fait identifiable dans cette déclaration, c’est le retour d’une tendance – rappelant la première moitié du XXè siècle – à décrire la situation comme si le pays n’y était pour rien; et de la qualifier “d’historique”! Au secours, Guillaume revient ! (“Nous n’avons pas voulu cela” avait fait inscrire le dernier empereur allemand sur le fronton de la cheminée du château du Haut Koenigsbourg). 

Soyons juste: un esprit lucide, le libéral Wolfgang Kubicki, vice-président du Bundestag, dénonce l’aveuglement des Verts et la lâcheté du Chancelier et il prône une réouverture de centrales nucléaires. 

+ Le gouvernement ukrainien a fait imprimer un timbre à l’effigie de Roman Szuchewycz, massacreur de Polonais en Volhynie. (Le massacre des Polonais par des Ukrainiens commença à la faveur du pacte germano-soviétique et se poursuivit durant l’occupation nazie de l’Ukraine. 

+ L’ambassadeur de Russie en Chine a formulé, au cours d’une conférence internationale à Pakin, le souhait que le nombre de membres permanent du Conseil de sécurité de l’ONU permettent à tous les continents d’être représentés. 

Le premier déficit du commerce extérieur allemand depuis 1991

+ La carte ci-dessus montre les trente pays ayant le plus haut ratio de dette publique par habitant. Ce sont les mêmes pays qui sont à l’origine des sanctions contre la Russie. 

+ Du fait d’une grève des ouvriers, la production de gaz norvégien diminue de 25% cette semaine. 

+ Mathieu Lynn écrit dans The Spectator: 

L’Union soviétique venait tout juste de s’effondrer. John Major était encore un Premier ministre au visage relativement frais. Et l’internet se résumait à quelques ordinateurs de bureau reliant une poignée de laboratoires. Le monde était très différent lorsque l’Allemagne a affiché son dernier déficit commercial, en 1991. Mais lundi, le pays a enregistré que les importations dépassaient les exportations depuis plus de 30 ans. Il est vrai que d’autres pays enregistrent d’énormes déficits, notamment le Royaume-Uni. Pour l’Allemagne, cependant, c’est plus important. Toute son économie a été construite autour de la création d’une machine industrielle qui domine les marchés mondiaux. Cette machine est en train de s’arrêter. (…) Les exportations ont chuté de manière inattendue, tandis que les importations ont bondi en raison de la flambée du coût de l’énergie. Ce n’est pas comme si le pays était sur le point de faire faillite ou de faire appel au FMI pour payer ses factures. Mais il y a un problème. L’Allemagne est presque exclusivement une économie d’exportation. Jusqu’à récemment, elle accumulait des excédents de 8 ou 9 % du PIB, soit 20 milliards d’euros par mois, les plus importants au monde. (…) De tous les pays de la zone, l’Allemagne était le seul grand pays excédentaire. Le résultat ? La monnaie va faiblir et s’affaiblir. En effet, l’euro a atteint la parité avec le franc suisse ce week-end et est déjà proche de la parité avec le dollar.

En vérité, la machine industrielle allemande d’exportation a été alimentée par l’énergie bon marché de la Russie – et ce carburant pourrait bientôt se tarir (…) Pendant la majeure partie de l’après-guerre, l’Allemagne s’est enorgueillie d’une inflation très faible, d’une monnaie stable et d’un énorme excédent commercial. À l’heure actuelle, elle connaît un mélange très italien ou grec de 8 % d’inflation, d’une monnaie qui s’effrite et d’un déficit commercial croissant. De nombreux autres pays sont habitués à cela, mais pour les Allemands, ce sera un choc”.

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