Je ne suis pas un homme technico-militaire, mais j’ai des liens très forts avec l’armée et un vif intérêt pour l’histoire militaire, tant russe qu’occidentale, ainsi que pour la géopolitique, pour avoir donné des conférences à ce sujet. J’ai vécu en Russie soviétique dans les années 1970, j’ai connu ses faiblesses, ses forces et aussi sa béance, tout en sachant qu’elle finirait par tomber, car même à cette époque, plus personne ne croyait au communisme. Tout continuait par inertie. L’effondrement était inévitable.
Je connais aussi très bien la Russie contemporaine, l’Ukraine, le Belarus, les pays baltes et la Moldavie. En fait, j’étais à Kiev pas plus tard qu’en octobre dernier. On m’a montré le bâtiment de la police secrète du SBU/CIA dans le centre et on m’a demandé d’étouffer ma voix lorsque nous passions devant. Personne ne voulait visiter les salles de torture situées au sous-sol.Introduction : La guerre
L’opération spéciale visant à libérer le Donbass russe de l’oppression fasciste, qui a débuté le 24 février 2022, signifiait une guerre entre la Fédération de Russie et le régime de Kiev, qui, sous la pression de l’Occident, refusait de faire marche arrière. Cela signifierait inévitablement une guerre entre la Russie et l’OTAN, même si le champ de bataille réel serait toujours limité à l’Ukraine. Je suis fermement convaincu que le gouvernement russe savait tout cela et prévoyait les conséquences, à savoir que l’Occident interviendrait avec toute la puissance économique, politique, militaire et technologique du complexe militaire USA/OTAN. C’est pourquoi le Donbass a dû attendre sa libération pendant huit longues et sinistres années. La Russie a dû se préparer très soigneusement à l’inévitable.
La préparation
Rappelons comment la Russie soviétique est tombée par trahison, pour finir par se dissoudre le 25 décembre 1991. En octobre 1993, 4.000 Marines américains (je connais l’un d’entre eux) ont été envoyés par avion sur une base située à l’extérieur de Moscou. C’était juste au cas où le soulèvement populaire contre la « démocratie » et l’ivrogne marionnette occidentale et traître Eltsine irait dans le sens de la Russie et contre la « thérapie de choc » des néoconservateurs et de leurs privatiseurs. La répression du mouvement de libération d’octobre a fait 5.000 morts russes. Le soutien américain était là, mais il n’a pas été nécessaire de l’utiliser, car il y avait suffisamment de traîtres russes pour faire eux-mêmes la sale besogne.
La faiblesse et la trahison interne de la Russie sont les raisons pour lesquelles le gouvernement russe a trahi la Serbie dans les années 1990 et la Libye en 2011 – il était bien trop faible pour tenir tête à l’Occident. Après que la Crimée soit retournée démocratiquement à la Russie après 60 ans (1954-2014) avec le référendum internationalement observé en 2014, l’Occident a encore appliqué des sanctions illégales à la Russie. Moscou savait alors que toute action visant à libérer l’Ukraine de la junte occidentale de Kiev devait être préparée très soigneusement, car les sanctions ne feraient que se multiplier. Quels préparatifs devaient être effectués ?
Tout d’abord, il y avait le front diplomatique et commercial. Il fallait mettre des alliés de son côté, en Eurasie avec la Chine, l’Iran, l’Inde, la Turquie (la Russie sauvant au dernier moment Erdogan de la tentative d’assassinat américaine en juillet 2016), la Hongrie, puis, du Venezuela au Brésil, l’Amérique latine et ensuite, de l’Égypte à l’Afrique du Sud, l’Afrique. En ce qui concerne le monde occidental, notamment l’UE, il y avait une chance de présenter le point de vue russe à travers RT, car à cette époque la censure occidentale n’était pas encore totale.
Deuxièmement, il y avait la modernisation des forces armées russes à entreprendre, avec de nouvelles armes non nucléaires, des missiles hypersoniques, des drones, des technologies électroniques, dont certaines seraient testées en Syrie.
Troisièmement, il y avait la politique de substitution des importations à mettre en œuvre afin de rendre la Russie indépendante en cas de nouvelles sanctions occidentales illégales.
Pourquoi cela a-t-il commencé le 24 février 2022 ?
Quatre éléments déclencheurs ont été à l’origine de l’opération spéciale du 24 février.
Tout d’abord, le régime Zelensky souhaitait que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN. La faible Fédération de Russie postcommuniste avait déjà commis cette erreur à plusieurs reprises, en permettant à l’Europe de l’Est, notamment aux pays baltes, à la Pologne et à la Roumanie, de rejoindre ce racket de protection agressif. C’est ainsi que les États tampons d’Europe de l’Est de l’après-guerre, qui constituaient une zone démilitarisée pour la Russie, ont pris fin. Après tout, si vous avez été envahi par l’Ouest très régulièrement pendant 800 ans, laissant 27 millions de vos citoyens morts lors de la dernière invasion, ne voudriez-vous pas également une zone tampon démilitarisée pour vous protéger ? L’OTAN offensive d’après-guerre est la seule raison pour laquelle le Pacte de Varsovie défensif a dû être mis en place.
Ensuite, avec des missiles sur les bases américaines en Pologne et en Roumanie et des troupes de l’OTAN paradant avec suffisance à la frontière estonienne avec la Russie, l’Ukraine a alors menacé de se doter d’armes nucléaires. Zelensky, lisant son scénario américain comme un véritable acteur, s’attendait-il vraiment à ce que la Russie ne réagisse pas à cela ?
Troisièmement, les États-Unis, non sans l’aide de leur proconsul local, le cocaïnomane Hunter Biden, ont installé une trentaine de biolabs en Ukraine. Leur objectif ? Trouver des virus génétiquement concoctés pour infecter les Russes. La Russie ne se défendrait-elle pas ?
Quatrièmement, bien qu’il soit possible que la Russie ne l’ait découvert qu’un jour ou deux après le début de l’opération spéciale, bien qu’il soit possible qu’elle le sache parfaitement à l’avance, l’armée de Kiev, manipulée, instruite et armée par l’OTAN, avait un plan pour envahir le Donbass russe et génocider sa population. Si elle avait réussi, il est peu probable qu’elle se serait arrêtée à la frontière russe. Truss, le ministre britannique des affaires étrangères suprêmement stupide, a laissé échapper que l’OTAN avait déjà Rostov et Voronezh dans sa ligne de mire.
Après huit ans de tentatives de négociation, que la Russie a utilisées pour gagner du temps afin de se préparer à la guerre en cas d’idiotie occidentale, ce n’est que parce qu’il n’y avait pas d’alternative qu’elle a envoyé quelques troupes dans une opération militaire initialement limitée.
Une lutte pour la survie
Il s’agit maintenant d’une guerre d’usure. La Russie doit détruire toutes les armes et les troupes occidentales et de l’OTAN qui entrent en Ukraine depuis la Pologne ou d’autres pays dès que possible, plus vite qu’elles ne peuvent être envoyées. Et cela doit se poursuivre jusqu’à ce que l’Occident cède, car une grande partie du matériel de guerre occidental aura été détruite au prix d’énormes pertes financières pour lui-même.
La Russie s’appuie également sur les problèmes économiques que l’Occident s’impose à lui-même. L’Occident, et pas seulement l’UE, souffre déjà sur le plan économique. Il pourrait facilement y avoir des soulèvements populaires en raison de l’inflation et du coût incroyable de l’énergie. L’automne et l’hiver prochains seront très difficiles. Et les embargos sur les céréales et les engrais russes n’ont pas encore frappé. Attendez que le coût des denrées alimentaires augmente de 100 % dans les pays occidentaux, au lieu d’augmenter de 10 % comme aujourd’hui : alors vous aurez des émeutes dans les rues et des pillages de supermarchés. Quant à la monnaie ukrainienne, elle ne vaut rien, soutenue par le FMI dirigé par les États-Unis, qui ont volé en 2014 les 15 milliards de dollars de réserves d’or ukrainiennes en prévision. Sinon, l’Ukraine aurait fait défaut depuis longtemps.
Les enjeux sont énormes pour tous. La Chine se tient derrière la Russie parce que celle-ci est comme un bouclier pour elle. Si la Russie tombe, la Chine sera la suivante et elle le sait, c’est pourquoi elle soutient la Russie. Le péril blanc se dirigera ensuite vers la Chine, faisant passer le suicide collectif imposé par les Britanniques lors des « guerres de l’opium » pour un simple pique-nique. Il n’y aura pas de reprise de Taïwan dans un avenir proche, mais des économistes de Harvard et des banquiers d’affaires qui prendront le pouvoir et s’empareront de milliards à Pékin, comme en Russie après 1991. Et puis, au milieu des guerres civiles, des millions et des millions de Chinois prendront la voie du suicide, exactement comme cela s’est produit dans la Russie des années 1990. Ne vous y trompez pas, il s’agit d’une bataille pour la survie des sept milliards du monde contre le milliard [occidental, NdT].
C’est pourquoi la Russie reste aujourd’hui ferme, avec 80% de la population derrière le président Poutine, contrairement au monde occidental où il est rare de trouver un dirigeant qui a plus de 30% de soutien. Pourquoi ? C’est simple : Le président Poutine aime son pays, c’est un patriote : Les dirigeants occidentaux ne sont pas des patriotes, ce sont des mercenaires vénaux, pas plus que les gouvernements fantoches américains en Europe de l’Est. Les seuls Russes qui s’opposent au président Poutine sont les traîtres, recrutés par la CIA, et il y en a encore pas mal à Moscou et ailleurs, mais nous ne citerons pas de noms ici.
Il est vrai qu’une grande partie de la cinquième colonne de traîtres de Moscou est déjà partie ou est en train de partir, Tel Aviv étant une destination populaire pour eux. Pour la Russie, il ne s’agit pas d’un conflit localisé à ses frontières, comme cela apparaît encore à la plupart des Occidentaux, bercés d’illusions par leurs ministères (« médias ») de propagande de Goebbels. Pour la Russie, il s’agit tout autant d’une lutte pour la survie que la Seconde Guerre mondiale. C’est la troisième grande guerre patriotique. Laissez-moi vous expliquer.
Pour ceux qui ne le savent pas, l’invasion de la Russie en 1812 par Napoléon et ses hordes barbares multinationales est connue sous le nom de Première guerre patriotique. L’invasion de 1941 par Hitler et ses hordes barbares multinationales est connue sous le nom de deuxième guerre patriotique. Nous pensons que, tout comme la guerre défensive de 1941-1945 a été appelée la deuxième guerre patriotique, la guerre défensive de 2022- ? sera appelée la troisième guerre patriotique. Varsovie et Bucarest, Berlin et Paris, soyez attentifs.
Quand est-ce que tout a commencé ?
Quand tout cela a-t-il commencé ? En fait, ce n’est pas le 24 février 2022. Certains, à contrecœur, admettront que c’est le changement de régime opéré par les États-Unis en 2014, avec son prix de 5 milliards de dollars pour l’infortuné contribuable américain. À contrecœur, certains pourraient admettre que cela remonte encore plus loin, à novembre 1989, à la chute du Mur. Certains pourraient suggérer deux générations auparavant, en septembre 1939, lorsque Staline a pris à la Pologne le calice empoisonné de l’Ukraine occidentale, la Galicie, et a dû y mener une guerre contre les partisans fascistes, soutenue par la CIA, jusqu’en 1958.
Certains pourraient suggérer qu’il y a exactement 100 ans, en 1922, lorsque Lénine, atteint de syphilis cérébrale, a transféré de la Russie à l’Ukraine la moitié méridionale et orientale de l’actuelle Ukraine, car il voulait que le prolétariat industriel pro-communiste du sud et de l’est fasse contrepoids au nord et à l’ouest de la véritable Ukraine agricole. Mais on pourrait aussi remonter à 1914, l’invasion de l’Empire russe par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et la Turquie. C’est exactement 100 ans avant la révolution de couleur de 2014 orchestrée par les États-Unis à Kiev, avec ses snipers lituaniens sur le toit de l’ambassade américaine à Kiev assassinant des policiers ukrainiens, puis les États-Unis rejetant la responsabilité de la « répression » sur le gouvernement pro-russe démocratiquement élu.
Conclusion : Un combat jusqu’au bout
La Russie doit gagner cette guerre contre l’OTAN. Cependant, la dernière chose que la Russie souhaite, c’est une guerre nucléaire, même si certains imbéciles en Occident en parlent beaucoup. Et aussi tentantes que puissent être les cibles des quelque 1 000 bases américaines dans le monde, la Russie ne veut certainement pas que la guerre s’étende au-delà du territoire ukrainien actuel. Si la Russie ne gagne pas, la Fédération de Russie sera humiliée et démantelée et deviendra un autre groupe de colonies pour les voleurs d’actifs et les esclavagistes occidentaux. Alors le rêve britannique pour son coup d’état de 1917, transformé en cauchemar parce que ce rêve stupide a permis au bolchevisme d’arriver au pouvoir, deviendra réel.
Ensuite, ce sera au tour de la Chine de tomber, puis le reste du monde encore libre, bien que pour l’instant appauvri et exploité, tombera comme des dominos entre les mains de l’Occident néo-colonial. Et ce sera la fin du monde, sous la dictature mondiale des États-Unis, connue par euphémisme sous le nom de « monde unipolaire ». Nous ne sommes pas prêts pour cela. Nous préférons nous battre. Comme l’a dit le président Poutine, nous ne souhaitons pas vivre dans un monde sans Russie. Comme nous l’avons déjà dit, c’est notre SEULE chance de travailler à une Union de républiques souveraines (NON soviétiques) sociales (NON socialistes) et à une Alliance de pays qui favorisent la prospérité et la justice, et non la pauvreté et l’injustice.
Batiushka
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