17 mai 2022

La mécanique de haine de la gauche bien pensante fonctionne toujours

Une équipe de « journalistes » vient de sortir un livre intitulé « Le Puy du faux. Enquête  sur un parc qui déforme l’histoire » Elle est composée de quatre personnes :  Pauline Ducret  présentée comme « antiquisante », Florian Besson « médiéviste »,  Guillaume Lancereau  « moderniste » et Mathilde Larrère « contemporanéiste ». Agissant en véritables  commissaires politiques, ils se croient autorisés à expliquer que le célèbre parc d’attraction vendéen de Philippe de Villiers malmènerait l’histoire. Selon eux, le génocide vendéen n’aurait jamais eu lieu. Il s’agirait simplement d’un passé fantasmé révélateur de l’idéologie réactionnaire présente au Puy du Fou. Elle délivrerait un discours anti-universaliste, antirépublicain, anti égalitaire, et xénophobe…pas moins !

L’aventure du Puy du Fou commence, un jour du printemps 1977, par la découverte d’un château en ruine perdu en plein bocage vendéen. Séduit par le site, Philippe de Villiers décide aussitôt de mettre sur pied son projet: c’est ici que l’histoire de la Vendée sera ressuscitée, mise en son et lumière, rejouée par une armée d’acteurs amateurs.

Depuis, un quart de siècle s’est écoulé: le Puy du Fou est entré dans le troisième millénaire et attire chaque année un nombre croissant de spectateurs. Des débuts du projet dont on lui prédisait l’échec à l’extraordinaire succès d’aujourd’hui, toute cette réussite de spectacle populaire a été réalisée par un homme de panache et de volonté, qui a su trouver les moyens et mobiliser les énergies pour que s’accomplisse son rêve grandiose et magnifique. On comprend bien que ce succès ne plaise pas à « une antiquisante », « un médiéviste », «un moderniste » et « un contemporanéiste » (sic)

Conformément à la tradition de la gauche bien pensante, tout homme politique  estampillé de droite qui réussit doit faire l’objet de critiques. Il faut réfuter le roman national promu par l’extrême droite. Une fois le livre à charge réalisé il a fait d’abord l’objet d’une recension dans Télérama (Samuel Gontier le 13/04/2022) puis d’une critique favorable dans Le Monde (Marc Olivier Bherer le 23/04/2022). Pour compléter le dispositif il y a en général une mention dans Le Canard Enchainé….La boucle est bouclée.

Le problème c’est que de nombreux auteurs ont travaillé sur ce qui s’est passé en Vendée. On a le droit de ne pas lire Philippe de Villiers, mais c’est dommage de ne pas avoir lu quelques uns des nombreux livres écrits sur le sujet : Jean Noël Brégeon « Nouvelle histoire des guerres de Vendée », Michel Chamard « Les guerres de Vendée pour les nuls », Jean François Chiappe « La Vendée en armes T1 (1793, Les géants, les Chouans) », Raynald Secher « Le génocide franco français. La vendée », « Vendée. Du génocide au mémoricide. Mécanique d’un crime légal ». Jacques Villemain « Génocide en Vendée (1793-1794) ,crime de guerre ? Crime contre l’humanité ? Génocide ? ».Jean Tulard « Le livre noir de la révolution française »

Entre 1793 et 1796, on y apprend que les guerres de Vendée ont provoqué de 140 000 à 190 000 victimes dans les deux camps.  Environ 100 000 vendéens ont été massacrés mais l’histoire universitaire et visiblement les auteurs du livre refusent toujours l’idée de génocide ou de crime contre l’humanité. Les noyades de Nantes sous la terreur sont organisées par le Comité de Salut Public et la Convention Montagnarde. Tous l’arsenal de ce qui deviendra plus tard la Shoah est inventé en Vendée. On assiste à la création à Pont de Cé d’une tannerie de peaux humaines, on utilise des fours à pain pour brûler des villageois à Les Lucs sur Boulogne, on regroupe des victimes à Noirmoutier dans un véritable camp d’extermination avec gazage organisé, on organise des noyades collectives dans la Loire supervisées par Carrier,…Cette période est le véritable point aveugle de la révolution. On a noyé dans le sang une révolte populaire née principalement de la politique antireligieuse de la révolution

Il y a une sorte d’histoire convenue de la Révolution qui néglige le sang, les massacres, le génocide vendéen. Ce sont autant de vérités qui dérangent sur une période érigée en dogme intouchable. Il y a pourtant eu une “querelle du bicentenaire” qui a opposé à partir de 1983 trois écoles historiographiques: 1/ Le courant jacobino-marxiste de Michel Vovelle, 2/ l’approche libérale portée par François Furet 3/ La sensibilité contre-révolutionnaire défendue par Pierre Chaunu. Ces courants ont été rattrapés par “la querelle du génocide” de 1985 qui a rebondit en 1993 à l’occasion du bicentenaire de la guerre de Vendée

Pourtant Turreau l’un des génocidaires a toujours son nom sur l’Arc de Triomphe. Il est le bourreau de la Vendée dont les colonnes infernales dévastèrent tout en 1794. En quatre mois elles font entre 20 000 et 40 000 victimes. Produit de la Révolution, rallié à Napoléon 1er qui le fera baron, puis à Louis XVIII. Sa vie suit l’ Itinéraire d’un sanglant opportuniste.

Quand la France reconnaitra le génocide vendéen, elle sera réconciliée avec son histoire. Pour les historiens de la gauche radicale, et pour les auteurs du livre anti-de Villiers, parler de génocide vendéen , même parler de “Terreur” est de l’ordre du blasphème. Les Robespierre, Carrier, Turreau sont responsables d’au moins 170 000 morts au nom de “la vertu révolutionnaire” et de “la pureté de la nation”. L’extermination de la population vendéenne en 1794 correspond bien à la notion moderne de génocide telle qu’elle est définie par l’ONU.

Le Bicentenaire aurait du être un acte de fierté au sens de la commémoration des droits de l’homme, mais aussi un acte de vérité au sens d’une remémoration de la terreur qui est devenue la matrice des grands massacres du XXème siècle. Il est toujours difficile d’échapper au « syndrome Potemkine ». Il était le  premier ministre de Catherine II qui faisait admirer à la souveraine des maisons en trompe l’œil qui n’étaient que des façades de bois décorées !

Il y a toujours des journalistes qui sont des chiens de garde attachés à de mauvais maitres: Staline, Mao, Ho Chi Minh, Castro, Pol Pot avant le génocide cambodgien…  Nous sommes encore dans cinquante années de désinformation qui raconte l’emprise d’une caste intellectuelle sur le débat public. Cela se manifeste par la persistance de l’intelligentsia dans l’erreur, car elle est fascinée par l’utopie. D’où sa difficulté à comprendre la nation, la religion, l’histoire Le système fonctionne à partir d’une domination fondée sur la disqualification systématique des contradicteurs.

En attendant «Le Puy du Fou » est en pleine croissance, la société est en train de devenir une marque mondiale. Elle a ouvert en Espagne en 2021 à Tolède avant les Pays Bas et Shangai. Le peuple Cherokee dans le Tenesee vient également de demander à Nicolas de Villiers président du Puy du Fou de raconter son histoire. Tout cela a été fait sans argent public et rencontre un immense succès. Mais cela n’empêche pas la mécanique de haine de la gauche bien pensante de continuer à fonctionner …

Jean-Jacques Netter

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