23 avril 2022

La subjugation des médecins – Médecine et totalitarisme (2/5)

Je commence par les deux plus grands ressorts utilisés pour créer des effractions psychiques et soumettre les médecins, par le harcèlement, à la «politique sanitaire» : la terreur et la culpabilisation.

La terreur 1

L’explication la plus probable aux erreurs de jugement des médecins est malheureusement la terreur qui a saisi une partie d’entre eux face à l’épidémie de Sars-CoV-2. La peur n’est pas un sentiment à reprocher en général. Elle est simplement malvenue dans le milieu médical, surtout sur une durée de plus de deux ans.

Dès le début de la formation médicale, la maladie nous envahit : nous voyons les malades, nous sentons leur odeur, nous les touchons, nous rêvons d’eux. Le vocabulaire de la maladie envahit notre champ lexical. Nous sommes les héritiers de médecins qui n’avaient pas froid aux yeux et qui distinguaient le diabète insipide du diabète sucré en goûtant l’urine de leurs patients. Les chirurgiens se blessent régulièrement les mains avec du matériel souillé et continuent leur travail sans s’imaginer mourir de cirrhose ou du SIDA. Dans ma pratique, j’ai déjà côtoyé un patient atteint de lèpre sans craindre pour autant l’amputation et je n’en tire aucune fierté. Si les médecins devaient se retrouver confronté à leur finitude et à leur fragilité devant chaque malade contagieux, ils ne pourraient plus ni raisonner ni exercer.

1ère partie

La peur n’est pas acceptée et les étudiants en médecine comprennent, en général assez vite, qu’ils doivent la cacher, l’affronter et la surmonter par l’humour et par l’indifférence. L’habitude de la maladie et de sa violence s’installe. Si la peur persiste, ce n’est pas non plus un problème insoluble : la médecine est assez vaste avec de multiples spécialités médicales et chirurgicales qui permettent à chacun de trouver chaussure à son pied.

J’ai des preuves de cette terreur. J’ai recueilli quelques témoignages de maltraitance, notamment en maison de retraite. Des médecins ont refusé de traiter leurs patients atteints de Sars-CoV-2 et se sont débarrassés de leurs patients sans prévenir leurs collègues en les changeant de chambres. Je vous laisse imaginer la peur des médecins qui n’avaient pas peur de ce nouveau virus mais qui se sont retrouvés, abandonnés par leurs collègues, à devoir «accueillir» tous les jours des nouveaux patients prémortem «surprise» . Des aides-soignantes ont retardé excessivement la toilette mortuaire de ces personnes. Autrement dit, ces cadavres ont été abandonnés jusqu’à ce que la libération de la chambre soit nécessaire à l’accueil du patient suivant. La désorganisation a provoqué la dénutrition des pensionnaires, l’absence d’ensoleillement de leur chambre, jusqu’à leur mort. Certaines personnes âgées ont été tellement maltraitées qu’elles ont régressé psychiquement jusqu’au stade de la coprophagie avant de mourir. Et je préfère taire le reste.

Le personnel compétent et fidèle au poste était fui par le personnel administratif et le personnel médical non concerné par les cas de Sars-CoV-2. Un périmètre de sécurité se formait spontanément à la cantine. Les soignants qui ont simplement continué à effectuer leur travail ont été confrontés à l’inhumanité des collègues maltraitants et ont été profondément déstabilisés et traumatisés. Ces personnes ont été brisées en voyant leurs confrères «aider» leurs patients à «partir» plus sereinement sans suivre les procédures habituelles (je reviendrai sur l’euthanasie dans la dernière partie). En voyant la cruauté et la négligence de leurs collègues, elles se sont projetées et ont imaginé qu’elles seront, un jour, l’objet de ces sévices. Elles ont d’autant plus été brisées que ces sévices ont été perpétrés avec la complicité passive des familles. Certaines familles avaient bien compris l’ampleur de la désorganisation des maisons de retraite mais ont choisi de fermer les yeux et ont préféré empêcher le virus de rentrer chez elles.

Les personnes souffrant seules à domicile se sont vu refuser l’assistance des médecins : malgré une hypoxie objectivée au saturomètre, les secours intervenaient à contrecœur et avec du retard ; des médecins généralistes ont refusé d’examiner leurs propres patients malades. Cette peur de la maladie persiste malheureusement et des médecins généralistes refusent encore d’assurer les consultations pour fièvre et toux sous des prétextes divers et variés. Mais ces médecins ont tout de même des plages disponibles pour inoculer de prétendus vaccins.

Cette peur semble avoir été planifiée : le secteur privé a été mis à l’arrêt mais n’a pas été sollicité contre l’épidémie ; les médecins généralistes ont été découragés de traiter les malades ; les malades ont été encouragés à attendre chez eux la mort par asphyxie ou déshydratation ; les urgentistes avaient probablement pour consigne de «ventiler» les malades du Sars-CoV-2 : ils les ont renvoyés à domicile à la vitesse de la lumière sans examen complémentaire, sans soin, sans traitement2 ; une partie du personnel du service public hospitalier s’est retrouvée seule face à l’épidémie. Ceci a eu pour résultat que les médecins des services hospitaliers ont été confrontés à des malades d’emblée dans un état grave. Les médecins ont été confrontés à leur totale impuissance, avec des patients en pleine asphyxie sans autre traitement que l’administration d’oxygène et l’ouverture des fenêtres. L’oxygène était censé traiter ces patients et l’ouverture des fenêtres était censée protéger les soignants de la contamination favorisée par l’aérosolisation du virus, elle-même causée par l’oxygénothérapie. Il y a quand même de quoi devenir fou : le seul prétendu traitement (l’oxygène prémortem) que l’on a le droit d’administrer au patient risque de précipiter la mort du personnel soignant. Au décours de l’épidémie, deux traitements supplémentaires étaient autorisés à ma connaissance (la dexaméthasone et l’anticoagulation), mais ils étaient clairement insuffisants par rapport à l’instauration de traitements précoces.

Cette peur est encore plus ressentie par l’aristocratie médicale ou plutôt la bureaucratie médicale «décisionnaire» qui ne voit quasiment plus de patients. J’ai moi-même eu l’honneur d’être qualifiée d’assassin en puissance et de complice d’assassinat par deux membres de cette bureaucratie (en août 2021 et en janvier 2022). J’explique le raisonnement délirant pour les personnes saines qui n’ont pas été complètement prises dans la propagande commerciale : une personne qui n’a pas reçu l’inoculât à ARNm à nucléoside modifié de la protéine spike du Sars-CoV-2 est systématiquement et intentionnellement porteuse d’une arme biologique qu’elle ne maîtrise pas : le virus Sars-CoV-2. Toute personne qui décède par ou avec le Sars-CoV-2 dans son entourage, quel que soit son statut «vaccinal» , est donc une victime présumée d’assassinat. Toutes les personnes systématiquement et intentionnellement porteuses de cette arme biologique sont les présumées fomentatrices d’un meurtre de masse : il semble donc que cette entreprise criminelle visant à répandre le Sars-CoV-2 en refusant la «vaccination» soit coordonnée et préméditée. Durant mon internat, je me formais au contact de toute une équipe qui m’aidait à corriger mes erreurs et réciproquement. Ces accusations à cette époque n’auraient même pas été justifiées parce que je n’ai jamais eu l’intention de préméditer un meurtre. Que dire maintenant en tant que simple dermatologue ? Et en tant que dermatologue interdite d’exercer ? Un tel décalage avec le réel relève du délire et me fait dire que la terreur anime certains médecins. Certains membres de la bureaucratie médicale ont été probablement replongés dans le cauchemar de l’épidémie de SIDA. D’autres ont peut-être été déstabilisés par le harcèlement opéré par la direction générale de la santé qui, non contente de procéder au comptage quotidien télévisuel des morts, des cas et des malades, a envoyé sur leurs messageries électroniques de nombreux mails et autres instructions et notes de services.

Le sens du sacrifice et la culpabilisation

Durant l’épidémie de Sars-CoV-2, le personnel mal protégé était susceptible de transmettre le virus entre les patients et aux membres de leur famille. Ils ont été culpabilisés en ce sens pendant plus d’un an et ce, d’autant plus qu’ils ont bien vu que leur prise en charge était inefficace (pour ce qui concerne ceux qui n’ont pas donné de traitement précoce). Quand le poison Pfizer est arrivé sur le marché, il a été présenté comme la solution unique à l’épidémie. Le refuser aurait relevé de l’ingratitude et d’un manque de sens des responsabilités.

Les médecins, les infirmières, les aides-soignantes ont, pour un grand nombre d’entre eux, un grand sens du devoir et du sacrifice. Ils n’ont pas attendu l’épidémie de Sars-CoV-2 pour se rendre au travail tout en étant malades. Les soignants vont travailler secoués de frissons, ralentis par les courbatures. Les chirurgiens, pour supporter les gardes de 24h, prennent des corticoïdes pour étouffer ces symptômes temporairement. Mais plus remarquable est, à ma connaissance, un professeur de médecine qui a continué à assurer ses consultations alors qu’il était au stade terminal d’un cancer du pancréas. Tous les ans, une partie du personnel soignant désignée comme vecteur de la grippe et sensible à la culpabilisation reçoit le vaccin annuel contre ce virus. Pour une partie de ces personnes, l’ARNm n’était qu’un sacrifice de plus. Certains soignants se sont sacrifiés en se «vaccinant» pour pouvoir continuer à prendre soin de leurs patients. Certains soignants se sont sacrifiés en se «vaccinant» alors qu’ils savaient que leur organisme était déjà protégé contre le virus (grâce à l’immunité naturellement acquise). Ils ont accepté, pour le moment, cette insulte à leur intelligence. Ils acceptent également une 2e insulte à leur intelligence : celle de se «vacciner» contre un virus qui n’a sévi qu’en Chine et il y a plus de 2 ans, la souche de Wuhan. Les personnes au pouvoir connaissent très bien la propension de ces personnes au sacrifice. Ils l’exploitent, en effet, depuis des décennies. Et la logique perverse est poussée jusqu’au bout : ceux qui n’ont pas accepté d’être des cobayes sont responsables de l’aggravation de la désorganisation de l’hôpital. Si seulement ces personnes-là avaient été vraiment dévouées, elles se seraient fait inoculer l’ARNm et ne seraient pas responsables de la souffrance de leurs collègues et des patients qu’elles ont abandonnés. Non seulement le travail qu’elles ont fourni durant l’épidémie n’est pas reconnu, mais en plus de cela, elles sont responsables de la surcharge de travail de leurs collègues après leur départ forcé.

Ce discours de culpabilisation cohabite allègrement avec un autre discours de culpabilisation. Le représentant de la nation peut se permettre de signifier aux soignants suspendus qu’ils sont minoritaires. Leur absence n’a donc aucune incidence sur le système de santé. Cette minorité ne doit donc pas déranger la majorité laborieuse et doit surtout se plier à l’avis de la majorité : c’est ça, la démocratie !! Dans tous les cas, les soignants interdits d’exercer sont coupables. Ces soignants suspendus restent empathiques dans leur douleur et, tout en étant en difficulté économique à cause de la suspension de leur salaire, ils se sentent coupables d’abandonner tous leurs patients.

Mais le plus surprenant est que certains médecins ont recouru au chantage sur certains de leurs patients atteints de cancer ou de maladie auto-immune et leur ont demandé de se sacrifier également. Si ces patients n’acceptaient pas ce produit expérimental, l’accès aux soins leur serait interdit. Pourtant, il n’y a pas de preuve d’innocuité de l’ARNm sur les personnes malades et il est bien sûr tout à fait possible qu’une injection de produit expérimental dérègle un organisme déjà déréglé. Beaucoup de patients malades au quotidien sont bien conscients de cela et, malheureusement, les médecins se sont décrédibilisés auprès d’eux. L’hypothèse de la déshumanisation et de la perte de l’individualité propres aux systèmes totalitaires permet de comprendre une partie du problème. Avant cette grande opération commerciale, les médecins savaient qu’un traitement donné ne convenait pas nécessairement à tous les individus sans distinction. C’est un point qui sera détaillé dans la 4e partie.

Cette demande de sacrifice est, dans l’état actuel de mes connaissances et en l’attente de la fin du tribunal initié par l’équipe de Reiner Fuellmich, une offrande exigée par le Dieu Argent : l’industrie pharmaceutique cherche naturellement à augmenter ses parts de marché pour chaque médicament. Les vaccins sont une voie d’augmentation des bénéfices non négligeable puisque les personnes ciblées n’ont même pas besoin d’être malades pour être candidates à leur injection. En plus du poison Pfizer, pour le moment, on demande au personnel soignant, tous les ans, la vaccination antigrippale. Et il est demandé à l’entourage familial des personnes à risque élevé d’infection invasive à méningocoque B de se vacciner (Trumenba® (Pfizer), Bexsero® (GSK Vaccines)). Avec l’inoculation en population générale d’un produit expérimental, l’industrie pharmaceutique a créé un précédent incroyable très préoccupant pour les années à venir, en l’absence de liquidation de ces entreprises criminelles.

Les deux ressorts de la manipulation présentés se sont développés sur un terreau favorable à la servilité : une formation médicale défaillante, une hiérarchie médicale quasi-militaire et une atmosphère d’omerta permettant la prise de mauvaises décisions et la persistance dans l’erreur.

Les défaillances de la formation médicale

Les études médicales visent surtout à augmenter la masse de connaissance des médecins : la formation commence par l’étude des sciences fondamentales, se poursuit par la physiologie et finit par le gavage de listes de pathologies et de traitements. Les seuls traitements détaillés sont les traitements chimiques commercialisés par l’industrie pharmaceutique. Les médecines complémentaires sont méprisées et simplement ignorées. Les étudiants en médecine, sauf rares profils particuliers, ne croient qu’en la chimie. On ne leur enseigne pas l’homéopathie, la naturopathie, la phytothérapie, la médecine chinoise, la médecine ayurvédique, la micro-nutrition etc… D’ailleurs les médecins apprennent des algorithmes de prise en charge. L’aspirant médecin est rapidement informé que s’il ne respecte pas ces algorithmes issus des recommandations des sociétés savantes ou d’une autorité telle que la Haute autorité de santé (HAS), il risque des poursuites judiciaires en cas de litige avec un patient.

L’histoire de la médecine est effleurée en 1e année de médecine alors qu’elle est fondamentale pour comprendre nos prédécesseurs, leurs réussites et leurs erreurs. Les médecins sont privés de modèles historiques pour se construire. L’épistémologie est évoquée en quelques pages alors qu’elle aiderait les médecins à analyser les nouvelles avancées médicales et leurs implications, à mieux comprendre les controverses scientifiques. Les sciences humaines tiennent en quelques lignes : les médecins ignorent les principes élémentaires de psychologie sociale ; les médecins ne sont pas formés en philosophie alors que d’illustres médecins étaient philosophes ; les médecins ont une position de pouvoir, sont au cœur de dynamiques de pouvoir impliquant notamment l’État et l’industrie pharmaceutique et ne sont formés ni en économie, ni en sciences politiques, ni en philosophie politique.

Les liens d’intérêt entre l’industrie pharmaceutique, les revues médicales, l’ « élite » médicale décisionnaire, des institutions telles que la HAS et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), des sociétés savantes, sont ignorés. Le système des revolving doors (le pantouflage est expliqué dans la 3e partie) qui touche également les médecins est ignoré. Les médecins sont visés par des techniques de manipulation, de séduction et de corruption mais ne reçoivent aucun enseignement en rhétorique et en marketing.

Les étudiants en médecine sont infantilisés. On cherche à leur éviter de se confronter aux visites de représentants de l’industrie pharmaceutique au lieu de leur apprendre à se défendre. Quoi de mieux pour savoir se défendre que d’apprendre à se défendre ?

J’espère être bien comprise : les connaissances sur la balance bénéfice-risques, le principe de précaution sont bien enseignées en cours et à l’hôpital ; la lecture critique des articles scientifiques est bien enseignée ; les bonnes pratiques de recherche clinique sont bien enseignées. C’est grâce à ces connaissances (dont certaines sont indiquées en 1e partie de l’article), entre autres, qu’il était évident, de mon point de vue, que tous mes collègues allaient refuser l’ARNm. Mais force est de constater que la connaissance simple n’est pas suffisante, que ces connaissances ont été mal transmises, sans mise en perspective, sans contextualisation. Les scandales sanitaires sont exposés sans analyse, à titre d’anecdotes dans les cours. Les techniques commerciales utilisées par l’industrie pharmaceutiques ne sont pas expliquées. Chaque génération de médecins impuissants est alors condamnée à perpétrer son ou ses scandales, à la merci de l’industrie pharmaceutique. Un petit exemple : on m’a appris en faculté de médecine qu’il ne fallait pas donner la doxycycline, un antibiotique, aux femmes enceintes et aux enfants parce les dents définitives des enfants risquaient d’être de couleur jaune. En revanche, on s’est bien gardés de m’expliquer comment on avait découvert cet effet secondaire. C’est une patiente qui me l’a expliqué : quand ce médicament est sorti sur le marché, le laboratoire qui en a fait la publicité (Pfizer) a voulu que la doxycycline remplace l’amoxicilline. Et son argument commercial était que la doxycycline, contrairement à l’amoxicilline, ne donnait pas d’allergie. Des enfants, des femmes enceintes ont été traités et c’est donc des années plus tard qu’on a découvert qu’on avait défiguré des personnes à vie pour une petite semaine d’antibiotiques. Ne pensez-vous pas que si les étudiants en médecine connaissaient les circonstances d’apparition des effets secondaires, ils sauraient mieux se défendre face aux manipulations ?

Un autre élément qui explique l’impuissance des médecins face aux situations imprévues et aux manœuvres de déstabilisation : l’hyperspécialisation favorisée par les études médicales. Cette hyperspécialisation va de pair avec la déshumanisation de la pratique médicale, le recours aux examens techniques demandant une augmentation de l’expertise au lieu du simple examen clinique. Le nombre de spécialités augmente depuis quelques années : des sous-spécialités deviennent des spécialités à part entière (allergologie, gériatrie, anesthésie, réanimation, médecine d’urgence, etc…). Les médecins civils n’ont plus le droit d’avoir une double spécialité, et ce sans tenir compte de l’existence de nombreux déserts médicaux. Les médecins avec des spécialités multiples sont astreints à n’en afficher qu’une sur la plaque de leur cabinet.

Cette hyperspécialisation est liée notamment à l’instauration de la tarification à l’activité : les médecins sont encouragés à réaliser des gestes techniques et des examens complémentaires pour la survie de leur service ou de leur cabinet. Cette hyperspécialisation, dans une discipline qui s’isole déjà des autres domaines de la connaissance, appauvrit la pensée médicale et a été un handicap durant cette épidémie.

La décision en médecine

Il y a également un problème dans les mécanismes décisionnels médicaux qu’ils soient institutionnels ou personnels. Et il convient maintenant de parler de la formation médicale qui recourt allègrement à la domestication. Cette domestication passe tout d’abord par l’intégration au début de la vingtaine d’étudiants en médecine dans la structure maltraitante qu’est l’hôpital public. Cette maltraitance n’épargne personne : ni soignant, ni patient, ni familles de patients.

L’étudiant en médecine fait rapidement l’expérience du mépris, surnommé «thrombus de couloir» , «plante verte» , «satellite» (qu’on voit passer de temps en temps, au loin), il est censément formé à la médecine par des chefs de clinique, des maîtres de conférence universitaire et des professeurs d’université-praticiens hospitaliers qui sont censés trouver le temps d’enseigner à l’hôpital en plus de l’enseignement à l’université, de l’activité de recherche clinique et du soin des patients. Cette domestication passe par le fait d’être réduit à devoir combler les lacunes de l’hôpital au lieu d’apprendre et pratiquer la médecine. Le médecin, tout au long de sa formation, peut être amené à combler le manque de personnel et réalisera des tâches de secrétariat, des tâches administratives inutiles, de brancardier, d’infirmière de bloc opératoire, d’aide-soignante. Cette domestication passe également par la privation de nourriture au quotidien sous prétexte de surcharge de travail et la privation de sommeil avec les gardes durant lesquels un médecin est censé prendre des décisions pertinentes dans un contexte de stress 24h d’affilée.

Le chef de service, empêtré dans les obligations administratives, donnant des conférences, participant à des congrès à travers le monde, corrigeant et écrivant des articles scientifiques, des thèses, des mémoires, voit moins de patients que ces subalternes. Il est tout de même sans cesse sollicité par ses subalternes et doit prendre, en réunion «collégiale» , des décisions qui ont valeur de prescription biblique pour des patients qu’il n’a jamais vus. La discussion est réprimée, la remise en cause de l’avis du chef est interdite. Le médecin à l’hôpital est encouragé à obéir sans discuter, sans réfléchir aux décisions de son chef. Les infirmières sont sommées d’administrer les traitements sans chercher à comprendre le sens de leur acte. Ainsi, des décisions d’acharnement thérapeutique sont facilement prises et l’application de prescriptions absurdes (parfois après mauvaise compréhension de l’ordre donné) non questionnées peuvent aboutir aux décès de patients. Cette hiérarchisation militaire des décisions médicales s’accompagne donc d’une déresponsabilisation et d’une dilution de la responsabilité par la prétendue «décision collégiale» .

La déstabilisation de l’autorité des médecins «subalternes» s’est également aggravée ces dernières années. J’ai eu connaissance, dans 2 structures, un service de CHU et une maison de retraite médicalisée, que les médecins permanents étaient sommés de changer régulièrement d’unité hospitalière, de poste, à intervalles plus ou moins réguliers. Dans le cas de la maison de retraite, c’était au gré de décisions administratives violemment arbitraires et imprévisibles dans le cadre d’une désorganisation aiguë se surajoutant à une désorganisation chronique (un chaos). Si l’administration a pu se permettre de traiter avec autant de mépris des médecins diplômés, c’est parce que ces médecins étaient d’origine étrangère. Les médecins d’origine étrangère ont des restrictions à l’exercice de la médecine et se laissent faire, ne sachant pas qu’ils sont en position de force vu la démographie médicale. Dans le cas du CHU, c’était au prétexte que, vu que les médecins étaient des femmes qui s’absentaient épisodiquement (potentiellement enceintes, devant potentiellement s’occuper de leur enfant malade), chaque médecin devait savoir s’occuper de chaque unité du service. Les médecins sont, dans ces cas-là, traitées comme les infirmières et aides-soignantes qui souffrent beaucoup de ces situations. Elles en souffrent tellement qu’elles savent maintenant qu’elles ont plus intérêt à devenir intérimaires que de travailler en permanence dans le même service. Ceci induit que les unités hospitalières sont «gérées» par un personnel changeant. Le chef de service ne connaît pas ses infirmières. Les infirmières, le médecin et l’interne n’ont pas le temps d’apprendre à travailler ensemble. Bref, tous les ingrédients sont rassemblés pour former une équipe dysfonctionnelle et générer les pires erreurs iatrogènes aux conséquences les plus graves. Il est curieux de constater qu’on cherche à réduire les médecins à des travailleurs à la chaîne interchangeables, remplaçables et capables de changer de poste/de machine.

Petit aparté sur les infirmières : elles sont indispensables à la formation des médecins. Elles vérifient, corrigent les prescriptions des internes de médecine. Grâce à leurs connaissances et leur expérience, elles aident les médecins à adapter leurs prescriptions. Elles ont un point de vue différent des médecins parce que ce sont elles qui sont chargées de l’administration du médicament et comprennent donc concrètement les implications des prescriptions. Elles sont également plus proches des patients qui se confient à elles plus facilement. Elles sont donc un intermédiaire indispensable entre le médecin et le patient. Leur rôle a été fragilisé à cause de toute la maltraitance qu’elles subissent à l’hôpital. Cette maltraitance est telle qu’une infirmière a une carrière hospitalière très courte et commence une reconversion professionnelle dès la trentaine, voire plus tôt en cas de grossesse. Les jeunes infirmières diplômées se retrouvent donc sans modèle d’infirmière plus âgée sur lequel se reposer et auquel s’identifier. Leurs cadres sont de plus en plus déconnectées de la pratique et ne sont plus que de simples administratifs. Ce mauvais encadrement et ce déficit de formation fragilise encore plus les infirmières qui se retrouvent démunies face à des médecins et internes parfois méprisants qui essaient de dégrader la valeur de leur travail et de les réduire à de simples exécutantes des prescriptions. Les internes et médecins sont donc moins soutenus par les infirmières et ils sont en partie responsables de cela.

En plus de la soumission aveugle aux prescriptions des «chefs», certains services disposent de protocoles de soins écrits affichés sur les murs ou rangés dans des classeurs. Tout un chacun est encouragé à les appliquer. Ces protocoles appauvrissent encore plus les processus décisionnels. Cette médecine des protocoles, au service des expérimentations de l’industrie pharmaceutique, s’est infiltrée par la porte de la cancérologie.

Enfin, les médecins sont sommés de respecter les recommandations des sociétés savantes et des autorités régulatrices, des conférences de consensus, des guides de bonne pratique clinique. Ils sont bien conscients qu’en l’absence de respect de ces recommandations, ils peuvent être exposés à des problèmes avec leur hiérarchie et avec la justice disciplinaire, civile et pénale. Les médecins craignent donc la ruine économique, la ruine de leur carrière et de la ruine de leur réputation. Combien de fois m’a-t-on répété durant ma formation qu’il fallait bien faire les choses, non pas dans le but de bien les faire, mais seulement dans le but d’être bien «couverte» en cas de procès. Les médecins ne sont pas encouragés aux prises d’initiatives, aux décisions éclairées et à la responsabilité. Ils sont encouragés à «rester dans les clous» : en cas de procès, ils ne seront donc pas responsables directement. La faute, quelle qu’elle soit, ne sera pas «détachable» de l’établissement dans lequel ils travaillent s’ils se contentés de respecter les procédures.

La hiérarchisation militaire des décisions médicales associée à la pusillanimité des médecins s’est transposée à l’échelle de l’État. Et j’ai eu la confirmation que c’est bien ce processus qui a eu lieu pour certains confrères. En effet, un confrère du conseil de l’Ordre m’a expliqué que les obligations légales de l’État français devenaient des obligations déontologiques pour les médecins exerçant en France ! Hippocrate doit prêter allégeance à Macron. Cette soumission aveugle à l’État explique le silence des médecins et de leurs instances représentatives aux textes de lois limitant leurs droits de prescription 3. Il semblerait que le médecin doive, maintenant, avoir sur son bureau, en plus de son Vidal et de son Dorosz, son Code de santé publique pour savoir ce qu’il a le droit de prescrire.

La combinaison de la terreur et de la culpabilisation face à la maladie et des processus décisionnels dysfonctionnels a conduit à la régression de certains médecins qui se sont contentés de faire ce qu’on leur a dit de faire. Sont-ils capables de nous expliquer aujourd’hui les raisons pour lesquelles ils n’ont pas consulté les études médicales multiples montrant l’existence d’une large alternative thérapeutique pour lutter contre le Sars-CoV-2 ?

Zineb Deheb

1ère partie – 3ème partie

Notes

  1. Le point de vue de la psychologue sur la terreur et la culpabilisation ici 
  2. Les preuves seront cachées longtemps avant que le scandale de la mauvaise prise en charge des personnes malades émerge. Les preuves manquent vu l’absence de prescription d’examens complémentaires et les corps ont été enterrés sans autopsie. En ne réalisant pas d’examen complémentaire devant un tableau de pneumonie durant parfois depuis plus de 10 jours, en refusant de voir les patients malades, beaucoup de médecins français ont laissé sans traitement antibiotique des patients infectés par d’autres germes que le Sars-CoV-2. Ils se sont également abstenus de traiter par antibiotiques des malades du Sars-CoV-2 qui se sont surinfectés secondairement avec des bactéries. Tribune à ce propos. Certains médecins, malgré la propagande gouvernementale, les menaces du conseil de l’Ordre et le harcèlement ont tout de même traité leurs patients. Source : chapitre « l’abandon des malades » , 2022, Laurent Mucchielli, La doxa du covid, Tome 1, édition Eolienne, pp.28-33 
  3. Consignes à la rédaction des ordonnances d’antibiotiques le 13/12/2021, liste limitative de contre-indications de l’ARNm le 07/08/2021 

Source

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