04 janvier 2022

Michel-Édouard Leclerc sur le passe vaccinal : "Pfff, c'est quoi une rupture d'égalité ?"

Au cours d'une interview donnée à CNEWS ce mardi matin, Michel-Édouard Leclerc, patron de l'enseigne de grande distribution du même nom, s'est montré particulièrement insensible à l'éventuelle instauration du passe vaccinal dans les centres commerciaux. « On fera avec », a-t-il dit en haussant les épaules comme s'il s'agissait d'une banale formalité, demandant par ailleurs que soit prolongée la vente d'autotests, et annonçant vouloir passer commande de masques FFP2, « comme en Italie et en Allemagne ».

« Soit la suppression, soit la généralisation »

Quelques mois plus tôt, le 27 août 2021, il demandait pourtant « la fin du passe sanitaire dans les grands centres commerciaux », qui venait à peine d'être instauré. « Il ne joue pas son rôle, aujourd'hui, de pédagogie », expliquait-il. Et d'ajouter que les consommateurs n'étant pas suffisamment informés, à cause de la fluctuation permanente des facteurs sanitaires, les centres commerciaux étaient bien incapables de se positionner. Tout cela pour conclure, dans un souci d'égalité peut-être, qu'il fallait « soit la suppression, soit la généralisation » du passe sanitaire. Notons qu'avant de se prononcer de la sorte, il avait d'abord accepté l'instauration du sésame.

Le « patron préféré des Français » accepterait sans broncher le passe vaccinal

Aux premières questions de Laurence Ferrari sur le passe vaccinal, ce matin, Michel-Édouard Leclerc répondait : « D'abord, on applique la loi. » À ces mots, une interrogation vient naturellement : respecte-t-on la loi parce que c'est la loi, ou parce qu'elle est juste ? La journaliste s'est gardée d'entrer dans ce débat philosophique. En revanche, elle a creusé le sujet de l'instauration du passe vaccinal, actuellement débattue au Parlement, allant jusqu'à imaginer une présentation obligatoire du sésame pour entrer dans les centres commerciaux. Une idée qui n'a fait ni chaud ni froid à M. Leclerc.

Voici l'extrait de sa réponse, qui a fait grand bruit sur Twitter, si bien que le mot-dièse #boycottLeclerc a été propulsé dans les "Tendances France" du réseau social en seulement quelques heures :

S'agissant de la rupture d'égalité, l'homme d'affaires semble en avoir oublié la définition. En tout cas, il refuse de répondre à la question, qui pourtant se pose depuis des mois, et devient de plus en plus prégnante.

Les incohérences de chacun : « Nous sommes des hommes d'action »

Malgré tout sûr de lui, Michel-Édouard a profité de son passage télévisé pour tacler les parlementaires et les médecins de plateaux : « Quand on écoute les débats, on ne sait pas où ils vont hein ! » Prenant l'exemple de Jean-Luc Mélenchon, qui s'est fait remarquer par son éloquence au sein du Palais Bourbon, M. Leclerc pense souligner un paradoxe : « Il s'est fait vacciner trois fois avec Pfizer, et en même temps il déblatère contre les vaccins. Il faut qu'il aille se coucher de temps en temps ! » Mais le président de La France insoumise n'a fait montre d'une hostilité qu'à l'égard du passe vaccinal, et non pas du vaccin en lui-même. Une nuance nécessaire au débat, et à l'entente, entre vaccinés et non-vaccinés, que M. Leclerc ne semble pas saisir.

Ce n'est pas nouveau, les débats sont précipités et les décisions expédiées ; le temps est à l'urgence, pas à la réflexion. Lui-même le dit fièrement : « Nous sommes des hommes d'action ».

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