La crise majeure, qui s'est emparée du Kazakhstan depuis une semaine, est particulièrement significative à plusieurs titres. Deux aspects retiendront notre attention : d'une part, sur fond de déstabilisation socio-économique et de fanatisme covidien, les populations n'ont plus rien à perdre et sont prêtes à l'insurrection ; d'autre part, l'intervention des forces de paix de l'Organisation du traité de sécurité collective est un précédent, qui met l'OTAN et les Etats-Unis face à un nouvel échec aux portes de la Russie et dans sa zone d'influence naturelle.
Suite à la détérioration de la situation économique et sociale au Kazakhstan consécutive à une approche totalement globaliste de la crise du Covid, sur fond de dualisme du pouvoir avec un ancien président (Nazarbaïev) toujours maître du jeu mais affaibli et un successeur (Tokaev) plus nommé qu'élu donc en situation de faible légitimité, il a suffi d'une étincelle pour donner le signal de départ de ce qui ressemble beaucoup à une tentative de coup d'Etat.
164 morts et près de 6 000 blessés, dont des membres des forces de l'ordre, des bâtiments officiels pris d'assaut, des dépôts d'armes pris de force et dévalisés, des sites stratégiques occupés et tout cela a formellement commencé par le doublement du prix de l'essence à la pompe, dans un pays qui a la folie du numérique et des QR Codes. Dans un pays, qui a été dès la chute de l'Union soviétique totalement pris en main par les organismes internationaux et fut l'objet de toutes les réformes structurelles d'exportation possibles et imaginables. Dans un pays, où le "leader charismatique" n'est plus formellement au pouvoir, sans que le pouvoir politique n'ait réellement été transmis, créant ainsi le vide politique national.
Le Covid ayant abouti ce que les conseillers internationaux ont commencé, la tentative de renversement du pouvoir a été possible. Et tout cela fut parfaitement coordonné par des groupes armés, notamment venus de l'étranger selon le Président Tokaev.
Le Gouvernement a été "démissionné", des figures-clés de la sécurité nationale ont été interpellées pour haute trahison. Sans surprise, les concessions sociales n'ont pas interrompu les mouvements de protestation des premiers jours. D'une part, parce que les populations sont objectivement fatiguées de cette folie covidienne, qui s'est emparée des dirigeants, mais également parce que le but final n'était pas social - il fallait faire tomber le pays. Il semblerait qu'un cercle de feu doive entourer la Russie à ses frontières ...
Une première leçon est à tirer de cette crise, notamment pour la Russie, où la situation rappelle dans les grandes lignes celle du Kazakhstan, à savoir par le culte numérique, la gestion globalisée covidienne, l'infiltration globaliste des structures gouvernantes et le culte de la figure du Chef. Ici, la furie destructrice covidienne s'attaque aux structures de gouvernance, en brisant le lien de légitimité des gouvernants, qui se laissent attirer par les sirènes globalistes et imposent à leur population des mesures liberticides, sans aucun impact sanitaire positif, bien au contraire, tout en détruisant l'économie nationale et aggravant ainsi le processus de paupérisation de ces populations. Quand les peuples n'ont plus rien à perdre, ils se lèvent contre leurs dirigeants et, s'ils sont bien encadrés par d'autres forces, peuvent achever de détruire eux-mêmes leur pays.
L'autre face de cette crise est l'intervention pour la première fois depuis sa création des forces de paix de l'Organisation du traité de sécurité collective, fondée en 2002, dont font partie la Russie, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Tokaev s'est formellement adressé à l'OTSC le 7 janvier et immédiatement des forces de paix, dirigées par la Russie (mais pas uniquement composées par elle), ont été introduites dans le pays, non pas pour intervenir contre les groupes armés ou la révolte populaire, mais pour sécuriser les sites stratégiques et ainsi libérer les forces nationales. L'effet a été très rapide et la situation a globalement été reprise en main.
Immédiatement, l'OTAN et les Etats-Unis ont été outrés par cette demande du Président kazakh, lui ont même demandé de se justifier. En effet, les forces traditionnelles dominées et contrôlées par les Atlantistes, comme c'est le cas en Ukraine, ont été contournées et ainsi les Etats-Unis ont perdu la main sur ce conflit. Ils ne leur reste qu'à appeler à ne pas toucher "aux manifestants pacifiques", vieille habitude de communication. Surtout lorsque l'on compte, en plus des 17 décès parmi les forces de l'ordre, 394 blessés parmi la Garde nationale, plus de 90 véhicules militaires détruits et plus de 1 300 membres des forces de l'ordre blessés. C'est une conception des manifestants pacifiques, qui rappelle à s'y méprendre celle du Maïdan.
C'est une gifle particulièrement violente, qui montre la possibilité d'un coup d'arrêt de la puissance déstabilisatrice atlantiste dans la région d'Asie centrale, région Ô combien stratégique. Cela est le second enseignement de cette crise. Et alors que la Russie et les Etats-Unis mènent d'étranges pourparlers concernant la sécurité internationale, ce sont des leçons à retenir.
Voir notre position à ce sujet ici :
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