Jugé prometteur contre le variant Omicron, le Xevudy – basé sur la molécule sotrovimab – s'adresse aux personnes de plus de 12 ans qui viennent d'être infectées par le Covid, malgré leurs injections, et sont considérées à risque de forme grave. Il s'administre "par voie intraveineuse dans un établissement de santé".
Un nouveau traitement par anticorps de synthèse, le Xevudy du laboratoire britannique GSK, a été approuvé le 7 janvier par la Haute autorité de santé (HAS) qui le juge prometteur contre l'infection par Omicron, alors que d'autres médicaments viennent d'être retirés à cause de leur inefficacité contre le nouveau variant.
Basé sur la molécule sotrovimab, le Xevudy sera donc, pour l'heure, le seul traitement par anticorps à pouvoir être utilisé après une infection avérée à Omicron. Un autre traitement de ce type, l'Evusheld d'AstraZeneca, est lui aussi considéré comme efficace face à Omicron mais il s'administre de manière préventive, notamment chez les personnes dont l'organisme résiste à la vaccination.
La Haute autorité de santé (HAS) «autorise l'accès précoce à un nouveau traitement curatif, le Xevudy» de GlaxoSmithKline (GSK), a annoncé cette instance dans un communiqué. Ce médicament s'adresse aux personnes de plus de 12 ans qui viennent d'être infectées par le coronavirus et sont considérées à risque de forme grave. «Il est recommandé de l'administrer dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes», explique l'autorité.
Le Ronapreve de Roche déconseillé face à Omicron
Le Xevudy s'administre par intraveineuse. Il fait partie des traitements par anticorps de synthèse, dont plusieurs ont déjà été autorisés depuis le début de la pandémie. Mais l'arrivée du variant Omicron, plus résistant aux vaccins et à d'autres médicaments, a rendu une partie de ces traitements obsolètes.
Les autorités sanitaires françaises ont ainsi cessé début janvier de recommander le Ronapreve de Roche en cas d'infection à Omicron, même s'il reste autorisé face à Delta, le précédent variant dominant. Pire, elles ont intégralement retiré de la circulation la combinaison bamlanivimab/etesivimab d'Eli Lilly, ses résultats se montrant aussi décevants face à Delta.
Contrairement à ces deux traitements, le Xevudy «présente un mécanisme d'action qui permet d'espérer le maintien de son efficacité sur les variants, y compris le variant Omicron», explique la HAS. «Des données in vitro suggèrent le maintien de l'activité neutralisante du sotrovimab quand celle des autres anticorps monoclonaux disponibles diminue voire disparaît», détaille-t-elle.
Les anticorps monoclonaux thérapeutiques : une efficacité remarquable mais des effets secondaires inattendus
Les premiers anticorps monoclonaux thérapeutiques ont été introduits dans la pratique clinique au tout début des années 1980, notamment en transplantation d’organe. Notre laboratoire à l’hôpital Necker a participé très activement à cette mise en place de l’utilisation des anticorps anti-lymphocytes T thérapeutiques. Cette première génération d’anticorps étaient produits par des « hybridomes » de souris
ou de rat. Au cours des trente dernières années, les spécificités identifiées par les anticorps monoclonaux thérapeutiques ont beaucoup évolué et ils sont désormais produits par génie génétique. Leur utilisation couvre de nombreux domaines de la médecine, dont la transplantation, l’auto-immunité, l’allergie et, plus récemment, les tumeurs. Les effets thérapeutiques des anticorps monoclonaux sont dus à différentes activités biologiques : certains d’entre eux sont de puissants immunosuppresseurs, alors que d’autres activent des voies de signalisation de différentes sous-populations lymphocytaires. De façon remarquable, certains anticorps monoclonaux, dont les anticorps anti-CD3 peuvent, lorsqu’ils sont administrés de manière adéquate, induire voire restaurer la tolérance immunitaire. Il s’agit là d’une action particulièrement intéressante pour les domaines de l’auto-immunité et de la transplantation.
Concernant les effets secondaires, il est important d’en souligner deux. D’une part, la capacité d’activation de certaines cellules de l’immunité peut générer une libération transitoire de cytokines et pour ce qui est des anticorps monoclonaux utilisés pour le traitement des tumeurs (anti-CTLA4, anti-PD1), leur capacité activatrice peut induire la survenue de pathologies auto-immunes. Enfin, le problème de l’immunisation qui est toujours observé actuellement, malgré l’utilisation d’anticorps monoclonaux humanisés, peut engendrer la neutralisation de l’effet thérapeutique. Nous discuterons de l’ensemble de ces observations dans le contexte des connaissances actuelles de la littérature.
Plusieurs traitements par anticorps de synthèse contre le Covid-19, dont celui des laboratoires Regeneron et Roche utilisé en France, ne sont plus efficaces face au variant Omicron, indique l’agence de recherche ANRS/Maladies infectieuses émergentes ce vendredi 24 décembre.
Pour personne âgée ou immunodéprimée
Les résultats préliminaires d’essais précliniques sur l’efficacité des anticorps monoclonaux face au variant Omicron ont montré que le Ronapreve (développé par Regeneron avec le laboratoire Roche) n’avait « plus d’activité significative contre le variant Omicron », précise un communiqué de l’ANRS.
Ce médicament combine deux anticorps de synthèse, dits « monoclonaux », le casirivimab et l’imdevimab, et on l’administre par une unique injection intraveineuse.
Les tests montrent également que la monothérapie Regdanvimab du laboratoire Celltrion et les bithérapies par anticorps bamlanivimab/etesevimab du laboratoire Lilly « n’ont plus d’activité significative contre le variant Omicron ».
Les anticorps de synthèse sont recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les patients âgés ou au système immunitaire déficient.
Deux produits conservent une efficacité
En revanche, deux produits ayant des autorisations d’utilisation en France conservent une activité neutralisante contre le nouveau variant, souligne l’ANRS.
Il s’agit d’abord de la monothérapie Xevudy (anticorps sotrovimab) développée par les laboratoires GSK Vir Biotechnology, « dont la baisse d’activité est modérée ».
Cet anticorps est proposé pour le traitement précoce des patients infectés ayant des facteurs de risque de développer une forme grave de Covid-19.
Il s’agit également du cocktail thérapeutique Evusheld du laboratoire AstraZeneca (combinaison des anticorps tixagevimab et cilgavimab) qui « conserve une activité neutralisante significative malgré une baisse d’activité plus importante ». Ce cocktail est proposé pour la prévention des formes sévères chez les patients immunodéprimés.
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