Les commerçants ont provoqué la pénurie du sucre pour contraindre l’État à augmenter les prix. Certains distributeurs grossistes de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) font de la rétention ou détournent le sucre du marché local pour le vendre à des industriels locaux et dans les pays voisins, cela crée une situation de tension, voire de pénurie de sucre.
Depuis plusieurs jours ces acteurs de l’informel crient sur tous les toits qu’il y a une pénurie de sucre sur le marché et en profitent pour augmenter le prix de cette denrée. En réalité, rien n’est plus faux puisque, au moment même où l’on parle de « pénurie », selon le journal Le Témoin, la CSS a entreposé dans ses magasins près de 29.000 tonnes de sucre représentant environ 45 jours de consommation nationale. Seule nouveauté cette fois : les commerçants, au-delà du chantage exercé souvent sur l’Etat à travers les DIPA, ont décidé de transférer ce même chantage sur les consommateurs ».
À en croire les sources du journal, une seule raison : la quête des DIPA. Le sucre est resté trouvable, mais sous-tensions savamment entretenu ces dernières semaines chez les demi-grossistes, les détaillants et surtout les consommateurs. Et pourtant, révèle le journal, selon des sources proches de la CSS et de la direction du Commerce intérieur, il y a une bonne disponibilité du sucre local.
Actuellement la CSS a stocké dans ses magasins près de 29.000 tonnes de sucre, l’équivalent de 45 jours de consommation. D’ailleurs les mêmes sources du journal indiquent que le directeur du Commerce intérieur s’est déplacé personnellement pour s’enquérir de la situation des stocks de la CSS. « Au moment où il était dans les locaux de la CSS, il avait constaté que la compagnie avait plus de 32.000 tonnes de sucre stockées, selon les mêmes sources. Qui trouvent donc que la pénurie est injustifiée. « C’est du « ma taay » organisé par les commerçants ». Comment comprendre cette posture de certains commerçants qui peut être assimilée à « un chantage » exercé sur l’Etat et surtout sur les consommateurs ? »
Pour répondre à cette interrogation, le journal évoque le Magal 2021, un grand moment de consommation de denrées comme le sucre annoncé en fin septembre, est toujours une occasion pour ces commerçants animés par le seul appât du gain de mettre la pression sur l’Etat en entonnant la même rengaine usée jusqu’à la corde d’une incapacité de l’industriel local à satisfaire le marché.
« Mais cette fois-ci, la pression est faite de façon plus pernicieuse parce qu’il y a une dose de chantage. Tant qu’ils tentaient de faire chanter le ministère du Commerce, nous avons pu faire face et trouver des solutions mais aujourd’hui ils font chanter les consommateurs. Nous avons relevé effectivement que des grossistes, parmi les plus importants en matière de distribution de sucre, privilégient certains industriels et l’extérieur au détriment du consommateur. Ceci relève tout simplement du banditisme économique qui mérite d’être sévèrement sanctionné » s’étrangle-t-on du côté de l’industriel.
Le prétexte du Magal et la flambée du marché international. Ces commerçants veulent gagner sur les deux tableaux en faisant de plus grands profits auprès des industriels utilisant du sucre, mais aussi en entretenant ce sentiment de pénurie en disant que si cela perdure l’Etat sera obligé de prendre des mesures comme la hausse du prix du sucre.
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