Certains pourraient être surpris du titre que je donne à mon billet d’humeur, mais le récent événement survenu dans le quartier de « la belle de mai » à Marseille, mais également ceux plus anciens comme les affaires Théo, Traore, Zecler qui ont défrayé la chronique médiatique de manière hystérique, ne peuvent que nous amener à nous interroger sur la pertinence de l’action policière.
Que personne ne s’égare, il n’est pas question pour moi de faire le procès d’une mission pour laquelle j’ai consacré 40 ans de ma vie, qui ne m’a nullement enrichi financièrement, qui m’a obligé à donner en toutes circonstances mon temps, mon énergie, mon abnégation aux services des autres et dont j’ai toujours été convaincu de la nécessité.
Il est question, avec lucidité, esprit d’analyse, d’établir la généalogie d’un courant philosophico-existentiel qui par ruissellement, universalisme, a conduit au cahot sociétal interprétatif que nous connaissons aujourd’hui.
Au tout début du 20ème siècle, alors qu’il se rendait à New York pour y donner une conférence, Sigmund Freud déclarait à son disciple Jung : « Ils ne savent pas que je leur apporte la peste » !
Près de 120 ans plus tard la peste s’est répandue sur l’ensemble du monde occidental !
De la psychanalyse, qui par la sublimation de l’inconscient absolutoire allait légitimer les pulsions qu’elles soient névrotiques ou sexuelles, allait naître un courant de pensée « surréaliste » développé par André Breton qui visait à détruire l’occident et tout ce qu’il pouvait représenter comme la raison, la morale, la religion, l’art, la philosophie.
Un fatras de philosophes de circonstance allait s’engouffrer dans ce courant de pensée jusqu’à cette jubilation infantile de mai 68, première manifestation de ruissellement sociologique. D’André Gide à Françoise Dolto, le culte du « moi je », la revendication systémique d’un hédonisme effréné, conjugués à un consumérisme décérébrant, allaient définir un parcours culturel obligé jalonnant les soubresauts évolutionnistes de la société.
Les chantres de cette évolution allaient bien sûr se retrouver dans le monde du spectacle et de la scène par essence imprégné du culte de l’étrangeté, du caprice, de l’anticonformisme, puis dans le monde journalistique et médiatique, pour enfin, souvent dans une même corrélation fonctionnelle, envahir le politique.
La boucle était bouclée. La peste s’était répandue sur l’ensemble de la sphère décisionnelle, médiatique, intellectuelle, détruisant le système immunitaire qui aurait pu la combattre comme les
« Lymphocytes » du bon sens, de la mesure, de la raison, de l’appréhension de l’autre, de la respectabilité, de l’honorabilité, fruits de milliers d’années de construction anthropologique.
Adieu Voltaire, Hugo, Rabelais, Montesquieu, Montaigne, Marivaux, Racine, Descartes, bonjour « les marseillais à Miami », « l’amour est dans le pré », les éructations hanouniennes, ou les vomissements orgasmiques d’une pornographie de bordel.
Car Freud n’avait pas prévu qu’un jour, cette peste, qui allait lui permettre de s’enrichir au vu du tarif exorbitant de ses consultations, comme aujourd’hui tous ces thuriféraires du nihilisme existentiel à l’indécente aisance financière, allait ronger leur fonds de commerce.
Dans nos faubourgs, nos banlieues, nos villes mais également au fin fond de nos campagnes, la peste est là. Confuse, sous-jacente, elle parsème ses bubons dans nos lycées, nos collèges, dans nos cages d’escaliers, dans nos transports en commun, dans les regards de haine que nos pathétiques caméras de vidéosurveillance enregistrent en continu. Elle défie avec une morgue sans égale nos cours de Justice et tout ce qui peut représenter ce qui reste d’une fonction d’autorité. Elle a détruit l’honnêteté, la probité, l’importance de l’image que l’on donne de soi, le respect des règles de coexistence, l’agrégation à une normalité référentielle.
Alors ! Gardiens de la paix, gendarmes, gardiens de prison, pompiers, médecins, infirmiers, enseignants, chauffeurs de bus, concierges, mais aussi personnes âgées, vulnérables, faibles, gentils, apprêtez-vous à mourir ! Votre simple existence est un défi insupportable à ce tsunami pestilentiel que rien n’arrêtera.
Cessez d’enseigner, de tenter de dispenser un savoir, cessez de rappeler que des mœurs apaisées et codifiées sont des garanties de coexistence, cessez d’intervenir pour mettre fin à des comportements autrefois qualifiés de répréhensibles, refrénez vos ardeurs de justice, laissez faire en espérant que vous serez peut-être épargnés alors que vous êtes irrémédiablement condamnés, enfermés dans une fosse aux lions.
Ou alors,
Battez-vous !
Maurice SIGNOLET
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