Voilà, c’est l’été et les beaux jours reviennent (un peu) : quelques (timides et intermittents) rayons de soleil viennent réchauffer (modestement) l’Hexagone. Saisonnalité oblige, les admissions en réanimation baissent, le nombre de morts de maladies respiratoires s’effondre à nouveau comme tous les ans à pareille époque. La hausse du taux de vitamine D dans le sang et les vaccinations font fléchir les courbes scrutées fébrilement par les autorités. Quelques sourires apparaissent…
Avec le courage qu’une prochaine élection procure indubitablement, les confinements sont arrêtés, les couvre-feux retirés et les activités auparavant formellement proscrites (se balader dehors sans raison, aller au restaurant, voir des amis) redeviennent possibles. Youpi, la fête peut reprendre.
Et là, c’est le drame !
Parvenant à se procurer (on ne sait comment) un rapport climatique du GIEC, l’Agence Fausse Presse française découvre les prédictions véritablement apocalyptiques que nous ont concoctées les gourous du climat : pénuries d’eau pour des centaines de millions de malheureux, 80 millions de victimes de famines, 420 millions de martyrs de canicules, une hausse du niveau des océans de 13 mètres (oui, mètres, pas centimètres), réduction des rendements agricoles de 10%, bref l’humanité va au devant d’une hécatombe si la température du globe devait gagner 1° et quelques ppm de CO2 (et tant pis pour le mésozoïque luxuriant avec ses 15° et 1000 ppm de plus en moyenne, oubliez, ça n’existe plus).
Ces chiffres font peur et sont même qualifiés de fous par différents organes médiatiques qui en viennent même à se demander si le GIEC ne pousserait pas le bouchon un peu loin au point de devenir lui-même collapsologue.
Il faut dire que, depuis le Club de Rome et autres Jour de la Terre des années 70, les prévisionnistes de malheur se sont copieusement plantés ; même pour les feuilles de chou jamais en retard d’une annonce catastrophique tonitruante, une prudence minimale s’impose donc…
De façon intéressante, et alors que ces historiettes climatiques burlesques commencent à peine à occuper les folliculaires, de nouveaux rebondissements apparaissent dans l’histoire des virus mutants venus d’ailleurs : on croyait la belle saison arrivée et en être enfin débarrassé de ce vilain virus ? Que nenni, Libération et d’autres brûlots journaleux entreprennent de nous rappeler la terrible (forcément terrible) réalité ! Le variant guette, tapi au coin d’une réunion de famille, d’un concert ou d’un resto et rapidement, de nouveaux morts refont la Une.
Vous l’avez compris : on observe comme un mouvement de va et vient entre ces deux types de phénomènes médiatiques.
Pour ainsi dire, dès que les tensions sur le système de santé diminuent et que les médias ne peuvent plus consacrer l’intégralité ou presque de leur temps d’antenne aux sujets sanitaires, l’attention du public est immédiatement reportée sur d’autres sujets aptes à créer de l’anxiété. Tout se déroule comme s’il fallait absolument conserver un taux élevé de cortisol dans le sang des individus : pour les téléspectateurs, on les abreuvera alternativement de catastrophes mondiales, de documentaires lacrymogènes sur les océans de plastiques, les pollutions industrielles, ou de reportages sur les mourants en réanimation. Pour les citoyens, on les matraquera de perspectives politiques, économiques et sociales affolantes, depuis le chômage jusqu’à la pauvreté en passant par l’immigration, des retraites de misère ou tout sujet qui pourra déclencher un stress confortablement élevé pour générer à la fois de l’attention et des réflexes électoraux favorables aux candidats du moment.
Bref, selon la cible, les politiciens et les médias s’emploient à toujours entretenir la peur.
Ce qui est nouveau ici est que crise sanitaire et crise climatique se situent sur le même temps de cerveau, utilisent les mêmes canaux et les mêmes mécanismes (on projette à quelques semaines ou quelques années un nombre de morts putatif que virus ou réchauffement vont entraîner, et plus le chiffre est gros, mieux il passe), tout en se basant dans les deux cas sur des panels d’experts qui ont depuis amplement démontré leur politisation extrême, et des modèles mathématiques si finement affûtés que, formellement, nous sommes tous déjà morts et la réalité qui indique que certains d’entre nous ont, malgré tout, survécu, est une erreur qui ne manquera pas d’être corrigée prochainement.
Et dans ces deux cas, le message salvateur et la lueur d’espoir reposent exclusivement sur la collectivité et l’action de l’État : sans ce dernier, pas d’issue possible, lui qui organise si bien d’un côté la distribution de vaccins, de l’autre tabasse de taxes et d’interdictions les cibles désignées de la vindicte anti-dioxyde, avec les résultats flamboyants qu’on observe.
Eh oui : sans le groupe, sans les courageuses administrations à la pointe du Cerfa efficace, point de salut ! Dans les deux cas, les actions collectives et collectivistes entraînent à la fois une diminution claire des libertés de tous et de chacun, et une augmentation dantesque des ponctions, taxes, impôts et même des dettes. Mais comme c’est pour nous sauver de l’apocalypse, ça ira, n’est-ce pas.
Dans les deux cas, il faut faire vite car, malheureusement, la crédibilité des tenants de cet alarmisme et des solutions proposées s’érode chaque jour qui passe, à chaque prédiction foirée : l’hécatombe prophétisée par le chef de l’État lui-même n’a pas eu lieu (même pas de loin), ceux qui prédisaient l’apocalypse en Suède en sont pour leur frais, les températures de 2020 sont un demi-degré en dessous des prévisions réalisées en 2000, les réfugiés climatiques ne se comptent ni par millions, ni par milliers (et les contorsions des réchauffistes n’y changent rien).
Pire encore pour nos vendeurs de fin du monde : les confinements drastiques de 2020 et leur réédition de 2021 n’ont absolument rien changé aux zabominables courbes de températures observées en différents points du globe, exactement comme si ce que disent les climato-réalistes se trouvait prouvé, à savoir que l’activité humaine n’influe quasiment pas ni sur les températures, ni sur le taux de CO2.
En somme, il faut se rendre à l’évidence : alors que la confiance dans les deux excitations médiatiques et leurs experts de plateaux s’étiole petit-à-petit, virus et climat se retrouvent sur le même terrain médiatico-politique.
Il y a donc conflit de plus en plus évident pour influer sur le stress des individus et obtenir le temps d’antenne et l’attention des spectateurs contribuables citoyens…
Or, si le climat semble partir gagnant puisqu’on nous bassine à ce sujet depuis plusieurs décennies, force est de constater que les explosions de dette, les gesticulations musclées des États n’ont jamais été aussi fortes que pour la crise sanitaire.
Les catastrophistes du climat semblent avoir compris quelque chose que les catastrophistes du virus ont mis en application avec succès en 2020 : pour ouvrir à fond les sprinklers d’argent public, pour que les cataractes de pognon gratuit se déversent dans les associations lucratives sans but, vers les institutions et organismes non gouvernables, vers les popoches des popoliticiens, il faut plus qu’une peur millénariste : il faut créer une véritable panique !
Dès lors, il n’est pas étonnant de voir la débauche caricaturale du GIEC en matière de climat, surenchère telle que, fuitée (pour tester la réponse du public ?), elle en devient manifestement embarrassante pour ce groupe de politiciens du climat qui aurait voulu polir et affiner son message d’ici au prochain grand raout climato-alarmiste de la COP26 en novembre prochain. Il faut dire que le report de cette dernière (qui devait avoir lieu en 2020) était en effet resté au travers de la gorge d’un maximum d’activistes qui avaient alors compris que ce vilain virus pourrait nettement amoindrir les effets de leurs contorsions médiatiques.
Pas de doute : le miel attire les mouches et le « quoi qu’il en coûte » n’est pas tombé dans l’oreille sourde de climato-excités. Attendez-vous en conséquence à une surenchère invraisemblable de délires environnementaux…
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