Le couvre-feu est passé à 23h cette semaine mais il est difficile de respecter cette heure limite à Nice. Les patrons préviennent les clients, la police veille. Mais les jeunes continuent la fête sur la plage après la fermeture des bars. Le maire demande des moyens supplémentaires.
« A moins le quart on débarrasse tout, il faut vider les verres, vous étiez prévenus vous savez que l’heure c’est 11h00 ! », peste un serveur. Sur la plupart des tables, les verres sont encore pleins, il faut les vider en vitesse accélérée.
En même temps, dès qu'une table se libère, les employés rempilent les tables et les chaises.
Dans le Vieux Nice, samedi soir entre 22h et 23h, c'est une course contre la montre qui s'engage pour tous les patrons de bars.
Il y a les prévoyants qui préfèrent partir de la terrasse avant le couvre-feu pour être à l’heure chez eux… et il y a les autres. Ceux qui s'attardent en terrasse, profitent de la douceur de la soirée et "oublient" ce satané couvre-feu.
"Ecarteur de groupe"
Avant 23h, la police municipale peut seulement contrôler la distanciation sociale. En plus du service habituel et du port du masque, il y a donc une nouvelle compétence pour les serveurs, il faut aussi être : « écarteur de groupe »
Sur ordre de la police, une serveuse explique qu’elle doit éloigner un groupe trop important de clients, les séparer en deux groupes distincts de six personnes pas plus.
Un patron de bar constate que les forces de l'ordre sont arrivées un peu en avance ce samedi soir. Il ajoute avec le sourire : "ils sont quand même compréhensifs les petits hommes bleus, on fait ce qu’on peut...".
Sur le cours Saleya, l'ambiance est encore à la fête avec les écrans qui diffusent le match de la soirée. Les policiers demandent aimablement aux retardataires de se lever et de partir. La situation semble difficile à contrôler au vu des
centaines de personnes encore dans les rues. Il est 22h 50 et l'heure s'approche. D'un coup, les tables se vident et les clients hâtent le pas pour rentrer chez eux.
Une heure de retard
Mais à Nice, il y a une alternative : quand les bars sont fermés, la plage reste ouverte. C'est là que les jeunes, en mal de fêtes pendant ces confinements successifs, continuent la soirée entre amis. Dans l'euphorie, on oublie les masques.
Sur la route, notre équipe le constate : la Promenade des anglais et la plage de galets sont noires de monde. Pourtant, il est presque minuit. Changement d'attitude pour la police nationale qui avance alors en rangs serrés. Les jeunes plaisantent encore, les confrontations commencent. Mais pas de débordements ni de violences. Vers minuit, avec une heure de retard : les rues sont désertes. Enfin presque.
D'après le quotidien local Nice-Matin :"la police a évacué la plage et dispersé les fêtards. La dispersion a concerné une soixantaine de personnes et s'est faite sans difficulté. En outre, deux établissements ont aussi été verbalisés pour fermeture tardive."
"Comportements irresponsables"
Une situation qui agace le maire, Christian Estrosi. Sur son compte Twitter, il déclare : "je regrette ces comportements irresponsables. J'ai interpellé le préfet pour que des effectifs soient mobilisés pour empêcher ce type de rassemblements (...) qui pourraient gâcher l'été de nos commerçants, restaurateurs et entreprises."
Mais combien de temps faudra-t-il encore tenir ? Patience... la fête de la musique se déroulera toujours avec une limite à 23h. Mais le mercredi 30 juin, plus de couvre-feu, la fête pourra durer toute la nuit.
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