23 avril 2021

Nouvelle Guerre froide imposée par les Etats-Unis : la Russie accepte le combat !

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Le mot est lâché dans l'espace médiatique russe également : la Guerre froide est officiellement de retour. Même s'il ne s'agit pas d'une répétition de ce qui fut, le contexte est différent à bien des points de vue. Sans grande surprise au regard de la dégradation grandissante des relations entre les Etats-Unis et la Russie, Medvedev, actuellement vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, l'a affirmé. Et les méthodes employées contre les "ennemis", notamment avec l'attentat contre la vie de Loukachenko, dont les médias occidentaux refusent de parler, ressortent plus de la confrontation que de la concurrence. La Russie a donc finalement accepté le combat.

Alors que le ton continue à monter entre les Etats-Unis et leurs satellites d'une part, et la Russie et les Etats non-alignés d'autre part, Dmitri Medvedev, dans une publication pour l'agence d'informations RIA Novosti, annonce en quelque sorte que la Russie, qui longtemps avait refusé le combat espérant ainsi éviter la confrontation, désormais l'accepte.

"Ces dernières années, les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont de facto passées de la rivalité à la confrontation, pour finalement revenir à l'époque de la Guerre froide. La pression des sanctions, les menaces, les hostilités, la défense de ses intérêts égoïstes, tout cela plonge le monde dans un état d'instabilité permanente."

Faisant un parallèle avec la crise des Caraïbes, selon lui deux éléments avaient, alors, permis d'éviter le pire :

"Une réponse à long terme, ce n'est pas seulement le déploiement de missiles aux abords des côtes américaines. C'est la démonstration, et surtout la prise de conscience par les pays occidentaux, de la capacité de notre pays à déployer rapidement des bases militaires sur n'importe quel point de la planète."

En ce sens, les exercices militaires russes aux frontières Sud doivent permettre de faire passer un certain message. Et comme il s'agit d'un message et non d'une agression, évidemment, le ministre russe de la Défense a donné l'ordre aux forces déployées, à la fin de l'exercice, de revenir sur leur base de stationnement. Le cri de soulagement poussé par les Etats-Unis à cette annonce souligne bien que le message est passé. 

Le second élément, selon Medvedev, qui avait alors permis d'éviter la confrontation militaire est la sagesse des dirigeants, américain et soviétique, qui avaient su alors, tous les deux, faire un pas en arrière, avaient communiqué directement pour désamorcer la crise, mais pas sur le ton proposé par Biden :

"Dans tous les cas, entre l'URSS et les Etats-Unis, il s'agissait d'un dialogue équitable, qui ne se réalisait pas dans la langue des menaces et des ultimatums."

La confrontation est là et bien au-delà des sanctions et des menaces, il semblerait que les services spéciaux occidentaux en soient déjà aux actes. Pas directement contre Poutine, c'est (encore) trop osé, mais déjà en Biélorussie contre Loukachenko, qui a fait l'objet d'une tentative d'assassinat, révélée par les services spéciaux biélorusses et dont certains membres, résidant à l'étranger, ont été interpellés lors de leur transit à Moscou par le FSB russe. Alors que les médias occidentaux n'en parlent pas pour maintenir le mythe d'un peuple soulevé contre Loukachenko et soutenant Tikhanovskaya, Poutine a rappelé cet aspect lors de son allocution devant le Parlement, affirmant que l'on pouvait apprécier différemment la politique menée par Loukachenko, mais qu'organiser un attentat contre sa vie et un coup d'état armé, était hors de toute limite.

Les personnes interpellées ont en effet reconnu les faits, reconnu avoir reçu des fonds de l'étranger pour acheter des militaires, pouvant trahir, et avoir eu pour mission de prendre certains points-clés de la capitale biélorusse, une fois que l'attentat contre la vie de Loukachenko aurait réussi. Ce scénario était prévu pour juin-juillet. Pendant que l'UE continue à financer "la démocratie biélorusse" en exile ...  

Dans tout combat, il est en effet important de correctement estimer non seulement la puissance, mais surtout la détermination de son adversaire. La Russie, qui était longtemps restée hésitante, pour éviter d'envenimer le conflit, face à la radicalisation de la confrontation, a décidé de réagir et de le faire savoir.

Selon le vice-président du Conseil de sécurité, les paroles de Biden selon lesquelles "la Russie devra en payer le prix" conduit les relations entre les deux pays dans une impasse. Mais pas seulement :

"Les Etats-Unis doivent prendre conscience du coût de leurs décisions fatales : si le préjudice causé par la victoire est tel, que se pose la question de l'existence du vainqueur, alors ce n'est pas une victoire."

Par commodité de langage, l'on peut dire, qu'effectivement, c'est une Guerre froide, mais différente de ce qu'elle était alors. Principalement, parce que les deux pôles sont eux-mêmes différents, les Etats-Unis ont des fractures intérieures, la Russie n'est pas l'URSS - elle est en partie idéologiquement prise par des forces globalistes présentes dans les organes de pouvoir et d'influence, les blocs ont fondu vers l'Atlantisme, mais qui est aujourd'hui contesté. C'est bien une Guerre froide, principalement parce que l'affrontement militaire, chaud, fait peur. mais c'est bien une guerre, puisque le but est la destruction de l'ennemi et la prise de pouvoir.  

Maintenant que le gant a été relevé, la balle est dans le camp atlantiste, dont la situation n'est pas aisée. Revendiquant un monde global, dominé par eux, condition première de la globalisation, les Etats-Unis repris par les Démocrates ne peuvent se permettre aucune zone libre. Ils ne peuvent donc se permettre le compromis, sinon leur pouvoir n'existera plus. Mais ils ne peuvent non plus aller à la confrontation directe, puisque l'adversaire est prêt à utiliser sa puissance et l'a fait savoir. C'est une impasse pour eux, d'autant plus surprenante, qu'en radicalisant et accélérant le conflit, ils mettent à mal les forces qui leur sont favorables dans ces pays-mêmes revendiquant leur souveraineté politique et ainsi les affaiblissant, ils s'affaiblissent eux-mêmes.


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