Elliott Abrams, déjà émissaire de Washington au Venezuela, vient d'être nommé représentant des Etats-Unis pour l'Iran. Téhéran a réagi avec indifférence à cette nomination, estimant que les émissaires américains étaient tous les mêmes.
Le Venezuela et maintenant l'Iran : les deux bêtes noires de Washington sont désormais suivies par un promoteur assumé de l'interventionnisme et de l'ingérence. Elliott Abrams, figure de la guerre d'Irak, a en effet été nommé par Mike Pompeo le 6 août au poste de représentant spécial américain pour l'Iran, tout en gardant les mêmes prérogatives pour le Venezuela.
L'homme n'est pas un jeune premier de la politique interventionniste des Etats-Unis. Elliott Abrams avait plaidé coupable et avait été reconnu comme tel pour avoir menti au Congrès en 1991 dans le cadre de l'affaire Iran-Contras ou Irangate qui avait provoqué un scandale politico-militaire aux Etats-Unis dans les années 1980. De hauts responsables du gouvernement fédéral américain avaient soutenu un trafic d'armes vers l'Iran – malgré l'embargo touchant alors ce pays – espérant utiliser les produits de la vente d'armes pour financer les Contras au Nicaragua – groupe contre-révolutionnaire qui combattait les sandinistes – et ce malgré l'interdiction explicite du Congrès des Etats-Unis de financer le groupe armé. Elliott Abrams, qui était alors secrétaire d'Etat adjoint, avait admis avoir illégalement caché des informations aux comités du Congrès en 1986 lorsqu'il avait témoigné sur le réseau secret d'approvisionnement des Contras et son rôle dans la sollicitation d'une contribution de 10 millions de dollars pour les rebelles anti-sandinistes au Nicaragua. Condamné à deux ans de prison, il avait été gracié par le président George Bush père. Il avait ensuite servi dans l'administration George W. Bush et était un partisan de la guerre en Irak, commencée en 2003.
Nommé émissaire pour le Venezuela fin janvier 2019 où il mène une approche belliciste visant à destituer le président Nicolas Maduro, l'envoyé de Washington a acquis au fil de sa carrière le surnom de «secrétaire adjoint des sales guerres». Cet homme de 72 ans a en effet été mis en cause dans des coups d’Etats et des opérations d'ingérence des gouvernements Reagan et Bush fils.
Le Venezuela et maintenant l'Iran : les deux bêtes noires de Washington sont désormais suivies par un promoteur assumé de l'interventionnisme et de l'ingérence. Elliott Abrams, figure de la guerre d'Irak, a en effet été nommé par Mike Pompeo le 6 août au poste de représentant spécial américain pour l'Iran, tout en gardant les mêmes prérogatives pour le Venezuela.
L'homme n'est pas un jeune premier de la politique interventionniste des Etats-Unis. Elliott Abrams avait plaidé coupable et avait été reconnu comme tel pour avoir menti au Congrès en 1991 dans le cadre de l'affaire Iran-Contras ou Irangate qui avait provoqué un scandale politico-militaire aux Etats-Unis dans les années 1980. De hauts responsables du gouvernement fédéral américain avaient soutenu un trafic d'armes vers l'Iran – malgré l'embargo touchant alors ce pays – espérant utiliser les produits de la vente d'armes pour financer les Contras au Nicaragua – groupe contre-révolutionnaire qui combattait les sandinistes – et ce malgré l'interdiction explicite du Congrès des Etats-Unis de financer le groupe armé. Elliott Abrams, qui était alors secrétaire d'Etat adjoint, avait admis avoir illégalement caché des informations aux comités du Congrès en 1986 lorsqu'il avait témoigné sur le réseau secret d'approvisionnement des Contras et son rôle dans la sollicitation d'une contribution de 10 millions de dollars pour les rebelles anti-sandinistes au Nicaragua. Condamné à deux ans de prison, il avait été gracié par le président George Bush père. Il avait ensuite servi dans l'administration George W. Bush et était un partisan de la guerre en Irak, commencée en 2003.
Nommé émissaire pour le Venezuela fin janvier 2019 où il mène une approche belliciste visant à destituer le président Nicolas Maduro, l'envoyé de Washington a acquis au fil de sa carrière le surnom de «secrétaire adjoint des sales guerres». Cet homme de 72 ans a en effet été mis en cause dans des coups d’Etats et des opérations d'ingérence des gouvernements Reagan et Bush fils.
Pour l'Iran, les envoyés étasuniens sont tous les mêmes
Réagissant à cette nomination avec une certaine indifférence, Téhéran estime que les représentants étasuniens sont tous les mêmes. Abbas Mousavi, le porte-parole de la diplomatie iranienne, a ainsi déclaré le 7 août qu'il n'y avait aucune différence entre les envoyés spéciaux américains sortants et entrants pour l'Iran. Usant d'une métaphore, il a expliqué que, concernant l'Iran, les responsables américains «mordent plus qu'ils ne peuvent mâcher». «Cela vaut pour Mike Pompeo, Donald Trump et leurs successeurs», a ajouté Abbas Mousavi.
Le président Donald Trump avait limogé en septembre 2019 son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, défenseur de la ligne dure sur l'Iran et qui avait préconisé une action militaire pour détruire le programme nucléaire de Téhéran. «Il n'y a aucune différence entre John Bolton, Brian Hook ou Elliott Abrams», a ainsi estimé Abbas Mousavi dans un tweet sous le hashtag #BankruptUSIranPolicy qui signifie «mettre en faillite la politique des Etats-Unis en Iran».
La nomination d'Elliott Abrams survient à un moment critique où Washington pratique un lobbying intense auprès des Nations Unies pour étendre l'embargo sur les armes à l'Iran et alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies se prépare à procéder à un vote sur une proposition de résolution américaine dans ce sens la semaine prochaine.
L'opposition de Moscou et Pékin – qui disposent du droit de veto – à cette résolution laisse peu de chances à un tel vote. Si cette résolution n'est pas adoptée, «nous prendrons les mesures nécessaires pour faire en sorte que cet embargo sur les armes n'expire pas», avait averti Mike Pompeo fin juillet, envisageant sans doute des mesures unilatérales. Les Etats-Unis estiment en effet avoir le droit d'imposer le rétablissement des sanctions économiques de l'ONU contre Téhéran levées dans le cadre de l'accord international de Vienne en 2015 sur le nucléaire iranien. Le président américain Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays de cet accord en 2018.
Toutefois, campagne électorale oblige, le 7 août, le président américain a promis que s'il était réélu il conclurait des accords avec l'Iran et la Corée du Nord «très rapidement», expliquant devant des journalistes dans le New Jersey que la République islamique «meurt d'envie de conclure un accord» avec les Etats-Unis.
Meriem Laribi
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