Le 17 mars dernier, le gouvernement a passé un décret selon lequel les élevages de chiens de chasse, d'animaux de compagnie, ou encore les particuliers peuvent vendre leurs animaux à des laboratoires, selon l'organisme de protection animale. La fondation dénonce sur son site internet «un terrible recul en matière de protection animale». D'autant plus que cette décision «s'avère en outre contraire à la directive 2010/63/UE de l'Union européenne encadrant la provenance des animaux promis à l'expérimentation».
Ce décret va également à l'encontre de l'opinion d'une majorité des citoyens, estime-t-elle : «86 % des Français souhaitent l'interdiction totale de l'expérimentation animale». Par ailleurs, il pourrait également être fédérateur de délits : «Cela risque aussi d'encourager un énorme trafic de chiens volés à leur maître pour être revendus à des laboratoires comme c'était le cas jadis».
Auparavant, les animaux utilisés dans des procédures expérimentales devaient «avoir été élevés à cette fin et provenir d'éleveurs ou de fournisseurs agréés», explique 30 Millions d'Amis, s'appuyant sur un article du code pénal. Des dérogations étant alors uniquement possibles lorsque la production des éleveurs agréés est insuffisante ou ne convient pas aux besoins spécifiques du projet.
«Ce décret montre le manque de volonté politique pour chercher des méthodes substitutives à l'expérimentation animale, préférant la solution de facilité : celle de gaspiller des vies !», s'indigne Reha Hutin, présidente de l'organisme. Depuis plusieurs années, la fondation soutient le développement du test «Valitox». Réalisé sur des cellules humaines en culture afin de déceler l'éventuelle toxicité aigüe d'une substance, celui-ci n'utilise pas d'animaux.
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