La Commission européenne a demandé aux principaux opérateurs télécoms européens de partager les données de localisation recueillies grâce aux téléphones portables. En France, Orange, leader sur le marché avec 34 millions d'abonnés mobile, a été choisi.
Orange, Vodafone, Deutsche Telekom et cinq autres opérateurs télécoms ont accepté de partager avec la Commission européenne les données de localisation de leurs clients. Le but : vérifier si les consignes de confinement sont appliquées et suivre la propagation la pandémie de coronavirus. La demande avait été formulée en début de semaine par Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur et au numérique, directement auprès de la GSMA Association, qui regroupe 750 acteurs du secteur de la téléphonie mobile dans le monde.
En France, l'opérateur Orange, leader avec 34 millions d'abonnés mobiles, avait indiqué dès la semaine dernière qu'il travaillait d'ores et déjà avec les chercheurs de l'Institut français de la recherche médicale (Inserm). Les données de géolocalisation fournies par l'opérateur aux scientifiques a permis d'évaluer les variations de population "avant confinement" et "après confinement". C'est ainsi que les autorités sanitaires ont pu établir que 17% des Parisiens auraient quitté la ville à ce moment, comme l'avait révélé l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Il n'y a pas de traçage individuel (...) Nous ne transmettons pas vos photos, vos contacts... Uniquement votre géolocalisation.
L'exploitation de ces données va surtout permettre aux autorités sanitaires européennes d'améliorer les estimations prévisionnelles épidémiologiques par zone pour "adapter en temps réel le système de soin". Mais aussi "d'estimer les mobilités par zone pour vérifier l'effectivité des mesures de confinement". Invité de la matinale d’Europe 1 ce vendredi, Stéphane Richard a tenu à rassurer ses clients mobiles. "Il n'y a pas de traçage individuel pour l'instant(...) Nous ne transmettons pas vos photos, vos contacts... Uniquement votre géolocalisation. Et ce sont des données agrégées et anonymisées", a assuré le PDG d’Orange. Elles seront détruites une fois la crise sanitaire surmontée, affirme de son côté la Commission européenne.
L'exploitation de "données nom nominatives et agrégées" à des fins notamment de "cartographie" de la population, est autorisée par la réglementation européenne, avait rappelé lundi Andrea Jelinek, le président du comité européen de la protection des données personnelles (EDPB), qui fédère les gendarmes du numérique (comme la Cnil, en France). En revanche, lorsqu'il est nécessaire d'avoir recours à des données non anonymisées sans consentement, les Etats membres doivent mettre en place une législation spéciale, motivée par la "sécurité nationale" et la "sécurité publique", avait aussi souligné l'EDPB. Officiellement, aucun projet de ce type n'est sur la table en France.
Nos téléphones bientôt traqués avec comme prétexte la limitation de la propagation du virus ?
L'utilisation des données de géolocalisation dans la lutte contre la pandémie est déjà en œuvre en Corée du Sud, en Russie ou encore en Israël. Au grand dam de ses détracteurs qui dénoncent une atteinte aux libertés individuelles. Pour éviter "tout malentendu", la Commission européenne devra clairement définir l'ensemble de données qu'elle souhaite obtenir et assurer la transparence vis-à-vis du public, recommande quant à lui le Contrôleur européen de la protection des données (EDPS), dans une lettre à l'exécutif européen que l'agence Reuters a pu consulter. "Il serait également préférable de limiter l'accès à ces données à des experts autorisés en épidémiologie spatiale, en protection des données et en données scientifiques", écrit-il, insistant sur le fait "qu'une telle solution doit être considérée comme extraordinaire".
Matthieu DELACHARLERY (avec AFP)
Orange, Vodafone, Deutsche Telekom et cinq autres opérateurs télécoms ont accepté de partager avec la Commission européenne les données de localisation de leurs clients. Le but : vérifier si les consignes de confinement sont appliquées et suivre la propagation la pandémie de coronavirus. La demande avait été formulée en début de semaine par Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur et au numérique, directement auprès de la GSMA Association, qui regroupe 750 acteurs du secteur de la téléphonie mobile dans le monde.
En France, l'opérateur Orange, leader avec 34 millions d'abonnés mobiles, avait indiqué dès la semaine dernière qu'il travaillait d'ores et déjà avec les chercheurs de l'Institut français de la recherche médicale (Inserm). Les données de géolocalisation fournies par l'opérateur aux scientifiques a permis d'évaluer les variations de population "avant confinement" et "après confinement". C'est ainsi que les autorités sanitaires ont pu établir que 17% des Parisiens auraient quitté la ville à ce moment, comme l'avait révélé l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Il n'y a pas de traçage individuel (...) Nous ne transmettons pas vos photos, vos contacts... Uniquement votre géolocalisation.
L'exploitation de ces données va surtout permettre aux autorités sanitaires européennes d'améliorer les estimations prévisionnelles épidémiologiques par zone pour "adapter en temps réel le système de soin". Mais aussi "d'estimer les mobilités par zone pour vérifier l'effectivité des mesures de confinement". Invité de la matinale d’Europe 1 ce vendredi, Stéphane Richard a tenu à rassurer ses clients mobiles. "Il n'y a pas de traçage individuel pour l'instant(...) Nous ne transmettons pas vos photos, vos contacts... Uniquement votre géolocalisation. Et ce sont des données agrégées et anonymisées", a assuré le PDG d’Orange. Elles seront détruites une fois la crise sanitaire surmontée, affirme de son côté la Commission européenne.
L'exploitation de "données nom nominatives et agrégées" à des fins notamment de "cartographie" de la population, est autorisée par la réglementation européenne, avait rappelé lundi Andrea Jelinek, le président du comité européen de la protection des données personnelles (EDPB), qui fédère les gendarmes du numérique (comme la Cnil, en France). En revanche, lorsqu'il est nécessaire d'avoir recours à des données non anonymisées sans consentement, les Etats membres doivent mettre en place une législation spéciale, motivée par la "sécurité nationale" et la "sécurité publique", avait aussi souligné l'EDPB. Officiellement, aucun projet de ce type n'est sur la table en France.
Nos téléphones bientôt traqués avec comme prétexte la limitation de la propagation du virus ?
L'utilisation des données de géolocalisation dans la lutte contre la pandémie est déjà en œuvre en Corée du Sud, en Russie ou encore en Israël. Au grand dam de ses détracteurs qui dénoncent une atteinte aux libertés individuelles. Pour éviter "tout malentendu", la Commission européenne devra clairement définir l'ensemble de données qu'elle souhaite obtenir et assurer la transparence vis-à-vis du public, recommande quant à lui le Contrôleur européen de la protection des données (EDPS), dans une lettre à l'exécutif européen que l'agence Reuters a pu consulter. "Il serait également préférable de limiter l'accès à ces données à des experts autorisés en épidémiologie spatiale, en protection des données et en données scientifiques", écrit-il, insistant sur le fait "qu'une telle solution doit être considérée comme extraordinaire".
Matthieu DELACHARLERY (avec AFP)
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