21 octobre 2019

Que ferions nous sans eux…



" Faut pas oublier, tout de même, que voilà deux-trois semaines, grand max, ils étaient tous à gueuler comme quoi la sécheresse, tout ça, les nappes frénétiques qui se vidaient, les bestiaux qui manquaient grave de foin, enfin la cata, quoi, pas la fin du monde mais tout près; de quoi chialer à verse histoire d’humecter un peu la nature, pas qu’elle se dessèche à bloc. Horreur, trouille et panique au programme des réjouissances, le supplice de la soif! Ben justement, tiens, tu nous en remets une, Thérèse, histoire de se reconstituer la nappe souterraine avant qu’on se transforme le gosier en vallée de la mort! "

Il a raison, Jean Foupallour, dans sa bonhommie naïve à tendance poétique, la pluie, on l’attend comme le messie (mais non, pas Messi le footballeur de mes choses, enfin!) et puis quand enfin elle arrive, au bout de deux ou trois jours on se prend doucement à regretter l’été sec et brûlant si propice à l’ingestion délicieuse du pastis salvateur, ce breuvage tant associé au tintement frais des glaçons, sur fond de grattouillage cigaléen.
Derrière Napoléon la survenue un peu brutale de l’Automne presque un mois après l’équinoxe, corrode un tantinet le moral des vieux pochetrons accoudés à l’antique zinc « usé, lustré, splendide« , comme disait ce vieux cochon de Totor en évoquant son banc d’école. Il avait bien raison, le barbu lubrique, les sièges d’écoliers ont cela de commun avec les comptoirs de bistrot, qu’à force d’y frotter qui sa culotte, qui ses manches, ils acquièrent, au fil du temps, une brillance patinée du plus heureux effet. C’est pour cette raison, peut être, qu’on qualifie de « lustre » une période de cinq années! Le rade se lustre au fur et à mesure que passent les lustres, voilà pourquoi celui de Thérèse présente ce fabuleux poli-brillant! Son bistrot, je le fréquente depuis dix lustres bien tassés et il était déjà là, tout pareil, depuis probablement autant! La force des survivants provient de leur lustre passé qu’ils communiquèrent, sans le faire exprès, aux choses auxquelles ils se frottèrent tout au long de leur existence. Les choses, hein, je dis bien, parce que les gens ce serait plutôt le contraire, vous avez beau vous y frotter tant que vous voulez, pour le lustre vous pouvez vous brosser jusqu’à plus soif, ça ternit à vue d’œil!

Dehors, donc, il pleut comme vache qui pisse, le ciel qui présente une grosse fuite, on dirait, et le Bon Dieu qui nous viderait ses seaux sur la gueule pour évacuer, si vous voyez. Donc, ici bas on compense comme on peut. Maurice, sempiternellement à la bière, pose un instant son demi-pression et chope le crachoir au vol.
-« Moi, les Octobres pluvieux, j’en ai connu plein, et des plus vieux, pardi, sans déconner! Y a pas à tortiller, c’est la poisse, vous avez la mer qui se refroidit moins vite que l’air, vous comprenez, alors ça produit de l’évaporation et ça nous retombe sur la gueule en trombes! En revanche, l’avantage ça devient le gros temps, la haute houle qui se forme bien comme il faut et la navigation qui prend une tournure plus délicate. Dès que le vent forcit, surtout l’Est, la sagesse exige de rester à terre. Ça vaut pour les pêcheurs, bien sûr, mais pas seulement, les candidats à l’invasion aussi, ils ont intérêt à la mettre en veilleuse parce que les pneumatiques, à partir de force six on peut les considérer comme perdus avant même l’arrivée des Humanitaristes; peut être que les passeurs pourront en envoyer quelques uns, histoire de tenter le coup et de faire vibrer la corde sensible à l’issue du naufrage mais bon, faut pas en abuser de la combine, sans quoi la pratique aura vite fait de se défiler. Finalement, vous savez, le passage de crou…je veux dire de migrants, c’est comme tous les commerces, faut respecter le client, le mettre au premier rang des préoccupations, et dans le cas qui nous occupe, donc, éviter de le noyer, ces choses-là se savent très rapidement et vous avez tôt fait de paumer votre réputation! Cela dit, ne nous berçons pas d’illusion, il en faudra plus qu’une météo merdeuse pour nous éviter la déferlante! Ils sont déjà là tellement nombreux qu’on n’a plus notre chance, les calamités font toujours boule de neige, enfin de neige un peu crade en l’occurrence… Bon, bref, on y aura droit de toute façon, les choses, peu à peu, se mettent en place pour nous organiser la submersion définitive, nous le savon de marseille… Non, je veux dire, nous le savons de Gaudin, le Maire de Marseille !

« Oui, il vocifère, le vieux bougre (1), comme quoi le Gouvernement se prépare à désigner le port illustre de la Cité Phocéenne en vue de l’accueil des migrants trans-Méditerranée. Le mois dernier ça s’est décidé à Malte, en douce évidemment, on va leur envoyer des bateaux style Open Arms, aux descendants des César, Panisse et autres Marius! Les bars à chicha ont déjà largement remplacé celui de La Marine – à ne pas confondre avec la fille aînée de Jean-Marie, quoique-… Mais aujourd’hui, la volonté de Macrounette et de ses sbires, semble concentrer le tir sur la Ville de la Bonne Mère! Elle doit s’arracher les cheveux, la pauvre Madonne! Déjà qu’ils leur ont collé un centre d’accueil pour Islamistes retour du Djihad, les potes à Présipède, maintenant ils leur débarquent carrément les cargaisons de Muz à deux pas de La Joliette! Alors, forcément Gaudin rouspète, même qu’il regretterait, dit-on du côté de La Canebière, d’avoir si gentiment servi la soupe à notre adorable Chef de l’État; ce n’est pas tellement contre l’arrivée des « réfugiés » qu’il peste, le brave Jean-Claude, c’est surtout parce qu’avec des mesures de ce calibre le Rassemblement National pourrait bien rafler la Mairie, l’an prochain. Des Africains mahométans, il y en a déjà sept-cent-mille à Marseille, alors, un peu plus un peu moins, pas vrai… Mais les nauséabonds du Front, ça non, alors! Faut à tout prix éviter le danger, bordel, vous vous rendez compte, si jamais ils s’emparaient du big fromage! »

- "Mais, nom d’une pipe, j’espère bien, s’étouffe alors Jean Trentasseur en déglutissant de travers sa gorgée de Mac Ron, un facho comme cet infâme Ravier, Maire de Marseille! Rendez vous compte, enfin! La honte absolue face au monde entier consterné! Vous pouvez me raconter ce que vous voudrez, mes pauvres amis, pour moi Marseille ça reste le symbole de l’intégration réussie, du vivre-ensemble dans la tolérance et la concorde, bref l’image de la France de demain, diverse et apaisée. Alors, surtout, qu’on n’aille pas nous détruire ce fleuron éclatant du métissage. Pourvu que les tenants de la haine, de la stigmatisation et de l’amalgame, butent, comme à l’habitude, sur notre belle démocratie, accueillante, laïque et républicaine! "

- "Amen! Lance Grauburle rigolard, vous, Maître fait il à l’intention du précédent orateur, on peut dire que vous avez de la suite dans les idées, y a pas de bon dieu! Depuis le temps que ça sent la fiente à plein nez, vous continuez à renifler comme s’il s’agissait des parfums subtils de l’Arabie heureuse…l’Arabie, je ne dis pas, mais heureuse pas encore, faudra avant qu’ils nous éliminent complètement, ces braves gens!
" Remarquez, à la manière dont ils s’y prennent, je sens que ça vient. Y a qu’à regarder les histoires de voile, là, qui reviennent sur le tapis depuis l’incident fameux du Conseil Général de Bourgogne. Tout le monde le sait qu’il s’agit d’un coup monté, tout le monde sauf vous et vos potes de la Gauche caviar macronnisée! On l’a bien vu que la petite maman voilée c’est une proche des Frères Musulmans, mais personne ne le dit, vous pensez, faut pas appeler à la haine raciale du foulard noir, c’est pas permis ça, verboten! Seulement, je vais vous dire, moi, les amis, on nous prend pour des buses avec ces âneries de voile! Ils sont tous là à gueuler comme des cochons qu’on égorge « Laïcité, laïcité » mais pendant ce temps-là, au nom de leur merderie de laïcité républicouille, on continue de raquer des allocations familiales! Je m’en fous, moi, de leur voile à la con, c’est pas le voile qui me gêne, c’est ce qui se trouve dessous! Rappelez-vous, Boumediene en soixante-quatorze, c’est pas d’hier, ce mec avait proclamé gourbi et zobi (2) qu’ils gagneraient contre nous grâce au ventre de leurs femmes! Vous vous en souvenez de ça, tout de même? Eh ben il avait raison, Houari, il voyait juste, lui! Et nous, en guise de réponse, un an après on décrétait le « regroupement familial "! Si c’est pas du sui-génocide programmé, ça, faut reconnaître, ça y ressemble beaucoup, bordel de dieu,! Un demi siècle après il suffit de regarder tout autour de nous pour voir qu’on a déjà perdu, forcément, c’est mathématique! Eh bien nous, pauvres cons de tordus aveugles, on continue à disserter sur le voile, c’est y pas beau ça?
"Et d’ailleurs, de toute façon, l’islam, le voile, les mosquées, le djihad et les djihadistes, les « radicalisés », les « quartchiers défavorisés », les Imams de banlieue, les boucheries halal, les directrices d’école agressées par les parents d’élèves, les internes des hôpitaux dézingués pour avoir touché une fatma, les conducteurs de bus qui ne veulent pas s’asseoir sur le siège chauffé par leur collègue femme, j’en passe tout plein sans quoi on se retrouverait complètement bourrés avant d’avoir fini la liste! En un mot comme en cent, dans ce pays on ne parle quasiment plus que de ça. Le « débat public », comme il dise, c’est que du jus de musulman, pratiquement à cent pour cent! Qu’est-ce qu’on se raconterait s’ils n’étaient pas là, dites donc? Qu’est-ce qu’on ferait sans eux…"

A la semaine prochaine, mes amis… si Dieu le veut, bien sûr, va falloir compter une fois de plus sur Son Infinie Misericorde.
Salam aleïkoum.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Au sens premier du terme, je vous laisse le soin de chercher.
(2) Version actualisée de Urbi et Orbi.

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