Deux blessés graves dans la tentative d'incendie, par un landais de 84 ans, de la mosquée de Bayonne

Un retraité de 84 ans a tenté d'incendier la porte de la mosquée de Bayonne, sensée être vide à cette heure de la journée. Surpris par deux fidèles musulmans, il a utilisé son arme dans sa fuite et les a blessé grièvement. L'individu a ensuite incendié un véhicule en quittant les lieux. Il a été interpellé à proximité de son domicile.

Emmanuel Macron a condamné «avec fermeté l’attaque odieuse perpétrée devant la mosquée de Bayonne». Et le président d'ajouter : «La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en œuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane.»

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a adressé ses pensées aux blessés ainsi qu'a leurs proches et exprimé son soutien «à la communauté musulmane» dont il dit mesurer «le choc et l’effroi».

Une équipe de déminage a été envoyée au domicile du suspect, Claude Sinké, à Saint-Martin de Seignanx, à 16 km de Bayonne. Le site de la radio France Bleu, citant la police, rapporte que le suspect serait un ancien militaire. Une arme et une bonbonne de gaz auraient en outre été retrouvées dans son véhicule, d'après la même source.

Selon la préfecture l’homme est détenteur de trois armes de catégorie B, détenues légalement.

Claude Sinké a été candidat Front national aux départementales en 2015 dans le canton de Seignanx (Landes).

Il y a quelques jours Claude Sinké avait adressé un courrier rageur à l’ordre des avocats de Bayonne, adressé au procureur de Dax (dont dépend Saint-Martin-de-Seignanx). “Ce monsieur voulait porter plainte contre le président Macron, c’était assez confus, il y avait plein de motifs”, dont “non application des droits de l’homme”, a expliqué à l’AFP le bâtonnier de Bayonne, Me Teddy Vermote. 

Claude Sinké a écrit il y a cinq ans un livre sur “La France à cœur ouvert ou la misère humaine”, où il expliquait “traiter des rapports entre les dominants et les dominés”.“C’est quelqu’un qui pouvait être sympathique si vous parliez art avec lui. Mais il ne fallait jamais parler politique, ça finissait toujours par des mots un peu hauts, mais ça n’allait jamais plus loin (...) il était fui pour ses excès verbaux”, se souvient Mike Bresson, un autre adjoint de Saint-Martin.

Cet artiste est engagé actuellement dans différents combats, notamment celui du droit des femmes. Il avoue entretenir des correspondances avec Mmes Lebranchu, Taubira et Najat Vallaud-Belkacem.

Claude Sinké avait suivi des études à Casablanca, Maroc, puis il a travaillé dans l'éducation nationale. Il était président de l’association "les Amis des arts bayonnais". Il est un auteur et sculpteur inclassable, bien connu des saint-martinois.

Claude Sinké était atteint d'un cancer et condamné. D'après des proches, il était revenu de la guerre d'Algérie complètement traumatisé.