Un comité indépendant d’évaluation des 80 km/h (CIE) mis en place par l’association 40 Millions d’automobilistes remet en cause l’efficacité de la limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire. | ARCHIVES AFP
Un comité indépendant d’évaluation des 80 km/h (CIE) mis en place par l’association 40 Millions d’automobilistes remet en cause l’efficacité de la limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire. Selon cette étude, 39 vies auraient été sauvées en un an. C’est bien moins que les 400 espérées par le gouvernement.
Combien de vies ont été sauvées grâce à la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les axes secondaires ? Le gouvernement et un comité indépendant d’évaluation (CIE) mis en place par l’association 40 Millions d’automobilistes ne sont pas d’accord.
Pour l’État, cette mesure a permis d’épargner 206 vies entre juillet 2018 et juin 2019. Mais selon le rapport du CIE publié en ce mois de septembre et relayé par Capital, « seules » 39 vies ont pu être sauvées, soit plus de 5 fois moins.
D’autres critères que la vitesse doivent être pris en compte
Pourquoi une telle différence ? « La comparaison des chiffres de la mortalité routière recueillis avant et après l’entrée en vigueur de la mesure fait apparaître une diminution de 148 tués pour la période juillet 2018 - juin 2019 par rapport à l’année précédente à la même période. Mais cette différence ne saurait être attribuée que très partiellement au seul passage à 80 km/h », explique le professeur Rémy Prud’Homme, qui a dirigé l’étude du CIE.
On passe donc à 39 vies épargnées selon ce rapport en tenant compte d’autres facteurs comme le trafic, la vitesse ou encore l’état des routes.
180 millions d’heures perdues sur les routes
Gouvernement ou CIE, les chiffres sont quoi qu’il arrive loin des objectifs affichés par l’État il y a un an, au moment de l’entrée en vigueur de la mesure. Édouard Philippe espérait en effet 400 tués de moins sur les routes chaque année. Mais le dispositif a tout de même permis de sauver des vies.
Dans son étude, le CIE pointe également le temps perdu par les automobilistes sur les routes : 180 millions d’heures. Une perte de temps qui aurait un impact financier important. « Ce coût de 2,65 milliards d’euros est loin d’être compensé par les bénéfices liés à la valorisation officielle des vies (129 millions d’euros) et blessés graves évités (88 millions d’euros), ainsi que des carburants et émissions de CO2 économisés (100 millions d’euros) », indiquent les auteurs de l’étude. Le coût net des 80 km/h pour le pays serait de 2,3 milliards d’euros selon les calculs du CIE.
Sauver des vies n'a jamais été l'objectif du gouvernement...
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