01 mai 2019

La conduite autonome bat de l’aile ?

 
La conduite autonome bat de l’aile ? Pour en revenir à la déclaration de Carlos Tavarés, le PDG de Peugeot, concernant les systèmes de conduite autonome, il est bon de revenir un peu à l’histoire pour comprendre sa position. Passer d’un niveau 3 à un niveau 4 ou 5 (plus on monte, plus la voiture est autonome) nécessite des investissements colossaux. La conduite autonome est relativement simple dans un environnement connu et répétitif (« facile » pour une navette ou un taxi qui empreinte le même parcours, même si des travaux peuvent perturber le système) mais terriblement complexe dans un environnement ans cesse changeant. Ce pas que chaque constructeur ou équipementier ou développeur déclara avoir atteint à grand renfort de communication n’est pas encore opérationnel « dans la vraie vie » puisque s’il est autorisé dans certains Etats américain, c’est pour des phases de tests… Alors ce pas à franchir reste encore très important aujourd’hui. Mais quel est l’enjeu ?

En dehors de l’accidentologie, du partage de véhicules, de la suppression de certains postes (taxis, livreurs…) et tout et tout ? La course à la technologie bien entendu ! Oui, les geeks, vous savez, ceux qui veulent toujours avoir le dernier gadget et montrer ainsi à la face du monde leur attitude « trop top » face à tous ces loosers et autres bouseux ignares…Parce que s’il est un secteur qui s’est mis à la technologie numérique, c’est bien l’automobile. Pour l’histoire, les voitures étaient dotées de fonctions basiques et se contentaient d’un circuit électrique dédié à ces fonctions. Mais avec l’apparition d’équipements nouveaux (commandes électriques, ABS, etc…) il a fallu changer de stratégie. Début des années 90, les systèmes électriques sont devenus « multiplexés ». C’est à dire qu’un même fil peut transporter différentes informations suivant la fonction requise, ce qui permet de multiplier les gadgets sans devoir multiplier les fils…CQFD.

Mais les premières voitures ainsi équipées n’ont pas été des citadines premier prix. Mercedes Classe S et BMW 850 ont été les premières, et autant dire, pas du très haut de gamme ! Comme tout système nouveau, il faut un peu de temps avant qu’il ne se démocratise. Il y a une grosse dizaine d’années, un GPS couleur (si, si, il y avait du monochrome !) coûtait la bagatelle de 2500 euros dans des voitures haut de gamme. Aujourd’hui c’est pratiquement de série partout mais surtout, votre téléphone portable est certainement bien plus performant ! Le raisonnement de Carlos Tavarés est donc on ne peut plus pragmatique, même si l’on pensait la course à la technologie aussi exponentielle que le sourire béat du geek épaté. C’est tout bêtement rationnel ! Et lorsque ce sera au point et « banalisé » un tant soit peu, il sera temps de l’introduire et le proposer à la clientèle pour un coût en rapport avec le positionnement commercial des voitures de grande série…Autrement dit, il a les pieds sur terre le Carlos (le Goshn, c’est plutôt au cachot….) !

Sylvain DEVAUX

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