La conférence de presse de cet ancien expert du quartier général du Centre Anti-Terroriste (CAT) du SBU a été organisée le jour même où l’Ukraine célèbre son service de sécurité. Tout un symbole. Le tout dans le plus grand secret. Les médias invités à la conférence de presse ne savaient pas qui ils allaient interviewer. Ce n’est que lorsque Vassili Prozorov s’est présenté, que les journalistes ont compris que l’ex-agent du SBU était en fait un agent des services secrets russes, qui a travaillé pour Moscou pendant presque quatre ans. Ensuite, il leur a divulgué un certain nombre de faits concernant l’Ukraine post-Maïdan.
Si ces déclarations sont bien sûr à prendre avec précaution, à cause du fait que Vassili Prozorov était, pendant tout ce temps, un agent double, plusieurs des informations qu’il a fournies sont corroborées par des informations venant d’autres sources, comme des reportages d’époque et des ex-prisonniers des geôles secrètes du SBU.
L’Ukraine a bien sûr de suite essayé de salir Vassili Prozorov, comme étant un mauvais agent et un alcoolique, mais ses médailles et son grade avant son départ montrent que tout cela ne tient pas la route.
Photo : Alexandre Kots
Voici la traduction de l’interview qu’il a accordée à Alexandre Kots, journaliste russe, pour Komsomolskaya Pravda, et de morceaux issus de la conférence de presse qui viennent compléter l’image globale que donne cette interview.
La tactique des provocations sanglantes
À quel moment avez-vous décidé de coopérer avec les services secrets russes ?
Pendant le Maïdan. J’ai clairement compris que ces autorités feraient tout pour rester au pouvoir. Et pour eux, le sang humain ce n’est rien. Il faut y ajouter la question de la langue russe, la rupture des relations avec la Russie. Je vivais dans une ville industrielle, où il y a beaucoup de liens avec la Russie. Où les ingénieurs iront-ils travailler ? J’avais des portes de sortie vers Moscou, et j’ai fait un choix. Après la tragédie qui a eu lieu à Odessa, j’étais convaincu que c’était la bonne chose à faire.
Il y a-t-il beaucoup de gens comme vous ?
Vous savez, beaucoup de gens sont inertes. Ils se tranquillisent eux-mêmes – « J’ai une famille, je serai bientôt à la retraite, etc ». Par conséquent, peu de gens prendront une telle décision. Je connais quelques membres des forces armées, et de la Garde Nationale, mais, malheureusement, ils ont été découverts. J’ai réussi à tenir jusqu’à la fin.
Quelles taches accomplissiez-vous ?
Je ne peux pas tout dire. Par exemple, en janvier 2015, au moment de la bataille de Debaltsevo, la partie ukrainienne avait prévu une provocation – vous étiez là-bas à ce moment-là [adresse faite à Alexandre Kots NDLR]. Des corridors humanitaires ont alors été ouverts pour que les civils puissent partir – et une opération a été organisée pour tirer à l’artillerie sur les bus au moment où le convoi partirait. Pour ensuite blâmer la RPD et la Russie. J’ai pris connaissance de ceci, j’en ai immédiatement informé le Centre [son contact en Russie NDLR]. La fuite de l’information a été organisée, et il a été décidé d’abandonner l’opération. Au sein du SBU c’était le général Mikhaïlov qui était responsable de cela, il était alors le chef du quartier général opérationnel du bureau central du SBU à Kramatorsk, et mes agents faisaient alors partie de son équipe.
Il y a certainement des provocations qui n’ont pas pu être évitées…
Oui, prenez par exemple le bombardement de Marioupol en janvier 2015 avec des Grad [31 personnes sont mortes NDLR]. Les habitants de Marioupol étaient certains qu’ils avaient été bombardés par la partie ukrainienne. Mais les médias ont concentré leurs accusations sur la Russie et la RPD.
Avez-vous travaillé là-bas, à Marioupol ?
Pas seulement là-bas. La première rotation de mai à juin 2014 était à Slaviansk. La seconde en juillet-août 2014 était à Marioupol. Puis Marioupol de nouveau en octobre-novembre 2014. Puis de janvier à avril 2015 j’étais à Kramatorsk, mais j’étais plus chargé de la région de Lougansk, je supervisais le travail du groupe opérationnel du SBU à Lissitchansk. De mai à juillet 2017, j’étais le commandant adjoint de l’Opération Anti-Terroriste (OAT)…
Nous étions au même moment aux mêmes endroits, mais du côté opposé. Quand la limite psychologique a été franchie, quand il a été possible de tirer sur vos propres citoyens. Comme à Slaviansk… Ils [les soldats ukrainiens NDLR] ont compris qu’ils tiraient sur des civils?
À ce moment-là, l’armée ne voulait pas réellement se battre. Elle ne voulait pas, réellement. Mais alors le premier bataillon de volontaires est apparu – c’était le premier bataillon de réserve, qui s’appelait le bataillon Koultchiski. En fait Secteur Droit et d’autres forces spéciales travaillaient dedans. La vague d’informations était tout simplement énorme. Naturellement, il était plus facile pour les soldats appelés de l’Ouest de l’Ukraine ou de la région de Jitomir de croire que les « agresseurs » voulaient nous prendre le Donbass, et que c’est « une terre ukrainienne depuis les temps immémoriaux ». Puis, quand le premier sang a été versé, tout devient plus simple. Ils vous tirent dessus – vous leur tirez dessus en retour. Et après le premier mort, un sentiment de revanche naît. Vous avez devant vos yeux une opération bien organisée pour amener l’armée à faire la guerre, mais vous ne pouvez rien faire pour changer cela. Quand Strelkov était à Slaviansk, il avait un NONA-S et trois véhicules de combat d’infanterie, plus quelques mortiers. Et ils pilonnaient Slaviansk avec des obusiers, des lance-roquettes multiples Grad… Je me souviens très bien de la façon dont les chars d’assaut bombardaient directement Semionovka, et où ça tombait. Et ils ne ressentaient aucun remord.
Vous communiquiez beaucoup avec les représentants des bataillons de volontaires, les unités territoriales. Quel genre de personne est-ce ? Est-ce qu’ils sont idéologiquement des Nazis ?
Je voudrais les diviser en deux grands groupes. Certains sont réellement idéologiquement des Nazis, des supporters du Maïdan, qui considèrent la Russie comme une menace. En 2014 il y en avait beaucoup. Mais après Ilovaïsk, beaucoup de ceux qui étaient encore en vie, sont partis très rapidement. Parce que, rouler à bord de 4×4 à travers Marioupol, et menacer les gens de les « jeter au sous-sol » pour un regard de travers dans leur direction, c’est une chose. S’en prendre plein la gueule tous les jours, en est une autre. L’autre partie, ce sont les gens qui sont venus dans les bataillons spéciaux pour jouer les mercenaires. Et il y en avait beaucoup. L’ampleur des pillages en 2014, en 2015, quand la ligne de front n’était pas fixée, était au-delà du concevable. À l’automne 2014, quand j’étais le chef du groupe opérationnel, nous avons organisé des vérifications à la « Nouvelle Poste » avec le SBU de Donetsk. Nous avons réellement vu, comment un four micro-onde, avec un sandwich desséché dedans, avait été envoyé dans un colis. Ce qui veut dire qu’il a été volé quelque part dans une maison, et envoyé. Et à Talakovka, l’annonce publiée sur le mur était magnifique : « les machines à laver avec de l’eau à l’intérieur ne sont pas acceptées pour expédition ». Combien de voitures ont-ils volées à Marioupol. En ma présence, le bataillon Dniepr a envoyé une colonne de véhicule à Dnipropetrovsk contenant quatre Lexus, deux Porsche Cayenne, etc. Il y a eu des cas où les gens ont tout simplement été tués sur l’autoroute. Une bonne voiture arrive, elle est arrêtée, ils regardent – il n’y a personne – l’homme est enterré dans un champ et la voiture est emmenée.
Le développement rapide du nazisme au sein des FAU et de la Garde Nationale
Lors de la conférence de presse, Vassili Prozorov a expliqué que l’idéologie nazie et celle du fascisme, se répandaient rapidement au sein de l’armée ukrainienne et de la Garde Nationale.
« En parlant des crimes commis par les Forces Armées Ukrainiennes dans le Donbass, il est impossible de ne pas mentionner qu’ils sont été rendus possibles en grande partie à cause des idéologies nazie et fasciste largement répandues. Je ne parle pas seulement des bataillons dits « de volontaires », où cette idéologie est monnaie courante. J’ai vu par moi-même des croix gammées et des insignes SS sur leurs casques en acier et des tatouages de croix gammée à bien d’autres endroits également. Ils se saluent avec le salut nazi en étendant leur bras droit en l’air. Et dans les baraquements, ils gardent des drapeaux avec des croix gammées et des symboles des divisions SS sur les murs. Je parle maintenant des idées nazies répandues dans les divisions ordinaires des Forces Armées Ukrainiennes et de la Garde nationale opérant sur le terrain. Vous vous souvenez d’un parachutiste de la 95e brigade portant un écusson de la division SS Totenkopf sur son uniforme lors d’une visite du président Porochenko ? Ou le commandant du 503e bataillon de Marines gardant une photo du SS-Obersturmbannführer Otto Skorzeny dans son bureau. Vous conviendrez que tout cela parle de lui-même », a déclaré Prozorov.
Les prisons secrètes
Comment traitent-ils les habitants ?
D’une manière terrible. Ils se comportent comme des occupants. Une personne vous regarde et vous attrape, et soit il vous emmène dans un champ, soit il vous emmène à la « bibliothèque ». Aux points de passage ils vérifient les téléphones, et s’il y a une photo du drapeau de la RPD, ou un ruban de St-Georges, la personne est menottée dans le dos et envoyée à la « bibliothèque »…
Photo : Alexandre Kots
Est-ce le nom d’une des prisons secrètes du SBU ?
Oui, à Marioupol. Il y a deux cellules, d’anciens frigidaires. Des personnes ont été assassinées là-bas, parfois elles y restaient une semaine. Elles étaient interrogées de préférence dans les salles du fond, où le béton était imbibé de sang et où il y a des griffures d’ongles sur les murs.
Est-ce un phénomène répandu ?
Très répandu. Laissez-moi expliquer pourquoi la « bibliothèque » de Marioupol existait dans le contexte du travail des services de contre-espionnage du SBU. Par exemple, ils avaient un groupe pro-russe. Mais ils n’avaient pas de preuves précises, à part quelques interceptions téléphoniques. Ils amenaient une personne à la « bibliothèque », le battaient pour obtenir une confession, puis l’emmenaient dans un champ et le relâchaient, et après cinq minutes, l’arrêtaient de nouveau, mais officiellement cette fois. Et ses procès verbaux d’interrogatoire n’étaient pas datés. C’était un beau stratagème gagnant-gagnant. Si quelqu’un demandait pourquoi la personne avait les côtes cassées, il suffisait de répondre « qu’est-ce qu’on en sait ? Il était dans cet état quand nous l’avons arrêté ». En outre, chaque bataillon de volontaires avait ses propres prisons. Le bataillon Tornado avait aménagé un vrai atelier de torture dans leur base située dans une école, avec des gens accrochés à un chevalet à la limite de la mort.
Photo : Alexandre Kots
À Marioupol, le SBU aussi torturait des gens.
Oui tout le spectre – asphyxie avec des sacs, masque à gaz avec des cigarettes, différents écartèlements. On frappait directement les gens dans la chair. Une fois, en ma présence, la méthode israélienne du simulacre de noyade a été utilisée. Un chiffon sur le visage et on verse de l’eau dessus. Les services de contre-espionnage soupçonnaient un homme de travailler pour les services secrets russes et ils l’ont « travaillé » pendant des heures, mais il ne disait rien. C’était horrible. Ils l’ont ensuite remis au bataillon Dniepr et l’eau a fait craquer l’homme, en 20 minutes environ.
Il travaillait réellement pour les services secrets ou il a dit ça simplement pour qu’ils le laissent tranquille ?
Il était dans le groupe qui supervisait nos services de renseignement. C’était réellement horrible. Vous comprenez que ces personnes sont de votre côté à ce moment-là, que ce sont vos collègues, et vous ne pouvez rien faire. Si je réussissais à prévenir le Centre, disons qu’ils en ont attrapé deux, et on a pu en sauver huit. J’étais sur le territoire de l’aérodrome et je vois le bataillon Dniepr qui embarque en urgence pour partir. J’attrape le chef et lui demande : « Où allez-vous ? ». Il me répond « Nous allons attraper Arsen Borissov à Volnovakha ». il était à cette époque le commandant de Marioupol pour la RPD. J’ai prévenu le Centre, et le soir, Dniepr était de retour : « Tu imagines, nous sommes arrivés trop tard. Nous sommes arrivés, le chaudron était encore actif, mais il n’était pas là… ». Et une fois j’ai sauvé tous les dirigeants de la RPD.
Je suppose que c’est la première fois, n’est-ce pas ?
Oui il y a un hôtel appelé Liverpool à Donetsk. Le propriétaire de l’hôtel est venu à Marioupol, il n’aimait pas beaucoup la Russie. Il m’a dit : « Strelkov, Borodaï et tout leur entourage se sont installés à l’avant-dernier étage. Je suis prêt à installer une balise sur le toit pour que vous puissiez frapper et décapiter toute la RPD ». J’ai d’abord fait un rapport au Centre, puis à Kiev. Il y avait déjà des négociations avec les militaires qui pensaient utiliser un Totchka-U. Nous avons préparé l’opération dans les grandes lignes, et soudain le directeur m’appelle et me dit : « Tu sais, ils sont partis brusquement ».
Mais, néanmoins, certains chefs de la RPD et de la RPL, comme Zakhartchenko, Motorola, Guivi, Mozgovoï ont été assassinés. Savez-vous qui les a tués ? Certains pensent qu’il s’agit de conflits internes…
Les chefs des républiques ont été les victimes d’opérations spéciales, pas de conflits internes. Je ne sais pas tout, mais pour Motorola et Guivi, je suis sûr à 100 % que c’est une opération de la cinquième direction du département de contre-espionnage du SBU et des forces d’opérations spéciales des Forces Armées Ukrainiennes (FAU). La cinquième direction est employée dans des actes de terrorisme, de sabotage, et le déploiement d’un réseau de partisans. Ils sont entraînés par des instructeurs venant des États-Unis et de Grande-Bretagne.
À quel point le SBU est-il implanté en RPD ? Nous comprenons tous que sans personnes à l’intérieur, des assassinats de cette ampleur sont impossibles.
Nous aborderons ce sujet de manière très restreinte. Disons juste que les agents utilisés pour des actes de sabotage et des attaques terroristes travaillent bien. Il y a aussi des tentatives d’infiltrer des gens au sein des services secrets de la RPD et de la RPL.
Il y a des rumeurs sur la participation de soldats étrangers dans les combats qui ont lieu dans le Donbass.
Je n’ai entendu parler que de Baltes et de Polonais – des groupes de snipers. Mais tout ceci reste des rumeurs. En ce qui concerne la participation de personnel militaire dans les hostilités, c’est une information réellement confidentielle. Des volontaires et des mercenaires, ça oui il y en a autant que vous voulez. Des visites d’officiels militaires dans la zone de l’Opération Anti-Terroriste, il y en a plus qu’assez. À l’été 2017, tous les attachés militaires de l’OTAN sont venus. En outre, ils étaient menés par le chef du département du renseignement du Comité militaire de l’OTAN, le général américain Paul Nelson.
Et qu’est-ce qui les intéressait le plus ?
Les mesures prises pour contrer les services secrets russes. Mais les Polonais s’intéressaient aux activités des groupes de renseignement militaire. Car, comme ils le disaient, dans le Donbass il y a une guerre au sens classique du terme. Une ligne de front, de l’artillerie des deux côtés, des positions fortifiées. Il n’y a plus eu de telle guerre depuis longtemps, et beaucoup de pays ont tout simplement oublié comment se battre.
La CIA et le MI6 entraînent les agents du SBU
Lors de la conférence de presse, l’ex-agent du SBU donne plus d’information sur l’implication des services secrets occidentaux dans l’entraînement de leurs collègues ukrainiens et l’élaboration de plans secrets.
« Je ne sais pas pour quelles raisons [ils font ça NDLR]. Je pense que c’est non seulement pour des raisons de sécurité, mais aussi pour des raisons de collusion, car les employés de la CIA sont présents à Kiev depuis 2014. Ils vivent dans des appartements clandestins et des maisons de banlieue », a-t-il déclaré.
« Cependant, ils viennent souvent au bureau central du SBU pour assister, par exemple, à des réunions spécifiques ou planifier des opérations secrètes », a-t-il dit.
« Pour citer des noms précis, en particulier les agents du MI6 – Charles Backford et Justin Hartman – qui il me semble, bien sûr, je peux me tromper, sont venus au SBU en 2016. Je me suis souvenu d’eux parce qu’ils n’étaient pas seulement venus à une réunion avec les dirigeants du Service de sécurité ukrainien, mais qu’ils avaient également visité la zone de l’opération antiterroriste, la ville de Kramatorsk, et l’autorisation de visiter cette zone est accordée par le biais du siège du centre anti-terroriste et ces noms ont donc été mentionnés », a déclaré l’ancien employé du SBU.
En outre, un membre de l’Agence de renseignement du ministère de la Défense, Harry Reid s’est également rendu en Ukraine, a dit l’ex-agent du SBU.
« A ce moment-là, c’était l’automne 2017, il semblait être le directeur du bureau. Il est venu à Kiev en tant que représentant des forces d’opérations spéciales, puis il s’est rendu à Berditchev où se trouve le centre de formation des forces spéciales parce qu’il a directement supervisé le développement des forces d’opérations spéciales ukrainiennes et à Berditchev, il a vérifié l’activité des bérets verts américains qui y étaient stationnés en tant qu’instructeurs, » a dit Prozorov.
L’ancien agent du SBU a aussi ajouté que de nombreux représentants d’organisations non gouvernementales étrangères, par exemple la Rand Corporation, sont présents dans les agences de sécurité ukrainiennes.
« Je ne donnerai pas les noms pour l’instant, mais ces documents sont disponibles parce que je les ai obtenus. Il y en a beaucoup et ils viennent souvent », a dit l’ex-employé.
Il a aussi souligné la présence d’instructeurs étrangers qui travaillent avec les bataillons spéciaux.
« J’ai vu de mes propres yeux des Suédois et des Italiens, par exemple, au sein d’Azov », a-t-il déclaré.
« Bien sûr, on peut rappeler le cas de M.[Giorgi] Kalandadze, l’ancien chef d’état-major des forces armées géorgiennes qui n’a pas seulement formé les unités Dniepr et Azov mais les a formés, entre autres, aux méthodes d’interrogatoire et à la torture, » a déclaré Prozorov. « C’est la première chose qui me vient à l’esprit. »
La piste ukrainienne concernant le MH17
Que savez-vous de la tragédie du Boeing malaisien [le MH17 NDLR] ?
Les informations à ce sujet sont très confidentielles. Il y a des éléments qui me paraissent suspects. Premièrement, la réaction rapide, presque instantanée des autorités ukrainiennes. Cela n’arrive pas normalement. Plus précisément, cela arrive si vous savez à l’avance que la catastrophe va avoir lieu, et que vous préparez les déclarations et réactions appropriées. Pourquoi ne pas avoir fermé l’espace aérien, où sont les contrôleurs aériens ?
Si la Russie avait abattu l’avion, l’information aurait-elle été aussi confidentielle ?
Non, je l’aurais su avec certitude. Le quartier général du centre anti-terroriste analyse toutes les informations qui arrivent. En gros, toutes les catastrophes qui ont lieu dans le monde, qu’il s’agisse d’attentats aériens ou d’attentats terroristes à grande échelle, se trouvent dans le rapport quotidien du CAT. Bien sûr, l’information circule instantanément. Et soudain, tout est fermé hermétiquement.
Note : lors de la conférence de presse, Vassili Prozorov a souligné qu’à toutes ses tentatives de découvrir les circonstances de la catastrophe, il recevait la même réponse qui était en gros « Ne mets pas ton nez dans cette affaire, si tu ne veux pas avoir de problèmes ».
Pour quelle version penchez-vous ?
Je ne penche pas, je suis sûr que l’Ukraine est impliquée. Il y a trop de coïncidences. Et je connais deux personnes qui ont couvert les traces de cette tragédie. Il s’agit de Valery Kondratiouk et Vassili Bourba. Le premier était le chef du département de contre-espionnage du SBU, puis le chef de la Direction principale du renseignement du ministère de la Défense, et maintenant il est le chef adjoint de l’administration présidentielle. Et le second est maintenant le chef du principal service de renseignement.
Prédictions électorales
Qui pensez-vous a le plus de chances de gagner cette élection ?
Porochenko, bien sûr.
Les sondages disent autre chose.
Et alors ? Il a les leviers d’influence les plus efficaces dans ses mains. Les finances du pays sont à sa disposition, les services secrets travaillent pour lui et les ressources administratives sont énormes. Peu importe comment vous votez, ce qui est important c’est comment ils vont compter. Le système électronique des élections est contrôlé par le SBU, et le SBU est contrôlé par Porochenko. L’autre jour les salaires du département ont été augmentés.
Note : lors de la conférence de presse, il a rappelé ce que nous avons dénoncé il y a quelques jours en arrière, à savoir la future présence d’agents du SBU dans les commissions électorales pour frauder les élections.
Christelle Néant
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