Excepté pour la collecte des PV auprès de bons citoyens piégés par la limite au kilomètre-heure près, les radars n'ont plus du tout le rôle pédagogique qu'on leur prête trop souvent, mais demeurent bien une redoutable pompe à finances. C'est le constat que l'on peut dresser incidemment à la suite de la mise hors service reconnue et comptabilisée d'au moins la moitié du parc des radars fixes à compter du début du mouvement des Gilets jaunes. Et plus de 60 % ensuite.
Que s'est-il passé durant cette période ? Bon nombre de ces radars neutralisés, c'est-à-dire masqués, recouverts de peinture ou coiffés d'une poubelle retournée, se sont retrouvés dans l'incapacité de flasher les contrevenants. Mais le système de mesure lui-même est resté opérationnel, a continué à mesurer les vitesses et a transmis au central de traitement le nombre d'infractions commises à leur hauteur, mais sans les photos-témoin.
Le bilan est très surprenant et a été révélé par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Alors qu'il commentait les résultats qualifiés avec beaucoup d'emphase d'« historiques » par le Premier ministre Édouard Philippe, cherchant sans doute à crédibiliser sa mesure du 80 km/h décrétée à partir du 1er juillet, Christophe Castaner est venu doucher sans le vouloir ce bel enthousiasme.
Il a en effet indiqué que, sur ces radars seulement neutralisés et non vandalisés, les infractions relevées avaient augmenté de 268 % ! « Certains sont juste bâchés, a indiqué Christophe Castaner. Et donc on a à la fois la photographie qui ne peut plus se faire, mais on a toujours le radar qui permet d'enregistrer la vitesse de passage des véhicules », a-t-il précisé, soulignant au passage un quasi-quadruplement des excès de vitesse à la hauteur de ces radars. Mais le ministre de l'Intérieur ne dit pas l'importance des dépassements, moins de 10 km/h, 20, 30, 40 ou plus de 50 km/h ? Une information capitale.
Que s'est-il passé durant cette période ? Bon nombre de ces radars neutralisés, c'est-à-dire masqués, recouverts de peinture ou coiffés d'une poubelle retournée, se sont retrouvés dans l'incapacité de flasher les contrevenants. Mais le système de mesure lui-même est resté opérationnel, a continué à mesurer les vitesses et a transmis au central de traitement le nombre d'infractions commises à leur hauteur, mais sans les photos-témoin.
Le bilan est très surprenant et a été révélé par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Alors qu'il commentait les résultats qualifiés avec beaucoup d'emphase d'« historiques » par le Premier ministre Édouard Philippe, cherchant sans doute à crédibiliser sa mesure du 80 km/h décrétée à partir du 1er juillet, Christophe Castaner est venu doucher sans le vouloir ce bel enthousiasme.
Il a en effet indiqué que, sur ces radars seulement neutralisés et non vandalisés, les infractions relevées avaient augmenté de 268 % ! « Certains sont juste bâchés, a indiqué Christophe Castaner. Et donc on a à la fois la photographie qui ne peut plus se faire, mais on a toujours le radar qui permet d'enregistrer la vitesse de passage des véhicules », a-t-il précisé, soulignant au passage un quasi-quadruplement des excès de vitesse à la hauteur de ces radars. Mais le ministre de l'Intérieur ne dit pas l'importance des dépassements, moins de 10 km/h, 20, 30, 40 ou plus de 50 km/h ? Une information capitale.
Logique « philippienne »
On sait en effet que la quasi-totalité des excès de vitesse n'en sont pas, et relèvent simplement du dépassement de quelques kilomètres-heure, un péché véniel que ne reconnaît pas la loi, qui condamne sans marge dès qu'il y a franchissement de la limite. On peut donc en déduire, que depuis la fin novembre, avec ce parc de radars automatiques en berne, les usagers n'ont pas spécialement profité de la situation, ce qui, selon la logique « philippienne », se serait nécessairement traduit avec un 80 km/h largement bafoué et confirmé par un bond visible en termes d'accidentalité.
Or, c'est très exactement le contraire qui s'est produit. Si on reprend le constat émis par la Sécurité routière, la mortalité routière comparée entre novembre 2017 et novembre 2018 indique une baisse de 1,8 % de la mortalité et une autre baisse, de 4,7 % cette fois, pour les accidents corporels. Cela confine à une démonstration cinglante, confirmée par les chiffres de décembre 2018. La mortalité a stagné alors que, selon le logiciel de la Sécurité routière, elle aurait dû bondir et, mieux encore, le nombre d'accidents corporels a régressé de 1,6 %. Certes, il s'agit de chiffres globaux, et non de chiffres qui cerneraient les tronçons de route concernés par la neutralisation des radars. Mais ils sont suffisamment troublants pour s'interroger sur le rôle effectif des contrôles de vitesse.
Les lecteurs du Point savent quelle est notre position sur ce rôle qui ne contribue plus vraiment à l'amélioration générale de la sécurité routière. Il y a 98 % de bons citoyens qui observent les limitations à 5 km/h près et à qui il faudrait accorder une marge de tolérance, car une ne peut pas regarder en permanence son compteur de vitesse. Et il y a 2 % qui, quoi qu'il arrive, ne respecteront jamais rien, radars ou pas. Ces derniers conservent évidemment un rôle déterminant en ville, à l'approche des points noirs qu'il vaudrait mieux éliminer plutôt que de mettre des radars ou encore sur les chantiers qui changent ponctuellement la physionomie de la route. Ce qui apparaît clairement est que le rôle du 80 km/h ne sort pas du tout conforté par ce constat des radars neutralisés fin 2018. Et cela rappelle que, dans la plupart des pays voisins de la France, on roule à 90 km/h sur les routes et on démonte la plupart des radars qui ne sont plus la priorité d'une sécurité routière raisonnée.
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