06 février 2019

Relevons nous un peu…


Tout cycliste conscient et organisé qui se respecte vous le dira: la tête dans le guidon c’est super, sauf qu’il faut se relever un peu, de temps en temps, quitte à ralentir l’allure, sans quoi, au bout d’un moment, on risque fort de se fracasser la gueule sur un obstacle imprévu et de se retrouver à l’hosto… dans l’hypothèse la plus favorable. C’est donc ce que je vous propose aujourd’hui, on va se relever un peu… à la différence du pays, lequel suivrait plutôt la voie inverse.
Nous voici donc aujourd’hui en France Macronnienne, dans une configuration de révolte larvée avec petits paroxysmes récurrents du Samedi après-midi. Tout le monde se trouve bien embêté, à commencer par le Président de la Répupu, vu que nul n’a le moindre commencement d’idée sur la combine qui permettrait de résoudre la crise. Il a bien essayé le coup du soi-disant « Grand-Débat », Présipède, mais on voit, gros comme une maison de passe, le côté bidon de l’exercice… sans compter l’intérêt pour le moins modéré du bon populo pour les dignes assemblées de vieillards cacochymes organisées dans les salles miteuses d’obscures localités provinciales. Personne n’est même foutu de savoir comment collationner tout ce fatras de rouspétances naïves griffonnées le plus souvent à la main sur d’antiques cahiers, dignes de la pré-révolution franchouille. Bref, le grand débat macronifique tourne à la grosse cagade lamentable. Bien fait pour sa gueule, me direz vous, mais ce n’est pas ainsi que nous parviendrons à faire avancer un schmilblick dont le regretté Guy Lux n’aurait même pas voulu pour garnir sa boîte à couillonner les ploucs du siècle dernier.
Alors il cherche autre chose, le petit gigolo de l’Elysée, désespérément! Et qu’est-ce qu’il trouve? Ben oui, le referendum…attention, ne confondons pas, hors de question de s’engager sur la voie ô combien périlleuse du referendum d’initiative citoyenne, le fameux RIC, si cher au cœur du manifestant sabbatique, pas question! Vous comprendrez aisément que ce truc là c’est bon pour les Suisses, une bande de pauvres débiles avec un Smic à quatre mille euros et un taux de chômage à 2,4%! Non, pour la France ça ne peut pas marcher, bien sûr, nous sommes au dessus de ça, on ne va tout de même pas laisser les microcéphales de la plèbe la plus sordide soulever n’importe quelle question à laquelle une majorité d’abrutis serait bien capable de répondre par l’affirmative, mettant ainsi notre joli pays des Droidlom dans un embarras de nature à épouvanter tout Saint-Germain des Prés et sa périphérie! Non, bien sûr, l’idée du jeune Manu consiste au contraire à essayer de poser une série de chouettes question du style « faut il injecter une dose homéopathique de proportionnelle? », ou bien, « souhaitez vous qu’on diminue d’un tiers ou éventuellement de trente-trois pour cent le nombre de députés? », bref le genre de problème de nature à tarauder le gugus qui finit son mois à partir du 5 et qui voit Mohamed et Mamadou se payer sa gueule tout en lui bouffant les cotisations sociales sur le dos, sans préjudice de foutre le feu à sa vieille bagnole et le cas échéant d’organiser une chouette tournante au bénéfice de la petite dernière avec sa mini-jupe de pute blasphématoire. Comme quoi il cherche désespérément, Présipède; son entourage se masturbe les méninges en brain-stormings incessants afin de dégotter les astuces géniales qui offriraient aux aliborons en gilets-jaunes un picotin de nature à les canaliser vers des préoccupations plus politiquement-correctes assorties de modalités moins agressives. Ce sera dur, forcément, car il existe entre ces jeunes-gens bien sous tout rapport et les beaufs mal dégrossis du Samedi, un fossé en comparaison duquel le Gouffre de Padirac prendrait l’apparence d’un nid de poule. Intellectuellement ça ne peut pas coller. Et puis bien entendu, comme ce que demande le Peuple, nos bons gouvernants sont incapables de le donner, l’affaire s’en ira en quenouille, comme tout le reste, jusqu’à ce qu’un évènement dont personne n’a idée aujourd’hui, vienne tout foutre en l’air et redistribuer les cartes. Nous n’en sommes pas encore là, loin s’en faut!
Alors, moi je me dis, avec mon air con et ma vue basse, analysons paisiblement les choses, peut être y verrons nous un peu plus clair. Et puis surtout, essayons de raisonner froidement en oubliant nos colères, nos antipathies, nos dégoûts et ces préjugés ridicules qui nous ont si souvent coûté cher, comme dans ces temps lointains, lorsqu’on n’achetait jamais Astra, sous prétexte qu’il ne s’agissait que de vile margarine (1).
Donc, somme toute, qu’est-ce qui coince véritablement chez ce petit Présipède si joliment élu, voilà une vingtaine de mois? Bien sûr, ce garçon n’est que le produit d’une combinaison alambiquée de phénomènes complexes à arrière-plans obscurs voire douteux. Certes. En outre ne s’agit-il, au fond, que d’un recycleur de socialistes en rupture de ban, piloté de l’extérieur par des coteries dont les intérêts ne correspondent pas forcément à ceux du Franchouillard de base. Bon, je veux bien.
Cela dit, il faut tout de même se souvenir du temps passé, lequel peut souvent éclairer le présent tout en débroussaillant les chemins de l’avenir. Et là, nous constatons grosso-modo, le fait suivant: la dernière fois que tout allait bien en France, c’était sous Pompidou. La prospérité s’étalait partout, la croissance faisait l’envie et l’admiration du monde entier et le pays progressait tranquillement vers des temps qui s’annonçaient joyeux, légers et exempts de gros emmerdements. A part Beaubourg, évidemment, le seul tort un peu sérieux du vieux Georges-Clope-au-Bec fut d’accepter l’entrée de la Grande Bretagne dans l’Union-Européenne, introduisant ainsi le ver dans un fruit qui, jusque-là, semblait tout à fait comestible, sinon délicieux, faut pas déconner tout de même. Cela dit, le brave bougnat n’avait pas manqué de consulter préalablement la Nation par referendum et si les Rosbifs sont venus pour près d’un demi-siècle nous saloper le boulot c’est par décision des Franchouilles, moi compris puisqu’aussi bien, ayant voté « oui » j’en assume la co-responsabilité comme tous les corniauds qui en ont fait autant. Cela dit, le pauvre Pompon nous avait tout de même fait du bon boulot, enfin moi c’est ainsi que je le vois…et, voilà où je veux en venir, Georges Pompidou débarquait de chez Rotschild, voyez-vous? On le lui a assez reproché mais l’expérience prouve qu’il ne s’agit pas là, automatiquement, d’une tare…j’aurais même tendance à penser le contraire, quitte à m’en prendre plein la gueule mais, vous savez, je ne suis pas à cela près.
C’est après la mort prématurée de ce bon homme que les choses ont commencé, ensuite, à partir en sucette.
Le septennat Giscard d’Estaing, s’il ne comporta pas que du mauvais, fut toutefois celui du fameux « regroupement familial » instauré conjointement par l’intéressé et son éphémère Premier Ministre, Jacques Chirac, celui qui a sans doute fait plus de tort à notre pays que tous ses confrères politicards réunis, Mitterrand compris. Dès l’instant que ces deux vieilles canailles avaient accepté, par décret, sans consulter personne, même pas la représentation nationale, une mesure contre laquelle leurs prédécesseurs, de Gaulle et Pompidou, s’étaient arc-boutés le plus farouchement du monde, les Giscard-Chirac nous avaient condamnés à un malheur dont nous mesurons aujourd’hui la terrible étendue. La gestion prudente et raisonnable du Premier Ministre Raymond Barre, Babar pour les intimes, si elle avait maintenu notre situation économique à un niveau propre à nous faire rêver aujourd’hui, ne pouvait rien contre les conséquences futures d’une funeste décision due à la pusillanimité des deux complices face à la dictature intellectuelle d’une Gauche humanitariste dévouée depuis toujours à la cause des « peuple opprimés du tiers-monde » à commencer, à tout seigneur tout honneur, par ce Maghreb qui nous avait si gentiment expulsés quelques années auparavant.
Nous eûmes droit ensuite à François Mitterrand, lequel se servit de la Gauche comme d’un fringant destrier dont la force brutale lui permit de désarçonner le sémillant Giscard. L’ennui c’est que, prêt à tout pour se faire élire, le Mitterrand en question, accepta en pleine connaissance de cause de mettre en œuvre la politique mortifère des Socialo-Communistes, quitte à flanquer le pays par terre, ce qui ne manqua pas d’arriver, sans que jamais nous ne parvenions plus à nous en relever. De cette époque date notamment la dette abyssale dont nous trimballons le fardeau de plus en plus pesant au fil des années, sans parler de tout le reste, bien entendu.
On ne va pas empeser le débat; j’évoquerai à peine les règnes subséquents de Chirac, Sarko et Hollandouille, lesquels, tous autant qu’ils ont pu être, se sont contentés de laisser flotter les rubans sans inverser en rien une tendance tellement lourde qu’elle nous écrabouille et nous interdit désormais quelque tentative visant à nous en dégager.

Et c’est par là dessus qu’est arrivé notre petite Macrounette, avec ses petites certitudes de premier de la classe et ses petits engagements auprès des gentils organisateurs financeurs de son élection. En vérité je vous le dis: que voulez vous qu’il fît? Il a bien essayé des trucs mais bon, autant chercher à faire avancer un éléphant en le molestant avec un mouchoir de dentelle. Sans compter qu’il s’y prend comme un manche et ne parvient, au bout du compte, qu’à se mettre tout le monde à dos, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Mais moi, finalement, dans le fond, je ne lui jetterais pas la pierre, vous savez, il paye la scandaleuse incurie de tous ses prédécesseurs et aussi, il faut bien le dire, celle de nos compatriotes qui on toujours voté comme des cons sans même s’apercevoir du cloaque où leurs mandataires les conduisaient.
Ce que je lui reproche, avant tout, à Présipède, comme je le reprochais aussi peu ou prou à ses prédécesseurs, c’est sa position pro-invasionniste. Humanitariste fervent, par intérêt sans doute plus que par conviction, ce type-là continuera à nous pousser de toutes ses forces dans la pente mortelle qui nous conduit vers l’ensevelissement civilisationnel. Tout le reste, je pourrais aisément le lui pardonner, mais ça non! Peut être se cassera-t-il la figure, c’est sans doute à souhaiter, mais si c’est pour retomber entre les mains d’un zigomar qui nous produira une fois encore la même politique d’abandon en rase campagne, je n’y verrai pas, pour ma part, grand intérêt.

Que la paix soit avec vous et avec votre esprit, bonne semaine à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Une pub des années 50 prétendait que ne pas utiliser la margarine Astra était « un préjugé ridicule qui vous coûte cher »…manque de pot, les braves gens se sont sentis insultés et du coup la marque est partie en quenouille!

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