20 février 2019

Petit intermède sur l'organisation du soutien dans les armées


Il y a un peu plus de deux ans, j'évoquais la merveilleuse organisation du soutien dont les armées se sont dotées afin de gérer au moins mal les restrictions budgétaires dont elles furent victimes. Ce fut, comme prévu par ailleurs, une catastrophe (voir ici).

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer en complément quelques commentaires que j'ai pu recueillir il y a quelques mois à l'occasion d'une réflexion sur le système régimentaire.

Je certifie sur l'honneur par la présente la véracité de ces commentaires et n'avoir pas omis de joindre les 0 avis positifs (je ne parle pas évidemment des déclarations officielles) :

« Une catastrophe ! Voilà un outil qui, en dépit de ces défauts, donnait satisfaction et qui a été transformé en une usine à gaz, avec un coût plus élevé, une efficacité moindre et un effet moral dévastateur ! »

« Ce qui aidait autrefois le militaire est aujourd'hui devenu un poids » « Le régiment est dépossédé de son autonomie, notamment parce qu’il est dépossédé de ses budgets ».

« Les prestations en urgence hors cadre horaire sont devenues impossibles » « le commandement est fragilisé car il n’assure plus les besoins de base ».

« Au lieu d’être libéré des charges, le régiment est devenu plus dépendant des chaînes irresponsables qui asservissent plutôt qu’elles ne servent. On a créé une 4e armée qui se voit trop souvent comme une structure de management plutôt que comme une force de soutien » « Les « soutenus soutiennent les soutenants ».

« Le régiment se trouve bien souvent sous l’entonnoir où se déverse toutes les sollicitations alors qu’il a donné ses effectifs aux organismes de soutien ».

« Tout homme possédant un pouvoir peut l’utiliser en pour freiner le dispositif global ».

« Des situations parfois ubuesques sont liées à la présence de multiples entités sur une même emprise avec des chefs – donc parfois des objectifs – différents : antennes du GS (et ses sous-entités), du SSA, du SID… qui cohabitent avec le régiment, le servent, mais n’obéissent pas à son chef. Originellement, le concept de BDD – à budget équivalent – n’était qu’un exécuteur des décisions des formations soutenues. Les coups de rabots successifs en ont fait un juge de paix et obligent les formations à quémander les ressources ».

« On est obligé de recréer sur la substance des régiments des cellules et de multiplier les niveaux de coordination. Les gains de productivité restent à démontrer ».

« A l’échelle de l’Histoire cette réforme n’a pas duré si longtemps et il ne serait peut-être pas si difficile de retrouver un peu de la cohérence perdue ». 

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